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auteurs latins - Notes du mont Royal

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ne par des chocs extérieurs, et que les extrémités<br />

ne se détachent pas de la masse, parce que<br />

tous les corps aspirent au centre. Mais peux-tu<br />

croire que des êtres se soutiennent eux-mêmes ; que<br />

des corps pesants, qui occupent le bout opposé<br />

de la terre, tendent à gravir et demeurent à la<br />

surface, retournés comme les images que nous<br />

apercevons dans les eaux? On soutient même que<br />

des espèces vivantes errent ainsi à* la renverse,<br />

incapables de tomber dans les abîmes, autant<br />

que nos corps de voler eux-mêmes à la cime des<br />

nues. Quand ces êtres voient le soleil f les étoiles<br />

nous éclairent : ils partagent avec nous la lumière<br />

et l'ombre, et leurs nuits sont égales à nos<br />

jours.<br />

Quelques insensés ont été con<strong>du</strong>its à ces erreurs<br />

et à ces fables ridicules, parce que dès<br />

leurs premiers pas ils ont fait fausse route. Car<br />

si le vide est un- espace sans bornes, il ne peut<br />

avoir de milieu ; et même, si ce milieu existe,<br />

il n'y a aucune raison pour que les corps y séjournent<br />

plutôt que dans les autres parties de<br />

l'espace. Toute cette éten<strong>du</strong>e immense, que nous<br />

appelons le vide, doit faire place aux corps pesants<br />

partout où leur mouvement les emporte,<br />

que ce soit au milieu ou non. Il n f y a donc pas<br />

de Heu où les corps perdent leur poids, et où ils<br />

se fixent au sein <strong>du</strong> vide : le vide ne peut se soutenir,<br />

il leur cède toujours, comme le veut la<br />

nature ; et ainsi il n'est pas vrai que les êtres<br />

maintiennent eux-mêmes leur assemblage, tant<br />

ils aiment ie centre <strong>du</strong> monde 1<br />

Atque ideo mnndi naturam stare sine tillis<br />

leUbus esterais, neque ipoquam posse resolfi<br />

Somma fttque iraa 9 quod in médium sint omnia nixa ; 1055<br />

Ipsum si qôMcjuam posse la se sistere credts;<br />

Etquae pondéra saut siib terris f omnia siirsum<br />

Hitler,ta terraque rétro requiescere posta;<br />

Ut per aqoas quœ nunc rerum simulacra fidemus :<br />

Et simili ratione anitnalia suppa vagarî 1060<br />

CoDtea<strong>du</strong>nt , neque posse e terris in loca cœli<br />

lecidere Inferiora magis, quam corpora nostra<br />

Sponte sua posstat in ccdi templa ?oiare :<br />

ûtlei qnorn videant soient 9 nos sidéra noctis<br />

Cemare; et altérais nobiseunt tempora ccrfi 1065<br />

DMdere; et nocteis parMeis agitare diebus.<br />

Sed vanus stolidis bac omnia inserit errort<br />

Aoiptexei quod habent prverse prima fiai.<br />

Ham médium niliii esse potest» ubi înane lorsque<br />

fnfinita : neqne omnino, si jam médium sit, lo?o<br />

Posait ibi quidquam bac potius consislere causa »<br />

Quam quaYis alia longe régime manere.<br />

Ûiïiiîis mim locus ac sptium » qnod In aie vocamus ,<br />

Per médium, per nota médium» concédât oportet<br />

JSqois ponderibus, motos quaqnomque feruntur. 1075<br />

Necqaisqnam locus esty quo corpora quom venere,<br />

Ponderis amissa m , possint stare in Marti :<br />

Mee9 qnod inane aatem est , ulli subsistera débet ,<br />

DE LA NATUIE DES C10SESf LIV. I. 11<br />

Bailleurs, on nous-accorde que m pen<strong>du</strong>nt<br />

n'est pas universel : la terre, les liquides, te<br />

inide des mers, les grandes eaux des <strong>mont</strong>a- .<br />

gnes f et tous les corps qui participent à la nature<br />

terrestre, sont attirés vers le centre; mais le<br />

souffle léger des airs et les atomes <strong>du</strong> feu en sont<br />

écartés : et ce qui fait que les astres scintillent<br />

à la voûte <strong>du</strong> ciel, et que la flamme <strong>du</strong> soleil se<br />

nourrit daos les plaines azurées, c f est que la<br />

chaleur, en fuyant <strong>du</strong> centre, s f y amoncelle<br />

tout entière. De même les espèces vivantes sont<br />

alimentées par des corps échappés de la terre ;<br />

de même les arbres ne pourraient fleurir et croître<br />

, si la terre ne fournissait à chaque rameau<br />

sa nourriture. Ces philosophes avouent aussi que<br />

le firmament enveloppe le monde, de peur que<br />

ses extrémités ne se détachent tout à coup, et ne<br />

se dispersent ainsi que des flammes ailées au sein<br />

<strong>du</strong> vide, et que toute la masse ne les suive ; de peur<br />

que le ciel étîneelant de tonnerres ne croule sur<br />

nos têtes, que la terre ne se dérobe sous nos<br />

pieds, que les corps, ruinés eux-mêmes au milieu<br />

des ruines confuses <strong>du</strong> ciel et de la terre, ne'soient<br />

engloutis dans les abîmes <strong>du</strong> vide, et que bientôt<br />

rien ne demeure au monde, excepté des atomes<br />

Invisibles et une immense solitude. Car, aussitôt<br />

que les moindres éléments se détachent, il y a<br />

une porte ouverte à la mort, et toute la matière<br />

ne tarde pas à s'échapper.<br />

Si tu as bien compris ce que je viens de tt<br />

dire, tu saisiras sans peine le reste; car ces vérités<br />

éclairciront des vérités nouvelles, et dissi-<br />

Quin, sua quod nature petit, concédera pergat :<br />

Haud igitur possunt tait ratione teneri i§s§<br />

Res in concilions medii eupedîne fiels.<br />

Praeterea, quoniatn non omnia corpora fingnut<br />

ID médium nili ; sed terrarum, atque ifquorum f<br />

Humorem pontiy magnasque e mootibus undas,<br />

Et quasi terreno quœ corpore conlîneantur : f m §<br />

At contra tenueis exponunt aeris auras»<br />

Et calidos simul a tnedio dilferrler igneis;<br />

âlque ideo totum cireum tremere aethera lipis,<br />

Et sols Hammam per cœli cœrala pascîf<br />

Quod ealor» a medio fugîens, ibi coUigat ornais : loti<br />

Quippe etiam vesci e terra martalia secli;<br />

Nec prorsom arboribus summos frandescere mmos<br />

Posse, nisi a terris paullatbn quoique cibatum<br />

Terra det ; at supra cireum teger© omnia cœlum;<br />

Ne 9 volucri ritu iammarum9 mmmm mundi mm<br />

DifTugiant subito magniim per inane soluta;<br />

Et ne caetera conslmili ratione sequantur : -<br />

Neve ruant cœli tonïtralia templa «uperûe t<br />

Terraque se pdibus raptim subdtfcat; et omnes<br />

Inter permiitas reram ccBlique ruinas 9<br />

Corpora sol?entes, abeant per inane profon<strong>du</strong>m ;<br />

Temporis ut puncto niliii exstel reliquiarum 9<br />

Desertum praeter spatium 9 et primordla cœca.<br />

Rim, quaqoomqui prius de prti corpra êemm<br />

nm

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