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auteurs latins - Notes du mont Royal

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âmes, c'est trop pu des rayons <strong>du</strong> soleil ou des<br />

traits éblouissants <strong>du</strong> jour ; il faut la raison, et<br />

in examen lumineux de la nature. Yoici donc<br />

le premier axiome qui nous servira de base :<br />

lien ne sort <strong>du</strong> néant, fût-ce même sous une<br />

main divine. Ce qui rend les hommes esclaves<br />

de la pur, c f est que, témoins de mille faits accomplis<br />

dans le ciel et sur la terre, mais incapables<br />

à 9 m apercevoir les causes, ils les Imputent à une<br />

puissance divine. Aussi, dès que nous aurons<br />

vu que rien ne se fait de rien, déjà nous distinguerons<br />

mieux le but de nos poursuites 9 et la<br />

source d v où jaillissent tous les êtres, et la manière<br />

dont ils se forment, sans que les dieux y<br />

aident.<br />

Si le néant les eût enfantés, tous les corps<br />

seraient à même de pro<strong>du</strong>ire toutes les espèces f<br />

et aucun n v aurait besoin de germe. Les hommes<br />

naîtraient de fonde 9 les oiseaux et les poissons<br />

de la terre; les troupeaux s f élanceraient<strong>du</strong> ciel ;<br />

et les bêtes féroces, enfants <strong>du</strong> hasard, habiteraient<br />

sans choix les lieux cultivés ou les déserts.<br />

Les mêmes fruits ne naîtraient pas toujours sur<br />

les mêmes arbres, mais ils varieraient sans<br />

cesse : tous les arbres porteraient tous les fruits,<br />

Car si les corps étaient privés de germes, se<br />

pourrait-il qu 9 ils eussent constamment une<br />

même source! Mais, au contraire , comme tous<br />

les êtres se forment d'un élément invariable,<br />

chacun d'eux ne vient au monde que là où se<br />

trouve sa substance propre, son principe-générateur;<br />

et ainsi tout ne peut pas naître de tout,<br />

Hune igitur terrorem animi teiebrasque necesse est<br />

Non radie! solis, neque lacicia tda ilel<br />

Diseutiant, seil HUura species, litioqne :<br />

Qnojus printipium bine nobis exordk sumet » ISO<br />

Noltam rem e nihilo gigni il?initus unquatn.<br />

Quippe iteformido mortaleii continet omiieis ,<br />

Quod multa in terris fieri colloque tuentur»<br />

Quorum operum causas nulla ration© videre<br />

Possunt} se ieri difino numiot renlur. \ô5<br />

Quas ofa rest ubi fiderimus nil psse creari<br />

De nihilo, tum y qmd sequimilf, jam reetius iode<br />

rerspiderous ; et unde queat res quaeque creari ,<br />

Et quo cfmecffie modo fiant opéra sine divom.<br />

Hamf si de nihilo fierait, ex omniKii 9 rébus 160<br />

0nme genus nasci posset; nil semine egeret.<br />

1 mare primons boulines, i terra posset oriri<br />

Squaraigerum genus , et voloeres ; erumpere CCFIO<br />

Armento, atque alte pecuies : genos omne ferarum<br />

Iiicerto prtu eiilta ac ieserla tenerent : 165<br />

Nec fruetus Idem arboribus eonstare solerent»<br />

Sed mutareotur; ferre omnes omnia potseit.<br />

Quippe, ubi non essent genitalia corpra quoique,<br />

Qui posset mater rébus consistera certa ?<br />

àt nime 9 toninibas quia certis quaeque ereanlur, i 70<br />

lait caasclliir, atque oras in luminis exit,<br />

LUCIÈCE.<br />

puisque chaque corps a la vertu de créer un<br />

être distinct.<br />

D'ailleurs, pourquoi la rose s'ouvre-t-elle au<br />

printemps, pourquoi le blé mûrit-il aux feux de<br />

Fêté, et la vigne sous la rosée de l'automne, sinon<br />

parce que les germes s*amassent à temps<br />

fixe, et que tout se développe dans la bonne saison,<br />

et alors que la terre féconde ne craint pus<br />

d'exposer au jour ses pro<strong>du</strong>ctions encore tendres?<br />

Si ces pro<strong>du</strong>ctions étaient tirées <strong>du</strong> néant , elles<br />

naîtraient tout à coup, à des époques incertaines<br />

et dans les saisons ennemies, puisqu'il n 9 y<br />

aurait pas de germes dont le terop contraire pût<br />

empêcher les féconds assemblages.<br />

B'autre part, si le néant engendrait les êtres»<br />

une fâs leurs éléments réunis, il ne leur faudrait<br />

p§ un long espace de temps pur croître : les<br />

enfants deviendraient aussitôt des hommes, et<br />

l'arbuste ne sortirait de terre que pur s'élancer<br />

au ciel. Et purtant rien de tout cela n'arrive ; les<br />

êtres grandissent insensiblement (ce qui doit être,<br />

puisqu'ils ont un germe déterminé), et en grandissant<br />

ils ne changent ps d'espèce; ce qui<br />

prouve que toos les corps s'accroissent et s'alimentent<br />

de leur substance première.<br />

J'ajoute que, sans les pluies qui l'arrosent à<br />

pint fixe, la terre n'enfanterait pas ses pro<strong>du</strong>ctions<br />

bienfaisantes, et que les animaux, privés<br />

de nourriture, ne pourraient multiplier leur espèce<br />

ni soutenir leur vie : de sorte qu'il vaut<br />

mieux admettre l'existence de plusieurs éléments<br />

qui se combinent pour former plusieurs êtres,<br />

Mulerles ubi lues! quojusque et corpora prima :<br />

Atque liac re nequeunt ex omnibus omnia gigni ,<br />

Quocl certis îQ rébus inest sécréta faeultes.<br />

Praeterea, quur ? ère rosam, frumenta ealore, 17»<br />

Viteis auctomno fuedi sudante ?idemus ;<br />

Si nou , certa suo quia tempore semina reram<br />

Qiom confluxeruot, patefit quodquomque creatur,<br />

Dum tempestâtes adsont, et vivida tellus<br />

Tuto res teneras effert in luminis oras? 180<br />

Quod si de nihilo fièrent» subito exorerentur<br />

Incerto spatio 9 atque alienis partîtes anni ;<br />

Quippe ubi nulla forent primordia, quœ génital<br />

Concilio possent arceri tempore inîquo.<br />

Bfec porro augendis rébus spalio foret usus 1« j<br />

Seminîs ad coitum, e nihilo si crescere ponsent :<br />

Nam fièrent jofenes subito ex infantibu' parvis,<br />

E terraque, exorte repente, arbuste salirent :<br />

Quorum nU fieri raanifestum esty omnia quando<br />

Paullatim crescunt, ut par est, semine certo; IUO<br />

Crescentesque genus servant : ut noscere psssis<br />

Quidque sua de materia grandescere, alique.<br />

Hue accedit, uti sine certis imbribus anni<br />

Lœtificos nequeat fétus submittere tellus ;<br />

Nec prro, secrète cïbo f natura animantum If i<br />

Propagart genus pssit, Tiumque toeri :

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