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auteurs latins - Notes du mont Royal

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arrîTer aux narines? L'œil ne saisit ni le froid ni<br />

le chaud ; on n'a pas coutume d f apercevoir les<br />

sons : et pourtant il faut bien que toutes ces<br />

choses soient des corps 9 car elles frappent les<br />

Mas, et il n f est rien, excepté les corps, qui puisse<br />

toucher ou être touché.<br />

Les vêtements exposés sur les bords où la<br />

mer se brise,de?iennent humides, et sèchent ensuite<br />

quand ils sont éten<strong>du</strong>s au soleil ; mais on<br />

ne voit pas comment l'humidité les pénètre, ni<br />

comment elle s'en va, dissipée par la chaleur :<br />

l'humidité se divise donc en parties si petites,<br />

qu'elles échappent à la vue.<br />

lien plus, à mesure que les soleils se succèdent<br />

, le dessous de l'anneau s'amincit sous le<br />

doigt qui le porte ; les gouttes de pluie qui tombent<br />

creusent la pierre; les sillons émoussent<br />

insensiblement le fer recourbé de la charrue ;<br />

nous voyons aussi le pavé des chemins usé sous<br />

les pas de la foule; les statues, placées aux portes<br />

de la ville, nous <strong>mont</strong>rent que leur main<br />

droite diminue sous les baisers des passants ;<br />

et nous apercevons bien quêtons ces corps ont<br />

éprouvé des pertes, mais la nature jalouse nous<br />

dérobe la vue des parties qui se détachent à<br />

chaque moment.<br />

Enfin les yeux les plus perçants ne viendraient<br />

pas à bout de voir ce que le temps et la nature,<br />

qui font croître lentement les êtres, leur ajoutent<br />

peu à peu, ni ce que la vieillesse ôte à leur<br />

substance amaigrie. Les pertes continuelles des<br />

rochers qui pendent sur la mer, et que dévore<br />

tfrescont f eœdem dispans» m sole serescunt :<br />

ât neqoe y quo pacto persederlt humor aquai y<br />

Vkim est, née rarsoni qno pcto fugerit aestu.<br />

Il parvas Igitur partes dlspergltuf bumor,<br />

Qmm mmM nulla possunt ratione widere.<br />

Qiin etiam» muttis solis redeualibasamls»<br />

annulas la digito subter tentiatur babendo :<br />

Stiiicidt casas lapident cavat : uncus aratri<br />

Ferreus occulte decrescit vomer in arvis :<br />

Strataqoe jam ?olgi pedibus deirita viaram<br />

Saiea conspidnwis : tum portas propter ahena<br />

Signa Blancs deitrts osten<strong>du</strong>nt attenuari<br />

Scpe salutantum tactu y prœterque meantom.<br />

Haêc igitur mtoui y qnom aint detrita, videmus ;<br />

Sed 9 qu« corpora décédant in tempore quoque 9<br />

Inffala praxJusit speciem natnra tidendi.<br />

Postremo, quacquoinque dtes naturaqie rebus<br />

hollatim tribuit , moderatim crescere cogetu ,<br />

MoPa potest oculoram actes contenta lueri ;<br />

lac porro quaequonique œ?o macieque seneneunl :<br />

•ee, mare que impendent 9 imm sale saxa pere&a<br />

Q11M quoqae amittant in tempore » cernere pcusin.<br />

CorporiiMii cecia igitur nature prit rat.<br />

DE Là NATURE DES CHOSES, Lit, I.<br />

310<br />

315<br />

Jao<br />

325<br />

le sel rongeur, écnappent aussi à ta vue. C'est<br />

donc à l'aide de corps imperceptibles que la nature<br />

opère.<br />

Mais il ne faut pas croire que tout se tiennent<br />

que tout soit matière dans l'espace. Il y a <strong>du</strong><br />

vide f Memnrius ; et c'est une vérité qu'il te sera #<br />

souvent utile de connaître, car elle t'empêchera<br />

de flotter dans le doute, d'être toujours en quête<br />

de la nature des choses, et de n'avoir pas foi<br />

dans mes paroles. Il existe donc un espace sans<br />

matière, qui échappe au toucher, et qu'on nomme<br />

le vide. Si le viie n'existait pasf le mouvement<br />

serait impossible; carfcomme le proprt<br />

des corp est de résister, ils se feraient confinuellement<br />

obstacle, de sorte que nul ne pourrait<br />

avancer, puisque nul autre ne commencerait<br />

par lui céder la place. Cependant, sur la terri<br />

et dans l'onde, jet dans les h<strong>auteurs</strong> <strong>du</strong> ciel, on<br />

voit mille corps" se mouvoir de mille façons et<br />

par mille causes diverses ; au lieu que, sans !•<br />

vide, non-seulement ils seraient privés <strong>du</strong> mou*<br />

vement qui les agite, mais ils Sauraient pas<br />

même pu être créés, parce que la matière, formant<br />

une masse compacte, eût demeuré dans<br />

un repos stérile.<br />

D'ailleurs, parmi les corps même qui passent<br />

pour être solides, on trouve des substances poreuses.<br />

La rosée limpide des eaux pénètre les ro»<br />

chers et les grottes, qui laissent échapper des<br />

larmes abondantes; les aliments se distribuent<br />

dans tout le corps des animaux; les arbres croissent,<br />

et laissent échapper des fruits à oertainaa<br />

Mec tamen undique corporea stlpla tenentur èêê<br />

Orania natura 9 namqne est in rébus initia :<br />

Quod tibi cognosse in multis erit utile rébus;<br />

Née sine! errante» <strong>du</strong>bitare , et quœrert semper<br />

De aumma férues, et nostrais diffidere dicte».<br />

[ Quaprepter locus «§4 intactes y kane » f acaesqut. J lié<br />

Quod si non esset y nulla ratione moteri<br />

Ees poaaent; nainque, oficium quod corporis exstai,<br />

Ollicere atqne obstaro » id in ornai tempore adessel<br />

Omnibus : hand igitur quidquam procédera posset f<br />

Prlocipium quoniam cadendi nulla daret re§. M#<br />

At ntme par maria, ac terras » sublimaque oodi »<br />

Milita modis multis ? aria ration© oweri<br />

Cerniraus ante oculos : quie, si non essêt lama»<br />

Non tain sollicite mofa pritata carerent»<br />

Quam genita omnino nulla ratione fuissent, Mê<br />

Undique materies quoniam stipta quiesset.<br />

Praeterea9 qmmmB mliâm rea esse putenlurf<br />

linc tamen mm ioit raro cum corpore caraai».<br />

In saxis 9 ac spluneis» permanat aquarum<br />

LiqiiMus bumor, et uberibus lent omnia gutiis : i§0<br />

Dissupal il corpus sese dbus omiie animanlviii :<br />

Cfftcunt arbeita, et felui in temport fun<strong>du</strong>nt i

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