auteurs latins - Notes du mont Royal

il
ne saurait eipliquer comme se forme la dure
substance des rocs et du fer, parce que la nature
manquerait alors de base solide. Les éléments
sont donc solides et simples ; et plus ils sont étroitement
unis, plus les substances se montrent
compactes et fortes.
Supposons même que le partage des corps soit
Illimité : encore faut-il que depuis une éternité
les assemblages conservent encore des atomes
qui ont échappé aux épreuves du péril. Or, puisque
ces matières sont de nature fragile, il répugne
qu'elles aient pu avoir une durée éternelle,
éternellement tourmentée par des chocs innombrables.
Enfin, puisque la croîssancedes êtres a unterme,
ainsi que leur existence ; puisque les lois de la
nature fixent ce que tous peuvent ou ne peuvent
pas; puisque rien ne change, mais que tout demeure
tellement uniforme que les oiseaux montrent
invariablement sur leur plumage les mêmes
taches qui distinguent leur espèce; les corps doivent
avoir pour base des substances inaltérables.
Car si les éléments pouvaient être vaincus et altérés
par une force quelconque, nous ne saurions
plus ce qui peut ou ne peut pas naître, ni comment
la puissance des corps a des limites infranchissables;
et les êtres ne pourraient reproduire
tant de fois dans chaque race la nature, le genre
LUCRECE.
Corpora quom constant, possint tamen omnîa reddi
Mollla, quae fiunt, acr, aqua, lerra, vapores,
Quo paclo fiant, et qua vi quomque gerantur ;
Admlxtura quoniam seniel est in rébus inane.
Al contra, si mollla siot primordia rerumf
Unde queaut validei silices ferrumque crearï f
Mon poterit ratio reddi : nam funditus omnis
Principio fundamenti natura carebit.
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S aal igitur solida pollen lia simplicitate ;
Quorum condenso magis aiïiala conciliât!!
Arctaripassunt, lalidasqiie ostendere yireis.
Porroy si nulla est fraogiindeis reddita finis
Corporibus, tamen ex œtetno tempore quaeque
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Nunc etkm superare necesse est corpora rebusf
Quae nottdum clueant ullo tenlala perîclo.
At quoniam fragili natura-prœdita constant,
Dîscrepat, œternuro tempus potuisse manere
Innwmerabilibus plagis ?exata per asvom.
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Benique, jam quoniam generaliai reddita
Crescundi relias constat 9 vi tamqoe tenendi ;
Et quîd qiaeque queaut ? per fœdera nalurai9
finis 585
Quid porronequeantjsancitiim quandoquidemexstat;
Mec commutatnr quidquam ; quin omnta constant
Usqne adeo f ?ariœ ?olucres ut in ordine eunete
Ostendant maculas generaleis corpore inesse :
Immutabile materî» quoque corpus babere
Debeot Diminua; Dam» si primordia reram
Commutari aliqua possent rations revicta,
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Incertum quoque jam constet y quid possit oriri »
Quid nequeat; finita potestas denique quoique
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de vie, les mouvements tt les habitudes de leurs
pères.
En outre, puisque la cime des atomes est un
point de matière voilé aux sens f elle doit être
dépourvue de parties et atteindre le terme dfe la
petitesse. Jamais elle ne fut et jamais elle ne sera
isolée, car elle ne forme que la première couche,
que l'écorce d'un assemblage; et mille parties de
même nature s'amoncèient, s'amoncèient tour à
tourf pour achever la masse de l'atome. Or, si
elles sont incapables d'exister à part, il leur faut
un enchaînement tel que rien ne puisse les arracher.
.
Les éléments sont donc simples et solides; car
ils ne se forment point par un assemblage de
substances étrangères, mais ils consistent en
atomes inséparable et forts de leur éternelle simplicité;
et la nature, se réservant les germes, ne
souffre pas que ces atomes se détachent et dépérissent.
D'ailleurs, s'il n'y a aucun terme à la petitesse,
les moindres corps se composeront de parties innombrables,
puisque la moitié même de chaque
moitié aura la sienne, et se partagera à l'infini.
Quelle différence restera-t-il donc entre une masse
énorme et un atome imperceptible? Aucune ; car,
quoique le monde soit immense, la plus petite,
chose contiendra autant de parties que le monde.
Quanam sit rallooe f atque alte terminus li»rens
Nec lotiens possent générâtim secla referre
Naturam, motus » viclum, moresque paren tu m,
Tum porro, quoniam est extremum quoique cacunien
Corporisillius, quod itostri cernera sensu» 601
Jam nequetint; id nimirnm sine partibus exstat,
El itiiïîiima constat natura : nec fuit unqiiam
Per se secretum, neque poslhac esse valebit;
Âlierïiis quoniam est Ipsum pars primaque 9 et ima : §05
Inde alise, atque aliae t similes ex ordine partes
Agmine condenso naturam corporis expient
Quae s quoniam per se nequeunt eonstare, necesse est
Hœrere ; unde queaut nulla ralione revelli.
Sunt igilur solida primordia siroplieitate 9 610
Quae minumis stipafa cohaerent partibus arcte;
Mon ex ullorum confentu conciliât!,
Sed magis aeterna pollentîa simplicitate :
Unde neque avelli quidquam 9 neque diminuijam,
Concedit natura y reser?ans seroina rébus. 615
Pneterea , mm erit minumim» parvissima qualité
Corpora eoostabont ex partibus infinitis :
Quippe ubi dimidiae partis parssemper liabebit
Dimidiam partem ; nec res praeftniet ulia.
Ergô reraifi înler summam , minumamque , quid escit? 62C#
Mil erit, ut dîstet : nom cpanwis funditus omnis
Summa sit infinita9 tamen y par? issima quae stinl ,
Ex ininitïs constabunt partibus œque.
Quod 9 quoniam ratio réclamât vera, negatque
Credere posse animum y vicius fateare necesse est 9 Gth
Esse ea, quœ nullis jam prœdita partibus exatenl9