auteurs latins - Notes du mont Royal

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LUCRÈCE.
pues contre la nue qui les emprisonne^ ils éclatent
en vastes murmures, et grondent comme des
bêtes farouches dans leur cage : ils poissent à
ebaqiie bout x de la nuée de longs frémissements ;
ils vont tourbillonnant partout à la recherche
l'une issue ; ils arrachent mille germes de feu
du flanc des nuages f ils les amassentf ils roulent
un torrent de flamme dans le creux de ces
fournaises, et enfin, rompant la nue, ils s'échappent
au sein d'une lumière resplendissante.
Une des causes qui attirent sur la terre l'éclat
doré de ce feu vif et limpide, Mentaux, atomes
brûlants dont les nuages contiennent nécessairement
une foule; car lorsqu'ils n'ont aucune hu»
midité, ils étincellent presque toujours d'une couleur
de lamme. Et il faut bien, en effet, que la
lumière du soleil leur fournisse de quoi gagner
cette rougeur et vomir le feu. Aussi 9 lorsque les
impulsions du vent amassent, resserrent et pressent
les nuages, elles en expriment ces germes
qui débordent, et font éclater à nos yeux les
couleurs de la lamme.
L f éclair brille encore, quand les nuages s'appauvrissent
trop au sein des deux. Car si, dans
leur marche, le vent les ouvre, les dissout à
coups légers, il entraîne forcément la chute des
atomes qui engendrent l'éclair ; et l'éclair part,
sans que de noires alarmes, ni le moindre retentissement,
ni aucun tumulte, raccompagnent
Quant à l'essence qui est la base de la foudre,
ses coups même, la trace de ses embrasements,
la forte vapeur que ces marques exhalent, tout
enin la proclame; car tout indique que c'est
ïum poterls magnas moles cognoscerc eornni y
Speliuicasque velut 9 suis peudenllbu* strucfas , 195
Ceraere; quas vente! quom tempestâte coorta
Compteront raagno Indignait lar murmure clusei
Nubibus, la caieisque ferarum more minantur ;
If une liioc, nunc illinc, fremitus pr nubila mittuiit;
Quœrentesque ?iam circum?orsaatur, et ignis 200
Semina cou?olf uni e nubibus , atqua itt eogunt
Molli s rotaitque cafis Hammam foroacibus inlosf
Dooec divolsa fulseruot nube cqruseei.
Hac etiam it uti de causa mobifis 111a
Devolel in terrain lôpîdi color aureus ignis; 205
Beniioa quod oobels ipsag permulta necesse est
Ignin habere ; eteaim, quom sont homore sine ullo9
Flammeua est pterumque colos et gplendidus olleis,
Qoippe etenim solis de luoilne multa necesse esl
Concipre, ut merito rubeani, Igoeisque profundant. 210
Hasce igittir quom veotos agens conlrusil in nnum
Coiïîpressilc|oe locnm eogens; eipressa profundant
Semina f qo» faciunt flamma» fulgere colores.
Fulgil itemf quom raresennt quoepe nubila codi.
Kam t quom feulas eas (éviter diducit eunteis 9
Dissolfltque, cadanl ingrallis Illa necesse est
Bemlna, quse fôctoni fulgorem : fnni sine tetro
Terrore ai sonitis fulgit, nulloque lumulla.
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là «du feu, et non pas du vent ou de feao.
D'ailleurs, elle va souvent allumer le toit des
maisons, et sa lamme agile rèna J 118 ^ 6 ^ mn
nos demeures. Feu subtil entr^rous les feux,
la Nature lui a donné pour substance les plus
fins atomes aux. plus imperceptibles mouvements,
ain que rien ne lui pût résister. Car la foudre
puissante traverse les murs, comme le cri et la
volxj elle traverse le rocf elle traverse f airain.
Elle fond en un instant le cuivre et for. Elle
force même le vin à se répandre sans que le
vase se brise, parce que sa chaleur, introduite
sans peine dans les pores, relâche le tissu et
amaigrit les lancs du vase; puis elle se glisse
jusque dani le vin, et en disperse les atomes
par une dissolution rapide : ce que ne pourrait
faire, dans l'espace d'un siècle, la vapeur du
soleil 9 elle qui darde si bien ses traits étlncelants.
Tant la foudre a plus d v activité, plus d'énergie
, et plus d'empire!
Mais qui engendre la foudre, et d v où est-elle
née avec un tel emportement, que, d f un coup,
elle puisse fendre les tours, abattre les maisons,
arracher les poutres et les charpentes, ébranler
et détruire les monuments des hommes, anéantir
les hommes eux-mêmes, étendre çà et là des
troupeaux entiers, et se livrer à mille violences
de ce genre! Je vais résoudre la question, et je
cesse de t'arréter aux prémisses.
11 faut croire que la foudre naît de ces masses
de nuages' si épaisses et si hautes 9 puisque
jamais un ciel serein ou de minces nuées ne la
vomissent. Ce fait incontestable, l'évidence même
Quod superest, quili nature praedlta eonstent
Fulmina , déclarant ictnt et inusla vapore 220
Signa noteque, gravais lialanfes sulforls auras.
Ignisenimsait toc, non venti signay nei(ue imbris.
Praeterea, sape accendunt quoque tectadomoram,
Et céleri lamraa dominantur in aedlbus ipsis.
Hune tibi sobtilem euro prïrois Ignïbas ignem 225
Constituit natora miqutis mo|Ibus atqoe
Corporibus,quoinilomninoobsistere possit :
Transit enim validura fnlroen per sœpta domornmf
Claroor uti ac toces; transit per saxay per œra;
Et liquidant puncto fadt ses in tempore et anrom. "230
Ci'rat item» vasi^integrls vina repente
DifFugiant : quia nimirum facile aiiinïa circum
Collaxat rareque facit lateramina ?asï
Adveniens calor ejus; ni, insiiutatus in Ipsum,
Mobilier sol?ens differt primordia fini : Tâh
Quod solis f apor aetafem non posse videtnr
Efficere » usque adeo cellens fervore corusco :
Tanto mobilior fis et dominaiillor faœc est !
Ntine, ea quo pacto gignantnrf et impete tanto
Fiant, ut possint icta discludere turrels, 24|
Disturbaredomos, a?ellere tîgna trabelsque»
Et monlroenta virum demoliri atque eiere,
Etaiimare faominès, pcodes prosternere passim