auteurs latins - Notes du mont Royal

deux à part ne soit cpfm atome, qu'on point
Imperceptible, et moindre par rapport à l'ensemble
que l'homme par rapport à la terre. Si tu
envisages clairement ce juste principe , si tu en
vois la lumière toute manifeste, bien des prodiges
cesseront de t f émerveiller*
Déjà, qui de nous s'étonne» alors que les membres
d'un homme s'ouvrent aux embrasements
de la fièvre, ou que toute autre maladie ravage
le corps? En effet, tout à coup le pied s'enfle,
une douleur aiguë saisit les dents, se jette môme
sur les jeux; lefeusacrés'allume, il se glisse dans
le corps , il brûle toutes les parties qu'il gagne,
et coule d'un membre à l'autre. Sans doute ; car
11 existe des semences de toutes choses, et la,
terre et le ciel répandent assex de germes vicieux,
pour fournir à la violence du mal un
Immense développement. 11 faut donc supposer,
de même, que les abîmes de l'infini envolent
au ciel et à la terre asseî d'atomes pour que des
ébranlements soudains fassent bondir te sol,
pour que de rapides tourbillons parcourent les
terres, les ondes, pour que les feux de l'Etna
débordent et embrasent le ciel. Oui, ce fait a lieu,
et les dômes célestes s'enflamment. .Les averses
de-la tempête jaillissent aussi à flots plus épais,
quand la semence des eaux se porte plus abondamment
au sein de Tair.
Mais, dira-t-on, cet orageux Incendie de
l'Etna est trop vaste! Oui : comme un fleuve est
Immense aux yeux de quiconque n'a jamais
rien aperçu de plus grand ; comme un homme,
comme un arbre, comme tous les êtres de toutes
Quarn sit parfois pars» etquam nmltesima constet ;
liée tota pars » bctmo terrai quota loties nous,
QVIMI bene proposUum si plane contueare,
4c vîdeas plane, mirari milita relinquas. 065
Num quis enim nostrum siirotor, si f quis In artus
Àcceplt calido febrim ferrore coortaro,
ait alium qaerufls morbi per membm ioloren ?
Oblurgescit enim §ubiiir|ês , arripit acer
S«pe dolor denteis y ocolos invadit II ipsos ; §60
Eisistll sacer Igoisof et urit» corpore serpent9
QiîâOîfponiqoe arripuit parlera-, repitque per artus ;
fflmirum f quia sonl multarum semina rerum;
Et salis ttœe tellus morbi eoelumque mai fort,
Onde qoeat vis immensi proerescere morbi 665
Sic igitor loti cœlo terrœque putaodum est
Ei îninito satis omnia suppeditare »
Onde repente queat telltis concassa moverl f
Perqne mare ac terras rapidtis preurrere turbo,
Ignis abundare iEtiueus y iammeseere oodum ; 670
Id quoque enim fit , et ardesennt cœlestia templa.
CI tempestates pluviœ gra? iore coortu
Snnt9 ubi forte ita se tetuleraot semïna aqnarum.
At oîfiis est îngens incendii turbidus ardor 1
Sciiicet et fiovius, qui visas, maxuoiis ei est» §75
Qw lin atte aliqncro majorent fidîf ; il ingens
m LA NATURE DES CHOSES, LIV. Vf.
lit
sortes, quand Ils surpassent toit ce epe norts
avons vu , nous paraissent le type de la grau»
deur. It pourtant ces objets réunis, et avec eux
le ciel, la terre, les ondes, ne sont rien auprès
de la grande masse des masses tout entière 1
Expliquons cepndant de quelle manière cette
flamme, tout à coup irritée, s'exhale des grandes
fournaises de l'Etna. D'abord, toute la substance
intérieure de la montagne est creuse, et
ne s f appuie guère que sur des cavernes de rochers.
Or, tous ces antres contiennent du vent»
et par suite de l'air, puisque 1e vent n'est que
l'agitation de l'air qui s'emporte. Quand cet air
a pris feu, et que déchaîné autour des rochers
il les échauffe de ses atteintes furieuses, ainsi
que la terre, et arrache de leur sein un jet de
lamme ardent et rapide, il monte tout droit
vers les gorges de la montagne, il se répand
à la cime, il fait tourbillonner au loin l'incendie,
au loin il sème la cendre brûlante, il roule
in épais et sombre torrent de fumée, et lance
en même temps des rochers d'une pesanteur
étrange. N'hésite point à reconnaître ici les violences
d'un sou fie orageux,
B^ailleurs, sur presque tout le pied de la montagne,
la mer brise ses ondes et llc|e sa vague
bouillonnante. Bu bord de cette mer aux plus
hautes gorges du volcan courent des antres souterrains.
Oui, tu dois le reconnaître, la force
même des choses exige que cet intervalle soit
franchi par une ligne de cavernes, où la mer
aflue sans obstacle pour se dégorger à l'autre
bout : voilà ce qui fait jaillir la lamme, ce qui
Arbor homoque videtur ; et omnia de gênera omni,
M axuma qtiao vidit quiaque,' hœc kgsntia fingit :
Qiiom tanten omnia cutti cœlo terraque mariqtie
Mil sitil ad sommant stimraaî totius omnem. f$Bii
Ntroc lames, olla modis qiiibus t irritait repente f
Flamma foras vastis Mlmm fornacibus efllet,
Expcdiam. Primum, lutins gubcafa tnontis
Est natura y fere silicom suflulta cmveniis.
Omnibus est porro in speluncis feulas eimr; c>Sh
Ventus enim it , ubi est agilaiido pereitos aer.
Hic ubi percaluil» calefecitque onnia cirr.um
Saia furens , qua coningit » terramque ; ei ab allia
Exeussit calidum laramis veloeibus ignero ;
Tollit se y ac reciis ita faocibos ejicit alte 9
f4)0
Vurtitque ardorem longe, longequc faviilam
DifTert 9 et crassa volvit caligine ftimum ;
Eilrudilque sîmul rairando pondère saxa.
Ne dubites f qtiin hecc animai turbida sil vis.
Pr»lerea, magna ex parte mare mentis ad ejui attô
Radiées frangil Ouctust ipslumque resolfit.
Ei liœ asque mare spelimcae montisad altas
Perieiiînnt siibter fauceis : bac ire, fatendnm est,
Et penetrare mari f penitns res eoglt, aperto 9
âtque efflare foras; iieoque eitollere Hammamf
Saïaqne snbjeclarc, cl arena tôlière nîmbos,
t.
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