auteurs latins - Notes du mont Royal

134 LUCRECE-
ians les ressorts des membres , et vont, ébranler
rflme ai foid de ses retraites.
Enfin, si on demeure longtemps au bain
cbaud | et que plongé dans le ?ase on ruisselle
d 9 une eau bouillante, quand on est plein de
nourriture , avec quelle facilité la vie s*écroale
, au milieu de Fonde I
Avec quelle facilité aussi l v énergique et pernicieuse
odeur du charbon se glisse dans le
cerveau f si on ne boit de l'eau avant qu'elle n f y
monte 1
Et quand elles ont envahi 9 échauffé toutes
les pièces d'une maison, les fumées du vin
portent aux nerft une sorte de ooup mortel.
Ne vois-tu point aussi naître et s'amasser
dans la terre le soufre, et le bitume à l'odeur
fétide? Enfin, quand on poursuit les veines
d f argent ou d f or, et que, le fer à la main, on fouille
les profondeurs cachées du soi, quelles funestes
vapeurs jaillissent des entrailles de la mine 1
Que d'exhalaisons malfaisantes au séjour de ces
riches métaux! et quel visage, quel teint ils
donnent aux hommes 1 Ne vois-tu point, ou
n f as4u pas entendu dire avec quelle promptitude
ils y meurent d'ordinaire, et combien la vie
manque nécessairement d f abondance pour ceux
que la grande force des lois enchaîne à ce ter*
rïble ouvrage? Il faut donc que le sol écumait
jette toutes ces vapeurs, et les répande dans la
vaste et libre étendue de Pair.
Voilà comment les Averaes doivent envoyer
à l'oiseau une essence mortelle, qui s'élève de la
terre aux cieux, et qui va empoisonner une certaine
partie de l'atmosphère. A peine l'oiseau y
est-il porté par ses aies, enlacé aussitôt etcom-
Quam facile in oerebram, nîsi aqoam pneoepimiis ante?
âtp qnom membre domus percepit fer?Ida, nerfeis 805
Tarn it octor vin! plagie roaelabilis instar.
Nonne vicies etiam terra quoque stjtfur in ipsa
Gigaier, et tetro concrescere odore bituman?
Denique, ubiargenti fenas aurïqtte sequuiitur,
Terrai penitns scrutantes abdita ferro, S10
Quâieis exspiret scaptensnla sobler oiores?
Quidfe mali it9 ut exhalent aurata metalla?
Quas liominutn reddunt faciès» qualeisque cokiree:
Nonne ¥ides}audis?ey perire in tempore parvo
Quam soleaot; et quam YÎtai copia desit, SIS
Qnos'opere in talî cohjbet fis magna 9 necesteest?
Hos igitur tdtns omneis exœstuat aestus;
Exspiratque foras in aperta promptaquecœli.
Sic et A¥erea loca alitibus subraittere debent
Mortifierai» vira » de terra quœ surgit in auras» 830
Ut spatiom cœli quadam de parte fenenet ;
Qoo simul ac primum pennis delata sit aies ,
Impediatur Ibi, œco correpla veneno »
UI cadate regbne loci, qna diriglt «stus :
Qno qnom corrnit, haec eadem vis illins aestus 825
Rellquias tite membrls ei omnibus aufert.
me saisi ie f illisible pisoi ,11 tombe en tlgu
directe vers l'endroit d'où monte l'infect bouillonnement
; et, après m chute f la fatale énergie
ie cette même écume loi ôte des membres tous
les restes de la vie. Car la première attaque n'eicite
en lui qu'une sorte ie vertige; pufef quand
il est précipité dans la soirée même du venin f il
faut encore qu'il y vomisse l'âme» parce que les
exhalaisons meurtrières l'environnent en abon*
dance.
Il se peut aussi que, de temp à autre y cette
énergie et ce bouillonnement de l'Averne dissipent
tout l'air qui est entre l'oiseau et le sol, de
manière que l'intervalle soit presque abandonné
au vide. Alors, quand l'oiseau qui vole passe directement
au-dessus de ces lieux, ses ailes fati*
guées en vain lui manquent tout à coup, et cfaacune
voit trahir son effort inutile. Ne pouvant
trouver un appui que son aile lui refuse f il tom*
be : son poids l'entraîne, la Nature le veut ; et une
fois étendu av milieu du vide, il répand son âme
par toutes les issues du corps.
L f eau des puits gagne de la fraîcheur en été,
parce que la chaleur appauvrit le sol , et que si
la terre possède quelques atomes de feu, elle se
hâte de les rejeter dans les airs. Ainsi donc, plus
la chaleur frappe la terre, plus elle glace le fluide
que la terre recèle, liais quand le froid à son
tour la presse, ta ramasse, la durcit, il arrive
que cet épaississement refoule dans les puits toute
la vapeur chaude que portent les flancs du sol.
On dit que, près du temple d'Hammon, il y
a une source froide tant que brille le jour, et
chaude tant que règne la nuit. Les hommes s f émerveillent
trop de cette fontaine. Us croieit
Qnippe etenim , primo quasi qnemdam eonciet aestum;
Posterias fit » utei, quom jam ©ecidere veaeni
In foiîlels ipsos f ibi sit quoque vite vomunda,
Profiterea quod mapa mai sit copia circom. §30
Fit quoque, fit interdum vis tiaee alque aestus à terni
âera, qui inter mm quoonque est terramqiie iocatus,
Discufiat, prope nll locus hiuc linquatur inaais.
Qimjus ubi e reglone locïf cnere volailles »
Claticlical eitemplo pennarum nîsus inanis t
S3S
Et conamen ulrimqtiealarum proditur oinne.
Hic9 ubi nictarineqiiemit, iisistereque alis9
Scilket in terrain delabi pondère cogit
Natura; et, varjium propejam perinane jacenles,
Dispergunt animas per caillas corporis omneis. 84tt
Frigtdior porro in piiteis aestate fit faumor,
Earescit qy ia terra calera , et semina si qua
forte vaporis tiâbal 9 propre dimitlit in auras :
Quo oiagis est Igitur telles effeia calore,
Fitquoquefrlgidiorp qui in terra est abdilns» Immor. Mk
Fiîgore quom premitiir porro omnis terra, coitque,
£1 qiiast concreseit ; fit scilicet in cœundo f
Exprimât in potées 9 si quem gerîl ipsa 9 calorem*
Esse apnd Hammonii faiimo feus lace diurim