auteurs latins - Notes du mont Royal

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LUCRECE.
demeurent Inviolables, eoniés à la garde di prineipeimmortel
dévie; souvent encore,lorsqueces
terribles dangers nous pressent, les aiguillons de
la peur trouvent-accès dans nos âmes : il semble
que la terre se dérobe sous nos pas f emportée
vers l'abîme ; que la grande masse des êtres f partout
défaillante, va suivre sa chute f et faire du
monde un amas confus de ruines.
11 faut maintenant expliquer pourquoi la mer
ignore tout accroissement. D f abord, on s'étonne
que la nature n'en augmente jamais le volume,
lorsque des eaux si abondantes y tombent, lorsque
tous les leuves y accourent de toutes parts,
ajoute les pluies errantes des nues, et ces tempêtes
au vol rapide, qui arrosent et baignent les
ondes comme les terres ; ajoute les sources propres
à rOeéas : eh bien 1 pour accroître sa masse,
ces torrents font à peine l'effet d'une seule goutte
d'eau. Est-il donc étonnant que la mer n'ajoute
point à son immensité!
Et puis, l'ardente vapeur du soleil lui ôte
beaucoup de substance; car nous voyons les
étoffes, ou l'humidité ruisselle» sécher au feu
de ses rayons. Or, mille océans déploient à nos
yeux l'immense tapis des ondes. Ainsi, quoique
le soleil n v enlève à chaque point qu v m atome
d f durcir la molle fange en une croate épaisse.
Je te l'ai appris, en outre les nuages pgnenf
beaucoup d
humidi^p, dans un espace si vaste les pertes
sont énormes*
Les vents eux-mêmes, les vents peuvent
appauvrir la matière lulde, quand ils balayent
la plaine des eaux ; puisque souvent on les voit,
dans l'intervalle d'une nuit, tâcher nos rues, et
f humidité qu f lls pompent à la grande
surface des mers f et qu'ils répandent sur toute
retendue du globe , quand ta pluie tombe Ici-bas
et que le vent apporte les orages.
Enfin, la terre étant une substance poreust
dont la masse, toutentîère unie, environne l'Océan
d'une large ceinture, de même que ses veines
portent à la mer une onde jaillissante , elle doit
recevoir aussi l'écoulement des flots salés. Oui,
le set emprisonné y passe comme dans un filtre :
la matière humide remonte sous terre jusqu'au
berceau des fleuves, s f y amasse toute, et de là
épanche sa douceur nouvelle au sein des campagnes,
où la route, une fois tracée, guide le
pas limpide des ondes.
Maintenant, pour quelle raison les gorges du
mont Etna-exhalent-elles parfois de si épais tourbillons
de flamme? Je vais le dire. Car ce ne
fut point un fléau déchaîné par les immortels,
eette tempête de feu qui régna jadis dans les
ptainetde la Sicile, et qui attira les regards des
peuples voisins, quand ils virent étinceler la
voûte fumante du ciel, et que, le cœur plein
d'effroi, Us 9e demandèrent avec angoisse quelle
révolution préparait la Nature I
Ici» Memniius, il feut que d'un coup d'ail
profond et vaste tu enveloppes le monde dans
toute son Immensité, pour te ressouvenir que la
grande masse des choses est un gouffre Inépuisablef
et pour t'aperceYoir qu'auprès d'elle les
Idque suis eonfusi relit compter® ralals» §00
Proloée | licet qutntvis cœliim terramque reantu?
Incorrupta fora 9 œternae mandata Saluti ; '
Et tamen interdum- prœsens vis ipsa periclî
Subditat hune stimulât» qwadam de parte Umoris;
Me pdlbus raptim félins subtracta feralur
la baralhrum , rerumque sequatur profita siunma
Funditus, et iat mondi eonfusa riiiua.
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pune ratio reddunda» augmen quur nesriat œquor.]
Principlo, mare mirantur non reddere majus
Pâturant f quo sit lantus clecursiis aquarum y
Onuria qno ventant ex omni lumina prie,
âdde ragos imbreis tempestatesqiie volantes,
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Omnia quœ maria ac terras sparguntque ripitque ;
âdde suos fonteis : tamen ad maris omnia swromam
Guttai ?Ix instar erunt imita ad augmen ; SIS
Qtio minus est mirum9 mare non angescere magnum.
Prœterea 9 magnani sol partem'detrahit «stu :
Quippe fidemus enim ?e$teisf faomore madenteist
Cxsiccare suis radiis ardenlibii 9 solem.
At plage molta , et late substrata, ¥idemus.
Proinde, licet quam?«s ex nno quoque loco sol
Humons par? ani dellbet ab aequore priera 9
^ Largiter in tanto spatio tamen aaferet midis.
Tum porro f f entei quoqne m^gnam tollerc part cm
A20
Humons possnnt 9 ferrantes œquora yentci ; §25
Una nocte vlas quonian» persœpe vlcfemiis
Siccari , mollisque loti concrescere erustai.
Praetarea, docut multum qnoque tollere nnbeis
Humorem y magno conceptum ex aequore ponti ;
Et passim toto terrarum spargere In orbe f
Quom plult in terris y et ? entei nubila portant.
Postremo, quoniam raro cum corpore tellus
Est, et eonjuncta est 9 oras maris undlqiie cingens;
Débet y ut in mare de terris venit humor aquai9
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In terras itidem manare ex œquore sais© :
Percolatur enfm viras, retroqueremanat
Malerîes Itumoris, et ad capiit amnibus omnis.
Conltiit; inde super terras redit agmine dolci »
Qua via secla semel liquido pede detulit undas.
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Ntrac ralio qnae sit 9 -per fanceis montis nt Mlnm
Exspirent ignés interdirai turbine tanto »
Eipediam : neque enim dia de dide coorta
Flamtnœ tempestas 9 Siculum dominai» pr agros »
Finitume» ad se convortil gentibus ora ;
§4Cr
Fumida qnom oœli seintillare omnia templa C44
Cémentes y p?ida oomplebant pectora cura 9
Quid moiiretnr rerum Nature no?arum.
Hisce tibi in rébus late est alteque fidendnm ,
Et longe cunetas in prteis despieiundum.
Ut reminiscaris » summam rerum esse profundam 9
Et irideas9 eoeluiii sumiiiM toiut unum
êhê