auteurs latins - Notes du mont Royal

118 LUCRÈCE.
sivement les choses , et la raison les fait jaillir
ai berceau de la lumière. Ainsi l'homme voyait
augmenter peu à peu l'éclat des arts, qui atteignaient
enln à leur cime resplendissante 1
LIVRE VI.
La première ville qui a répandu chez les misérables
humains les fruits nourrissants de la
terre, c'est la fameuse Athènes : c f est elle qui
renouvela leur existence, qui la soumit à des
lois ; c'est elle enin qui leur apporta les douces
consolations de la vie f le jour où elle enfanta
cet homme chei qui on a trouvé une intelligence
si haute, cet homme dont la bouche fut autrefois la
source de toutes les vérités, et qui, maintenant
éteint, grâces à ses divines découvertes, voit sa
gloire antique, semée par toit l'univers, s'élever
jusqu'aux deux 1
Quand cet homme remarqua que les mortels
avaient acquis presque tout ce que demandent
les besoins de leur subsistance, et tout ce qui
peut asseoir leur vie sur une base tranquille :
l'abondance des richesses, l'autorité des honneurs
€t de la gloire, l'éclat que donne la bonne renommée
des enfants ; et que néanmoins les angoisses
dévoraient leur âme au fond de ses retraites
: il comprit alors pourquoi ils éclataient
in ces furieuses et tristes lamentations ; il comprit
que le vase, gâté lui-même, corrompait aussi
tous les biens extérieurs répandus et amoncelés
Paullatim docuit pedetentim progredienteis.
Sic unum quidquid paullatim protrahit œtas
lu médium y ratioque in luminis erigit or as.
Panique alid ex alîo darascere corde videbant 1455
Arllbos f ad summum donec venere deumen.
LIBER VI.
Primœ frugtparos fétus mortalibus aegrels
DidMerunt quondam prœelaro Domine Athen» ;
Et recreaterunt vitam, legesque rogarunt;
Et primic dederunl solatia duleia vite ,
Quora genuere flrmii, ttlï eu m corde reperlum, 5
Omnia veridico qui qiiondara ex ©re profudit ;
Quojus et eislïncti, propter difina reperta,
Divolgata vêtus jam ad cœluragloria fertur.
Nam quom f Idit hic, ad f ictum quae flagilat ususf
Omnia jam ferme mortalibus esse para la f
Et per quaft-possent vitam consistera tutam ;
Difltiis hommes, et honore et laude poienleis»
âfluere, atque bona natoruin excellere fama;
Nec minus esse domi quoiquam tamen aniia cordi,
Atque animi ingratis vitam vexare querelis : 15
Causam f quœ infeslîs cogit saevire querelis ,
Intellegit ibi; vitium vas efficereipsum,
Ôœaîâqiie iUius vitio corrumpier întas,
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dais ses taies; Il y aperçut tantôt comme des
éclats ou des fentes qui lui étalent à jamais le
moyen de se remplir, et tantôt II le lit empoi*
sonner de son goût amer tout ce que son intérieur
avait reçu.
11 puriia clone les âmes, en y ¥§rsant la vérité
de ses lèvres : il mit des bornes au désir et
à la crainte; il nous eiplfqua la nature du bien
suprême que nous cherchons tous, et nous montra
le sentier le plus court, la route la plus directe
, pour y atteindre ; il nous apprit quels
sont les maux attachés partout aux essences
mortelles, maux qui jaillissent et accourent de
mille façons, soit par un effet du hasard, soit
pr une force que déchaîne la Nature, çt
enin quelles portes il contient de leur fermer,
11 prou?a aussi que souvent les hommes roulent,
au fond de leurs poitrines, un torrent de vaines
et lamentables inquiétudes- Car, de môme que
les enfants tremblent et que tout les effraye dans
la nuit afeugte, de môme nous sommes assiégés,
au grand jour, de terreurs aussi fausses que cel*
les que les enfants timides se forgent au sein des
ombres. Or, pour dissiper cet effroi des âmts
et ces ténèbres, il ne suffit pas des rayons du
soleil y ou des traits éblouissants du jour : il faut
la raison, et un examen lumineux de la Nature*
Aussi me vois-tu plus ardent à suivre la chalut
de mes enseignements.
Tu as appris que les dômes du monde sont pé*
rissables, que la substance du ciel naît et meurt,
Quae collata fcriset commoda quomque feutrent :
Partial, quod durant pertusumque esse fitlebat, 20
Ut nulla posset ration© explerier unquam ;
Faillis y quod tetro quasi eoispurcare gapore
Omnia cernebal, quœquomque receperat iatus.
Veridicis igitur purgafit pectara dictis,
Et inem statuit cupedlnls atque iimorîs ; %*
Eiposuitqne, bonum summum y quo tendimus otiwes,
Quid foret : atque viam monstravit Iramite parte* t
QUE possemus ad id recto çontendere cursu :
Quidve mali foret in rébus mortalîbu 9 passim ;
Quod fluerel naturali tarleque ?olaret 30
Seu casu, seu vi f quod sic Matera parasse! ;
Et qulbua e portis occurrl quoique deceret :
Et gênas litimaiiuui frustra plerumque proba?it
Tolverecuraruui tristeisin pectore fluctua.
ffam veluti puerel trépidant, alque omnia crois 3S
lu tenebris metuuat, sic nos in luce timemus
lnterdum, nihilo.qu» sunt metuunda magis r qnaro
Quae puerel in tenebris pavitant, finguntque futura.
Hune igitur terrorem animi tenebrasqueyneeesse est
Mon radiei solisf nec lucida tela diei 40
Discutiant, sed Naturae species, ratioque;
Quo magis inceptum pergam perlenere dictis.
Et quoniam docui9 IïIHIIJï morlalia templa
Esse, et nati?o consistere corpore coelum;
Et f quaequomque in eo ûunt t flerique iiecesse est, 4â