auteurs latins - Notes du mont Royal

DE Là NATURE DES CHOSES, LIV. V.
tatible, apprirent des Carthaginois à endurer les
blessures, et à répandre le trouble dans les vastes
bataillons de Mars. Ainsi la triste discorde
engendra fun après l'autre chaque iéau des
nations en armes, et ajouta de jour en jour aux
terreurs de la guerre,
f On essaya même des taureaux pour ce fatal
emploi; on essaya de laieer contre l'ennemi la
rage des sangliers. Les Partàes en?oyèrent devant
eux de formidables lions, avec des gardiens armés,
maîtres terribles, qui devaient les gouverner et les
retenir à la chaîne. Vain espoir! Échauffées parle
carnage de la mêlée, ces bêtes farouches troublaient
indistinctement les escadrons, secouant
prtout leurs crinières effroyables; et les cavaliers
ne pouvaient apaiser Time des chevaux épou-
Yantés de leurs rugissements, ni les tourner
avec le frein contre l'ennemi. Les lionnes furieuses
bondissaient de toutes parts : elles attaquaient
en face ceuj| qui venaient à elles, saisissaient par
derrière ceux qui y pensaient le moins, et les enlaçaient
pour les abattre f pur les vaincre de
leurs coup, en s'attachant à eux par d'irrésistibles
morsures et des griffes recourbées. Les taureaux
jetaient en Pair ceux de leur pari, et les écrasaient
ensuite ; leur corne labourait le lanc et le
ventre des chevaux, et ils soulevaient la terre
dans leur fougue menaçante. Les sangliers
tuaient aussi leurs alliés sous leurs dents vigoureu^
ses, baignaient de leur propre sang les traits,
les traits rompus sur eux-mêmes, ett pleins de
ÂB§&lmmmf MM docuerent volnera Pœnei
Sufferre, et magnas Martis turbare catertas.
Sic alid ei alio pperît discordia tristis t
Horribile humaaels quod gentibus esset in armls f
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loque «lies belli terrorisas addiditaugmen.
TentaruDt etlam tauros in mœnere belli,
Experteicfie sues satos sont mittere in hosteis;
Et vaidos Partfaei prie se misère boues 9
CMm diietorfibiis armêtis sevisque magistris , 1310
Qnei mnderatm hek possent, viuelisque lenere :
Nequidquam; quoniam» permiitaciede clientes»
Turbabant mwd nullo discrimine formas t
Terrilicas capitum qualientes uadiqie cristas :
lac poterant équités frémi tu perterrita equorum 1315
Pectora molceref et freois convortere in hosfeis.
Irritata le» Jaeiebait corpora sattti
Unique, et advorsum venlentibus ora petebant;
Et nec opinanteis a tergo diripiebant f
Deplexœque dabaot in terram volnere vietos, I3S0
Morsims affixae validis atque unguibus mets,
lactabantque sios taurei f pedibusque terebant ;
Et latera ac ventres hauribant subter equorum
Comibus, et terram minitanli meote ruebant.
Et validis sodos caedebant dentibus aprei 9
Tela iofracta son tmguentes sanguine saevei,
(lu se fracta §uo tiognentes sanguine tela 9]
Pewnixtasque dtbant equiium peditumqMe ruinas.
1325
115
rage, semaient au loin les débris confus des cavaliers
et des fantassins. Vainement les chevaux
se détournaient-ils pour fuir la dent meurtrière,
ou se dressaient-ils en frappant Pair de leurs
pieds : tu les aurais vus, le jarret coupé, s'abattre!
et couvrir la terfe de leur chute pesante. Lés animaux
même qui 4 semblaient le mieux domptés
avant la guerre s'échauffaient dans faction par
les blessures, les cris, la fuite, les alarmes, le
tumulte, et il était impossible d'en ramener au*
cun ; toutes ces espèces de monstres se dispersaient
: aujourd'hui encore, que de fois les éléphants,
maltraités par le fer des batailles, s'enfuient,
après avoir donné à leurs maîtres mille
preuves de leur colère I
Yoilà ce que faisaient les hommes; mais je ne
puis me résoudre à croire que leur intelligence
fût incapable de pressentir et de voir quel mal
affreux devait en rejaillir sur eux tous : ou bien
affirme que c'est là un aveuglement commun à
ces mille mondes engendrés sous mille lois diverses,
plutôt que de le restreindre à un seul
globe déterminé. Ils agissaient de la sorte,
moins dans l'espoir de vaincre , que de fournir
à Pennemi un sujet de larmes, en périssant
eux-mêmes, quand ils se déiaient de leur nombre,
ou qu f ils manquaient d'armes.
On forma le vêtement avec des nœuds, avant
de le tisser : le tissu vint après le fer, puisque
e'est à Paidedu fer qu'on prépare la toile, et
qu'on ne put obtenir autrement ces rouleaux st
Blam transvorsa feras eilbattt dénis adactus
Jumenta y aut pedibus ventes erecta petebant : 1330
Nequidquam; quoniam ab nervis suecisa videras
Conctdere, atque grifi terram consternere casa,
Si quos aufe domi claiïîifas salis esse putabant,
Effenrescere cernebaiit in rébus aguncÉs 9
Volneribus 9 damore 9 fuga , terrore 9 tumultu : 1331
Nec poterant uHam partem reducere eorum ;
Diffugiebateiiin varium genus omne ferarum9
Ut nuiic sœpe boves Luc» 9 ferra maie mactœ 9
Hiffagiaat f fera iacta suis quora multa dedere.
Sic fuit ut facerent ; sad vlx adducor, ut ante 1340
Non quierintaniino prœsentire atque ?ideret
Qaiiïi commune malum lerel fœdumque futurum :
Et magts id possis factum cootendere itt orani 9
la warlis mundis, varia raliaaa creatii,
Quam certo atque uno terrarum quolubet orbi. 1J'i 5
Sed facere id non tam vinciindisp folaeranl,
Quamdare quod gemerent bostes, ipseique perire,
Quei numéro diffidebaot, armlsque vacabant.
Neiilis ante fuit ?estis 9 quam textile tegmen :
Textile post ferrum est ; quia ferro tela paratur ; 1350
Mec ratione alla passas! tam lœvia gigni
Insllia ac fusei t radie! scapeique sonantes.
Et fecere ante viras lanam Hatura coegit,
Quam muliebre genus; Dam longe praestat in artef
Et solertius est multo genus omne virile : 13S1
s.