auteurs latins - Notes du mont Royal
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148 ROTES<br />
L1¥EE III.<br />
•. IS. Apparet Divom numcn, sedesqm quietœ. Cette<br />
peinture <strong>du</strong> séjour des dieux rappelle un morceau de<br />
rodyssée, ch. vi : « Lorsque Minerve « dit Homère, eut<br />
« cessé de parler à la jeune Mausicaa 9 elle disparut et re-<br />
« <strong>mont</strong>a au séjour immuable des dieux f où régnent Ja<br />
« pix et la sécurité , que ne troublent jamais les venist<br />
* que jamais l'altère la pluie» que jamais n'attristent la<br />
« neige et les frimas. »<br />
v. 13. Et se scire animm naiuram, sanguinis et.fi.<br />
Lucrèce fait allusion au système d'Empélocle, qui regardait<br />
nos âmes comme le plus pur de notre sang. Empedo<br />
des amtem cmsei animum essê cordé mffmum san~<br />
gttimem. Cic, Tuscul.» qnaest. i. C'est put-être dans le<br />
même sens que Virgile dit, En. liv. IX : Purpuream womit<br />
Me animam. C'était encore l'opinion de Critias, au rapport<br />
d'Aristote ; et cette opinion se retrouve jusque dans<br />
la Bible. — « Gardez-vous9 dit Moïse aux Juifs, de<br />
manger <strong>du</strong> sang, car le sang des bêles leur tient lieu<br />
d'âme. C'est pourquoi vous m mangerei pas leur âme<br />
avec leur chair. » Hoc solum cave, me sanguinem<br />
mmedas ; sanguis emim mrmm pro anima mi : et id*<br />
cirm non debes animam mmedere mm carnibm.<br />
Dent, cap. xii , Y. 13.<br />
v. 59. Denïqim awarities ci konormm cmca cupido.<br />
Ce morceau de morale est magnifique; maison l'a souvent<br />
admiré sans l'entendre; et l'application, i est vrai,<br />
en est difficile à saisir. On a peine à concevoir comment<br />
la crainte de ta mort fait naître l'avarice y l'ambition f l'envie,<br />
tous les vices enln 9 et subjugue les cœurs au plut<br />
d'inspirer à quelques hommes le dégoût de 1» vie et la<br />
résolution de se tuer. Pour comprendre ces Idéesf il faut se<br />
.pénétrer des fables de l'ancienne mythologie ; et ce pas*<br />
sage 9 bien loin d'être regardé comme une vaine déclamalion<br />
f prallra plein de sens et de philosophie. Le mépris »<br />
la pauvreté et l'ignominie formaient , d'après un axiome<br />
fondamental <strong>du</strong> paganisme, le cortège de la mort. Ce furent<br />
donc ces fausses in<strong>du</strong>ctions, tirées de la religion<br />
païenne, qui engendrèrent tous les crimes si éloquemnient<br />
décrits par Lucrèce. Voilà pourquoi Virgile y à la<br />
porte des enfers, avec le Deuil, les Soucis, la Vieillesse,<br />
la Maladie, place la Faim et la Pauvreté.<br />
Fmtièmtwm amie ip9vmf primisque tu faucibm Orei<br />
MsUetus ttultriees posuem ntbilia Cmrm;<br />
Pmïlentesqm habitant Morbi9 trMisque Semeingf<br />
Et Metuip H makiuada Famés, m turpis Egesias<br />
Terribilcê vmmfmmm!<br />
T. 101. 'à^mim Graiei quam dicunt* Quelques philosophes<br />
grecs regardaient le corps de l'homme comme<br />
un assemblage harmonieux d'organes, comme'un vaste<br />
instrument dont le jeu enfantait la pensée ou l'taie. Voilà<br />
ce qu'ils appelaient Harmonie. 11 est singulier que Lucrèce<br />
attaque avec tant de violence ce système, qfûi n'est,<br />
à tout prendre, qu'une conséquence fort naturelle de l'épicuréisme.<br />
Car enfin, puisque Épicure, pour pro<strong>du</strong>ire les<br />
couleurs, les sons, les odeurs... etc., n'admettait pas'une<br />
espèce de corp particuliers, une substance exclusive-*<br />
ment consacrée à cet usage, mais croyait au contraire que<br />
les mêmes atomes diversement arrangés pro<strong>du</strong>isaient les<br />
couleurs, les sons, les odeurs.*, etc., i ne devait pas,<br />
pour expliquer la pensée, admettre une essence à part,<br />
une matière sensible et pensante : il- défait faire résulter<br />
«les atomes mêmes <strong>du</strong> corps la pensée, qu'il regardait'<br />
comme une simple fnodificatlon if un tout matériel. Au<br />
moins, sous cette forme, Terreur efit été logique.<br />
c 731. Née tamen fmc simples nobis maimmpu*<br />
iunda est. II est impossible d'admettre cette bigarre et<br />
inintelligible théorie de l'âme humaine. QuV.:t-ee, en effet,<br />
qW le soufflé, sinon Fah- nrfs en agitation? Et