auteurs latins - Notes du mont Royal

qui laissent à peine croire que ee fut un eufaut
des hommes.
Maïs quoique Empédocle et les autres dont
f al prié plus haut f et qui lui sont de beaucoup
Inférieurs sous mille rapports, aient trouYé
avec une sagesse divine tant de belles choses,
et quey du sanctuaire de leur génie,ils aient
rendu des oracles plus sacrés et plus infaillibles
que ceux que la Sibylle tire du trépied saint et
des lauriers de Phébust ils ont tous échoué sur
les éléments , comme sur un écueilf et ces grands
esprits y ont fait un grand naufrage. D'abord f
Ils admettent le mouvement et rejettent le vide
du monde ; ils y laissent des substances molles
et poreuses 4 comme l 9 air9 le soleil 9 le feu, la
terre, les animaux , les fruits f et cependant ils
ne les mêlent pas de vide. Ensuite f ne marquant
aucune In au partage des êtres, aucun repos à
leur fragilité » ils ne voient rien qui soit de
moindre volume. Or, nous apercevons mille corps
réduits à un point qui parait à nos organes infiniment
petit; et tu peux en conclure que leurs
débris invisibles aboutissent enfin au terme de la
petitesse.
De plus 9 puisque les éléments établis pr ces
philosophes sont des substances molles, qui
naissent et qui meurent tout entières, Il faut que
les êtres retournent au néant, et que le néant
ressuscite la nature ; mais tu sais déjà combien
ces deux choses sont bien loin de la vérité.
Ree sanctwii magfs et miram caramque, videtmfv
Carmina qaliî etiam divini pectoris cjus
Yotaferantor, et expoount praecltra reparte;
-Ut lix hnmana vldeator stirpe creatus.
Hic tamen f et, supra quoi diximos, inferinres ^35
f affilias egregie nraltis, multoque minores;
Quinqiiaai, milita bene ae divinitus iovenientes ,
Ex adjlo tenquam cordis 9 responsa dedere
Studios, et malt® certa ratione magis» qiiam
Pythia9 que tripodt ex PhoeM lauroque profatur; 740
Principes tamen in rerum fecere rainas,
Et graviter magnei magno cecidere ibi etsu :
Primum f qaod motos t exemto rébus irani 9
Constituant » et res molleis rarasqoe relïnqurtnt,
Aéra, solem f ignem » terras, animalia » fruges ; 745
Kee tamen admïscent in eorom corpus inane :
Ddnde, qood oamino ifinein non esse secandeis
Corporibus bctant, neque pausam stare fragori ;
Née prorsum in rébus minimum consistere quidquam :
Qmà yideanius id extremum qaojusqae eacumen 7§0
fsse, quod ad sensus iiostros mïnnroura esse fidetur;
Conjicere at possk ex hoc, quod cerœre non qnis,
ïxtrcrauni qaod babent, miniimum consister© rébus.
lac accedlt item , qnoniam primordia renirri
Mullia constituant 9 qosa nos natiya yidemis 7S 5
lsst9 et mortali coin corpore funditus : atqoi
Bebett ad nitailuni jam reram summa report! f
Pi niilotpt renaia yigescer* copia rerum :
DE Là NâTUEE DBS CHOSES, LIY. L fa
Ensuite ces élément sont ennemis, et connu
des poisons les uns pour les autres : ilsilorrent
donc ou périr quand ils se rassemblent, ou se
disperser comme se dispersent la foudre, les
vents et la pluie, chassés pr la tempête.
Enfin, puisque vous dites que tous les corps
naissent de quatre choses, et que tous les corp
y retournent après leur ruine, pourquoi ces choses
peuvent-elles passer pur les éléments des *
autres, plutôt que les autres ne pssent pur leurs
éléments f car elles se produisent tour à tour, et
elles échangent sans cesse leur forme et leur nature;
Mais si tu crois que le feu et la terre peuvent
unir leur substance au souffle de l'air et à
la rosée de Tonde, sans que ce mélange les altère*
ils nepurront du moins rien produire,ni être
vivant, m corp Inanimé, parce que chacun déploiera
sa nature dans cet amas divers, et que
nous y verrons de Tair et du feu mêlés à de la
terre et à de l'eau ; et II faut, au contraire, que
les éléments emploient â former les êtres une
substance mystérieuse et invisible, de pur que
le principe ne se montre prtout, et ne s'oppose
à ce que chaque être ait sa nature propre.
Bien plus, ils font tout naître du ciel et de ses
feux ; le feu se change le premier en air; Pair
enfante l'eau f Peau forme la terre; puis la terre
les reproduit tous, en remontant la chaîne, Peau
d'abord, ensuite Pair, et enfin le feu ; et ils ne
cessent de se transformer ainsi, et de voyager
Quorum utrumtpe qirid a ?ero jam distet 9 habebas.
Delïide infinies modis mnltis sont, atque venena 7ôO
Ipsa sibi iuter se; quare aut congressa peribunt9
Aut ita diffogiait, ut9 tempestate coacta,
Fulmina diffugere atque imbreis tentosque wïàemm,
Denique, quatuor ex rébus si cuncta creamtur,
Atque in eas rursum res omnia dissoluunturt 7êS
Qut magis olla queunt rerum primordia dici f
Quam contra res oloruro, retroque pu tari?
Altérais gignuntur enim , mutantque colorem 9
Et totam inter se naturamf tempore ab omnL
Sis ita forte putas ignis terraeque colre 77#
Corpus , et sérias auras, roremque liquorom,
Nil in concili'o naturam ut mutet eoram;
Mulla tibi ex ollis poterit res esse creata 9
Mon animans t non exanimo cum eorpore, nt arbos :
Quippe suarri quidque in coetu ?âriiritis acer?i 77&
Naturam ostendet» mixtusque ?idebitur ser
Cum terra sïmul et quodam en m rare nmnere :
At primordia gignundis in rébus oportet
Naturam dandestinam' caeeamque adMbere ;
Émîneat ne quid f quod eonlra pugnet » et otetet f 7SO
Quo minus esse queat proprie, quodqoomque creatur.
Quin etiam repetunt a codo atque ignibus ejus;
Et prîmum faciunt ignem se yortere in auras
Aeris : Mnc imbrem gigni, terramqne creari
Ex imbri ; retroque a terra coneta reyorti 9 7S&
Humorem primant, post aert, deiidi ctiorcm :