auteurs latins - Notes du mont Royal

de la foudre tombe de nuage en nuage. Si l'eau
abonde chez le dernier qui reçoit la flamme, il
la noie aussitôt avec un cri épouvantable : tel,
mu-sortir de Wfoornaise ardente 9 le fer incandescent
siffle, dès que nous le plongeons tout ptès
de là dans une onde glacée.
Si f au contraire f le nuage qui reçoit le feu est
aride, il brite, et un vaste fracas accompagne
un embrasement subît. Àinsi'la flamme se répand
au sein des montagnes à la chevelure de lauriers ,
et y promène sous les tourbillons du vent sa
course dévorante. Car il n f est rien que le feu
pétillant consume avec un bruit plus terrible que
l'arbre de Delphes, consacré à Phébus.
Souvent, enfin, le craquement sonore de la
glace et la chute de la grêle font retentir les profondeurs
des grandes nuées : car lorsque le Yent
les entasse 9 ces montagnes de nuages, étroitement
condensées, se brisent enflu et tombent,
mêlées de grêle.
L'éclair brille quand le choc des nuages en
arrache mille semences de feu, ainsi que le caillou
frappé par le caillou ou par le fer; car alors
aussi la lumière jaillit, et la flamme répand d'éblouissantes
étincelles.
Mais le bruit du tonnerre gagne Foreilie après
que l'œil a vu l'éclair, parce que les impressions
de Touie sont moins agites que celles de la vue.
Veux-tu t'en convaincre? Regarde de loin un
homme qui abat sous le double tranchant de la
hache les vains accroissements d'un arbre : tu
aperçois le coup avant que le son ne fende les
airs. De méme9 l'éclair nous frappe avant que le
Fulminis : haec, molto si forte liumorerecepil
Ignem y COHUDOO magpo clamore trucidât ;
Ut calidis caideiis ferrume foroacibus olim
Stridit f ubi in gdidom propter demersimus imbrem.
Arîdlof porro si nubes aceipit ignem y
DE LA NATliE DES CHOSES, LIY. VI. I2t
1 §0
Uritor ingenti sonilu , succensa repente :
Lauricoaios ut si per monteis flamma vagelur,
Turbine fentorum combureis impie magoo.
lec res alla magis f quam Phœbi Del pli ici lieras
Terribili sonitu t flamma crépitante, creraatur. 155
Denique, saepe gelimultus fragor, atque ruina
Grandiras, in magnis sonftum dat nubibos alte :
Yoitos enim quom confercit, franguntur, in arctura
Concrète! » montes nimborumf et grandine mixtei.
Fîilgil item 9 nubes îgnis quom semina multa 160
Eieussere suo concursu ; ceu lapidem si
Percutiat lapis 9 aul ferrum : nam turo quoque lumen
Exsililf et claras scintillas dissupat îgnis.
Sed tonitrum fit ait post auribus accïpiamus,
Folgere quam cernant oculei 9 quia semper ad ttirels 165
Tardiuiad?eniant9 quam fisuin quae mmemî res,
Id Iket bine etiam cognoscere ; caadere si quem
Ancipiti fideas ferro procul arborîs auctum t
êMM it ut œmas ietum 9 quam plap per auras
tonnerre nous arrive, quoique l'un parte avec
l'autre, et naisse de la même cause, du même
choc.
Peut-être, si les nues dorent l'espace d f une lumière
à l'aile rapide, si la tempête darde un vif
et ondoyant éclat, faut-il l'imputer au vent qui
s'empare d'un nuage, et qui, à force de s'y rouler,
comme tu Tas vu, le creuse en épaississant
les bords. Mais sa propre agitation l'échauffé;
car la brûlante vitesse du mouvement allume
toutes choses, et on voit une balle de plomb,
qui va tourbillonner au loin, se fondre. Ainsi
embrasé, à peine a-t-il fendu la sombre nuée,
qu'il éparpille, en les arrachant pour ainsi dire
de force, les semences dé feu qui engendrent
l'éblouissant éclair de la foudre. Le bruit vient
ensuite, moins prompt à solliciter nos oreilles
que ces images qui frappent au seuil de notre
vue. Tout ceci a Heu, quand des nuages épais
dressent et amoncellent leurs hautes cimes avec
un merveilleux essor.
Et ne te fais point illusion, parce que d f ici-ba§
tu vois plutôt leur étendue, que la hauteur où
ces moneeaux jaillissent. Ef aminé les nues im
que le vent les emportera, semblables à des
montagnes qui se croisent dans les airs; ou lorsque,
sous le calme profond des vents, tu apercevras
ces monts immenses entassés les uns sur
les autres, et pressés par ceux qui dorment au
faite : alors tu en connaîtras la masse énorme ;
Alors tu verras des espèces de cavernes, bâties
de rocs suspendus. Une fois que, déchaînant
leur tempête, les vents les ont remplies, indi-
Det sonltum ; sic fulgorem quoque cernimus antet 170
Quam topitrum acdpimui, priter qui mittitur igni
Et simili causa, concursu natus eodem.
Hoc etiam pacto, folueri loca lumine tinguunt
Nubes f et tremulo tempestas iinpte fulgit :
Tentus nbi intasit nubem9 et ?or$atus ibidem 175
Fecit, ut ante9 ca?am9 docui, spissescere nubem;
Mobllllale sua fenrescit, ut omnia nmtu
Percalefacta fides ardescere; plumbea mm
Glans etiam long© cursu vol?unda lïqiiescit ;
Ergo fer?idus hic, nubem quom perscidit ttram y 180
Dissupat ardoris, quasi per vîm expressa, repnte
Semina 9 qua faciunt nictantia fulgura flammae ;
Inde sonus sequitur ; qui tardius allicît aureis,
Quam quœ prveniunt ©culorum ad limina nostra.
Scilicel hoc densîs il nubibus f et simul alte 186
Exslracils tliis alias super impte miro.
Hec tibi si! fraudï9 quod nos inferne fidemus
Quam sint lata magis9 quam sursum eistructa quid eisteot.
Contemptator enim9 quom9 moitîbusassimilata,
Mubila porlabunt vente! transvorsa pr auras ; 10(1
Atit ubi pr mapos monteis cumulata tidebis
Insupr esse aliis alla, atque urgueresupertâ
In statione locata, sepultis undique ventis ;