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auteurs latins - Notes du mont Royal

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in sommeil per<strong>du</strong> en tirant mille sons de leur<br />

voix, en la pliant à mille accords, et en promenant<br />

sur les chalumeaux une lèvre recourbée.<br />

Transmises jusqu'à nous f ces habitudes charment<br />

encore les veilles; et peut-être sait-on<br />

mieux distinguer la mesure : mais on ne recueille<br />

point de son art une jouissance plus vive que<br />

celle goûtée jadis pr la race sauvage des enfants<br />

de la terre.<br />

Car tant que nous ne connaissons rien de plus<br />

agréable f ce qui est sous notre main nous plaft<br />

entre toutes choses, et nous semble la plus belle<br />

de toutes. Puis une découverte nouvelle, toujours<br />

lameaieure,fiit tort aux anciennes, et change nos<br />

impressions sur elles. Ainsi nous vint la haine <strong>du</strong><br />

gland ; ainsi furent abandonnées les premières<br />

couches, amas de gazon et de feuilles. La peau<br />

déchut à son tour, on méprisa ce vêtement des<br />

bêtes; et pourtant je doute qu'on en eût trouvé<br />

l'usage, sans allumer l'envie : le premier qui le<br />

porta <strong>du</strong>t rencontrer la mort au sein des embûches;<br />

sa dépouille sanglante périt arrachée par<br />

des mains avides, et on ne put en recueillir les<br />

fruits.<br />

Alors ce fiirent des peaux de bêtes f aujourd'hui<br />

c f est Por et la pourpre qui tourmentent de<br />

mille soucis la vie des hommes, et la fatiguent<br />

de guerres : aussi, à mes yeux, la faute qui pèse<br />

sur nous est-elle plus grave; car, sans les peaux,<br />

le froid était un épouvantable supplice pour le<br />

corps nu des enfants de la terre; mats pour nous,<br />

quel mal y a-t-il donc à ne point avoir un vêtement<br />

de pourpre tissu d'or, hérissé de broderies,<br />

pourvu que nos étoffes grossières soient capa-<br />

Kt liplantibus hinc aderant solatia somno y<br />

Ducere multinnodls foces» et lectere cantus; . 1405<br />

Et supra calamos uneo pereurrere labre ;<br />

Unde elkîîi vigiles nune Iiaec accepta tuentur, '<br />

£1 iiifBieris servare genou diclicere; neque liilo<br />

Majore interea capiont <strong>du</strong>lcedine fnictum »<br />

Quam sylvestre geous capiebat terrigenarum. 1410<br />

Nam» quodadestpraesto, nlsi quid cognoYimus ante<br />

Soaviiis, in primis plaçât y et potière fidetur ;<br />

Posteriorque fera meliorresolla reperla<br />

Perdit et immutat sensus ad pristioa quaeqiie.<br />

Sic odlum cepit glandis ; sic olla rellcta 1415<br />

Strata cubilia sunt lierbis et frondlbus aucta.<br />

PeKlis item cecidit, vestis contemla ferlai ;<br />

Qaam reor invidia tali tune esse repertom f<br />

Ut letum iosidiis9 qui gessit primiis, obiret;<br />

El taroen inter eos distractam f sanguioe multo » 1410<br />

Disperiisse ; neqne in ftuclum convortere qiiisse.<br />

Tanc igiturpelles, nunc auram el purpura curis<br />

Exercent homînuni fitam, belluque fatigant;<br />

Qno magis in nobi§9 ul optnor, culpa resedit :<br />

Frigos mlm niidos sise peiUbus eicruciabat 1425<br />

Terrigiiiis ; at nos oil laedit veste carere<br />

Purpuretp afque aart signisque rigentibus apta;<br />

DE Là NATUEE DES CHOSES, UV. ?. HT<br />

blés de nous garantir! Ainsi la race des hommes,<br />

sans cesse travaillée par de vaines agitations,<br />

consume la vie en soins inutiles ; et cela , parce<br />

qu 9 elle ne connaît aucun terme à la possession f<br />

et que la vraie limite <strong>du</strong> plaisir lui échappe. Voilà<br />

ce qui insensiblement a poussé nos existences<br />

jusque sur les gouffres humides ; voilà ce qui a<br />

soulevé les vastes tempêtes de la guerre.<br />

Toujours éveillés sous le dôme mobile des<br />

deux immenses f le soleil et la lune? par la révolution<br />

de leurs feux f <strong>mont</strong>rèrent aux hommes le<br />

cercle que parcourent les années f et Tordre invariable<br />

dont l'invariable loi gouverne toutes<br />

choses.<br />

Déjà on vivait sous le puissant abri des tours,<br />

et la culture se partageait le sol en morceaux<br />

distincts.<br />

Un essaim de voiles couvrait la mer, lorissante<br />

<strong>du</strong> commerce des parfums. On It des traités f<br />

on eut de secourables alliances. Les poètes se<br />

mirent à chanter et à transmettre les belles ae»<br />

tions ; la découverte des lettres ne re<strong>mont</strong>ait guère<br />

plus haut. Aussi f de tout ce qui fut avant elles,<br />

notre siècle ne peut rien apercevoir, à moins qui<br />

la raison ne lui en découvre quelques traces.<br />

Les navires, les instruments de la culture,<br />

les murailles f les lois, les armes, les routes, les<br />

vêtements, en un mot toutes les commodités de<br />

la vie, comme aussi toutes ses délices, les vers,<br />

la peinture, fart in<strong>du</strong>strieux des statues : tout<br />

nous fut enseigné de jour en jour par une lente<br />

civilisation et par l'expérience d'un génie infatigable,<br />

mais qui avance pas à pas.<br />

Ainsi la marche des années découvre succès-<br />

Dum plebeia tamen sit , quœ defendere possit.<br />

Ergo hominum genos incassum frastraque laborat<br />

Semper, el in curis consomit Inanib«8«?om : 1430<br />

Mimiram t quia non eopovit f quae sit habendi<br />

Finis t et oronîio quoad crescat vera ?oliiplas :<br />

Idque roinutatim vitam provexlt in allum9<br />

Et belli magnos commovit funditus testas.<br />

Al f igiles mundi magnum et forsalile templum 1431<br />

Sol et lima sao lustrantes lumine circum<br />

Perdocuere hommes âooortim tempori vorti ;<br />

El certa ratione geri rem alque ordine certo.<br />

Jam ?alidis saeplel degebanl turribus Bvom ;<br />

Et divisa colebatnr discretaque tellus. 141a<br />

Tiim mare velivolis florebat propter odores :<br />

Auxîlia ac socios, jam pacte foedere , liabebant<br />

Carminibus quota res gestas cœpere pœtae<br />

Tradere; née multo priu 9 sunt elementa reperla.<br />

Propterea y quid sit pries actum» respicere aefas !Mà<br />

Mostra neqnil9 nist qtia ratio veslîgia monstrat.<br />

Navigia t atque agri culturel y mœnia t leges 9<br />

Arma» vias, yeateb, el cetera de génère liorum,<br />

Praemia 9 delicias quoque vite f onditas omnels ,<br />

€armina , picluras ac dœdala »gna t poiitus f 4ii<br />

Ususet impigr» tinul eiprienii m«tii

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