auteurs latins - Notes du mont Royal
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SÛMMAI1ES DU POEME DE LA NATtJlE DES CHOSES.<br />
<strong>du</strong>e des campagnes iais la ville* et apportée par<br />
ane foule de laboureurs qui, aux premières<br />
atteintes <strong>du</strong> mal, y affluèrent de tous côtés. Les<br />
maisons, les places disparaissaient toutes sous<br />
leurs flots épais, et la mort y amoncela facilement<br />
les cadavres.<br />
Un grand nombre tombaient de soif au milieu<br />
des rues, et leurs corps, roulant au pied<br />
des fontaines jaillissantes, y demeuraient éten<strong>du</strong>s,<br />
et suffoqués par une onde trop douce à leur<br />
gorge avide. Dans tous les endroits publics, sur<br />
tous les chemins, on voyait aussi des corps à demi<br />
éteints, aux membres languissants, horribles<br />
de saleté, couverts de lambeaux, aux chairs<br />
gâtées et en ruines, aux os revêtus à peine d'une<br />
peau livide, que les plaies hideuses des entrailles<br />
et la corruption avaient déjà presque engloutie!<br />
Enfin la mort, amoncelant ces dépouilles iiia-<br />
Copii, conveniens ex orani morbida parte. IMO<br />
Omnia condebant loca toctaque; quo magisiestus<br />
Conferlos ita aeervatim Mors aeeumulabat<br />
Moite siti prostrata viam per» proque volute<br />
Corpora, silanos ad aquarum strala» jacebant,<br />
Inter<strong>du</strong>ia anima nimia ab <strong>du</strong>lcedtne aquarum : 1205<br />
Mnltaque per populi passlm loca promta vtaqiie<br />
Languidasemianimo cum corpore membra vIderes,<br />
Homda pœdore, et parais cooperta 9 perire<br />
Corporîs illovie : peiis super ossibiisuna»<br />
Vîtceribus letris prope jam sordique sepulta. J270<br />
Oninia denique sancta Deum delubra repterai<br />
Corporibus Mors exanimis, onerateque passim<br />
143<br />
nimées jusque dans le sanctuaire des immortels,<br />
chargeait incessamment de cadavres tous les<br />
édifices sacrés, que les gardiens des temples remplissaient<br />
de leurs hôtes. Car alors la religion et<br />
les divinités saintes étaient peu considérées : la<br />
douleur <strong>du</strong> moment avait plus de force.<br />
On ne conservait plus, dans la ville, ces solennelles<br />
habitudes dont la pieuse cité accompagna<br />
toujours les funérailles. Le pu pie courait<br />
çàet là tout bouleversé; et chacun, livré à set<br />
propres ressources, ensevelissait tristement son<br />
ami.<br />
Un mal si imprévu, et la <strong>du</strong>re misère, leur<br />
inspiraient même bien des violences. Us piaf aient<br />
à grands cris leurs parents sur des bûchers construits<br />
pur d'autres, ils y mettaient le feu; et<br />
souvent ils engageaient des luttes sanglantes,<br />
plutôt que d'abandonner leurs cadavres.<br />
Cuneta eadaveribus cœlestura templa marchant;<br />
Hospf Ubus loca qu« comparant ©diluantes.<br />
Nec jam religio Dlvom» nique namina, magiti<br />
Fendebaitur ; enim prœsens dolor exsuperabat.<br />
Née mos ille sepultur» remanebat in urbe 9<br />
Quo plus hic ppulus sempr eonsuerat huraati :<br />
Perlurbatus eoim lotus repedabat, et unus<br />
Quisque suum pro re eoosortem mœstus humabat.<br />
Multeque res subite et panprtes horrida suasit;<br />
Namque sues consanguineos aliéna rogorum<br />
Insopr eistruete îngenti clamore locabant,<br />
Subdebantque faceis; multo cum sanguine s»pe<br />
Rixantes potius t quam corpra desererenlwr.<br />
% + ^ 9 & + ^ 9 & 9 ^ * ^ 9 ^ 9 i & 9 a 9 ^ 9 & 9 ^ 9 & 9 &<br />
SOMMAIRES<br />
OU TOËME DE LA NATU1E DES CHOSES.<br />
LiVll L<br />
inerte© commence par in?oquer Vénus, qui puple la nature.<br />
— Il dédie ensuite son poème à Memmius. — Il<br />
loue et défend Épicure. — Exposition <strong>du</strong> système,<br />
axiome fondamental : Mien ne sm*t <strong>du</strong> néant f et rien<br />
n'y reimrne. — Il eiiste dès corps trop déliés pur<br />
être sensibles f mais que l'esprit conçoit. — Ces atomes<br />
forment » avec le vide, la base unique <strong>du</strong> monde. Toute'<br />
chose étrangère à ces deux principes est une propriété<br />
m m accident de l'un ou de l'autre. — Les atomes<br />
doivent être parfaitement soldes, infiniment petits » indivisibles<br />
et éternels. — C'est à tort qu'Heraclite donne<br />
pour élément au monde le feu; d'autres philosophes»<br />
rairf la terre ou l'eau ; et Empédocle ces quatre substances.<br />
— Anaiagore ne réussit pas mieux a?ec son komnamérïe.<br />
— Les atomes sont innombrables, le vide<br />
tans bornes» le Grand Tout infini : il est donc ridicule<br />
1175<br />
1280<br />
!2§§<br />
^S»#«g»#^»S<br />
de croire que runivers ait mu centre, où tombent fea<br />
corps pesants.<br />
LIVRE II.<br />
Après un brillant éloge de sa philosophie»Lucrèce mien!<br />
aux atomes, et traite de leurs qualités. ~ i^Le mou*<br />
wement, attesté pr la formation des êtres. — Les atomes,<br />
que la pesanteur entraîne dans le vide, tombent<br />
avec une rapidité incroyable; mais,{pour expliquer la<br />
naissance des corps et surtout des corps libres» il faut<br />
soumettre leur chute i une légère dématmm qui amène<br />
des rencontres, des chocs» des alliances. — Raillerie»<br />
contre les ignorants qui évoquent une providence divine,<br />
comme si un mouvement éternel ne suffisait point à la<br />
nature. — 2 e Forme des atomes. Tous ne sont pas construits<br />
de même» puisque les corps qui en proviennent<br />
affectent diversement nos organes. — Il j a des iM«