auteurs latins - Notes du mont Royal

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LUCRftOL
Le temp n'eilste pas non pins par lui-même :
c'est la durée des choses qui nous donne le sentiment
de ce qui est passé, de ce qui se fait encore
f de ce qui se fera ensuite ; et il faut avouer
que personne ne put concevoir le temps à part f
et isolé du mouvement et du repos des corps.
Enfin, quand on nous prie des Troyens vaincus
par les armes, et de l'enlèvement de la fille
de Tyndare f gardons-nous bien de nous laisser
aller à dire que ces choses existent pr elles-mêmes,
comme survivant aux générations humaines
dont elles furent les accidents f et que les
siècles ont emprtées sans retour. Bisons plutôt
que tout événement passé est un accident du
pays,et même du puple qui fa vu s'accomplir,
S f M n'existait pint de matière ni d'espee
vide dans lequel agissent les corp , jamais les
feux de l'amour, amassés pr la beauté d v Hélène
dans le cœur du Phrygien Paris, n'eussent
allumé une guerre que ses ravages ont rendue
fameuse, et jamais le cheval de bois n'eût incendié
Pergame la Troyenne, en enfantant des Grecs
au milieu de la nuit. Tu vois donc que les choses
passées ne subsistent pint en elles-mêmesfcomnie
les corps, et ne sont pas non plus de même nature
que le Yide; mais que tu dois plutôt les appler
accidents des corps, ou de cet espace dans
lequel toutes choses se font.
Parmi les corp, les uns sont des éléments
simples et les autres se forment de leur assem-
Libertas, hélium y concordiâ, estera, quorum
âdventu manet inoolumis natura, abitoque;
H«c solitei sumiis, ut par est, eienia vocare.
Tempos item per se nos est f sed rébus atoipis 460
Consequitur sansus y ttansactum quid sit in «?o ;
Toi» , quae res instet, quM porro deinde sequatnr :
Mec per se qoemqoam lempns sentira fatendum est
Semotum ab rerum motu , placidaqne quiète.
Denique, Tyndaridem rapttm9 belloque subaetas 405
Trojugenas genteis quom êîcmmlesse, fidendum esi,
Ne forte h«c pef -se cogant nos esse ifcteri ;
Quando ea secla hominum 9 quorum baec éventa fuerunl y
irrevoeabilis abstulerit jam prœterlta œtas :
Namque aliud terrels, aliud leglonibus ipseis, 410
Eveotum diel poterit, quodquomqoe erit actuni.
Denique» maleries si rerum nolla fuisse! 9
Nec locus ac 8patium9 res in quo quaeque geraniui ;
Nunquam Tyndaridis formœ eoniatrts amure
Ignis, Aleiandri Phrfgio sub pectore gliscens, 475
Clara accendisset sœvi eertaninabelli;
Née elam dnrateus Trojanis Pergama pria
f nflammasset equus mmîmm Grajugenaram :
Perspicere ut posais, res gestes fiiadiltis omneis
Non ita9 ati corpus f pr se eonstare , neqae esse ; i SO
Née rtiloie cluere eadem , quae constat ioane :
Sed magis ut merito possis et enta focare
Corpris atque lod, res in quo qœeque geriûtur.
Corpora sont porro partim primordk reniai f
blage. Les éléments ne peu?ait être rompis ni
domptés par aucune forée, tant ili sont solidesI
Et pourtant,!! semble difficile de croire que des
corps aussi solides existent dans la nature :
car la foudre du ciel perce les «murs de nos
demeures, ainsi que le bruit et la voix; le fer
blanchit au feu ; des vapeurs ardentes font éclater
les pierres ; les flammes amollissent et résolvent
la dure substance de for; rairalnf vaincu
par elles, fond comme la glace ; la chaleur et le
froid pénètrent aussi Fargent 9 car nous sentons
Pun et Pautre à travers les coupes que nous tenons
à la main, quand on y verse d'en haut une
onde limpide : tant il semble que la matière
manque de solidité. Mais puisque la raison et
la nature même nous empêchent de le croire,
cher Memmius, écoute ; je vais te prouver en
quelques vers qu'il y a des corp solides et Unpérissables
f et nous les regardons comme les
éléments des choses et les germes du monde, qui
est formé tout entier de leur substance.
D'abord, puisque nous avons troufé que la
matière et Fétendue où elle s'agite sont deux
choses opposées par leur double nature, chacune
doit être Indépendante,et pure de tout mélange •
car il n f y a pas de matière là où s'étend le vide,
Il n'y a pas de vide là où se tient la matière.
Les corps premiers sont donc solides, et manquent
de vide.
D'ailleurs, puisque les corp formés par eu!
Partim concilia qnas constant iirinciplorom. 48.i
Sed , quae sunt feront primordia f nuIla potest vis
Strlngere; nam solido vincvuit ea eorpore demum;
Etsi difficile esse videtur eredere quidquam
In rébus solido reperiri eorpore passe :
Transit mîm fulmen mai per sœpta doroorum , 490
Clamor ut9 te voces : ferrum candescit In igni ;
Dissiliwntque fere fer?enti saia vapore :
CollabefactaUis rigor au ri solfitur aeslu :
Tom glacles mm , lamma devicta y liquescit :
Fermai»! ealor argentum 9 penetraleque frigos ; 19$
Quando «trumqu© manu , mûmmtm pocula rite
Sensimus , Infuse lympharam rore superae :
Usqueadeoln rébus solidi nihilesae videtur.
Sed quia vera tamen ratio, naturaque rerum
Cogit, ades 9 panels dum versibus eipedianus f &oo
Esse ea y quae solîdo atque œterno corpore constent ;
Semina quœ rerum y primordiaque esse docemus ;
Unde omnis rerum nunc constet sumina creala.
Prloclpi0f quoniam duplei nalura duarum
Dissimills rerum longe constare reperla est f 5ûâ
Corporis atque loci, res in quo quseque geruntur;
Esse utramqtie slbi per set puramque neœsse est.
Ham quaquomque vacal spatium, quod inane Yocamusv
Corpus ea non est ; qua porro quotttque tenet se
Corpus 9 ea ?aoaum nequaquam CMstat inane. i 10
Sunt igitur solida ac sine inani corpora prima.
Praeteria9 quoniam genitis in rébus inane mît