auteurs latins - Notes du mont Royal

corps abattu sur la terre 9 à étendre ses mains
offertes vers le sanctuaire des dieux, à inonder
l'autel du sang des animaux 9 à enchaîner les
vœux aux vœux ; non : celui-là est pieux, qui
sait tout envisager d'une âme tranquille. Car
lorsque nous examinons les hauteurs du ciel ,
les dômes immenses du monde, les étoiles qui
brillent clouées au firmament, et que la marche
du soleil ou de la lune frappe notre pensée, alors
s'éveille dans notre cœur une inquiétude jadis
étouffée par d f autres tourments, mais qui cornmenée
à relever la tête : y aurait-il par hasard
une toute-puissance divine qui roulât sous des impulsions
variées la blanche lumière des astres î
Nos intelligences, si puvres de bonnes raisons,
hésitent, et se demandent avec trouble : Le monde
a-t-îl eu un commencement? Àura-t-il une fin,
jusqu'à laquelle ses barrières et sa marche silencieuse
peuvent résister à la fatigue? Ou bien,
enrichi par une main divine d'une éternelle
durée, est-il capable de franchir éternellement
les âges, et de braver le puissant effort de leur
cours interminable?
En outre, quel homme n'a point l'âme resserrée
par la crainte des dieux, et les membres
rampants sous la peur, alors que le sol, embrasé
par les coup horribles de la foudre, bondit, et
que dévastes retentissements prcourent le ciel?
Les nations ne tremblent-elles pas? Et les rois
superbes, ne les voit-on pas se coller avec effroi
aux statues des dieux, craignant que l'heure
formidable ne soit enfin venue d'expier quelque
Voilier ad lapldem, atque ôraneig accéder© ad aras :
Nec praenmbere fanon prostratum f et pandere patois
Attte Demn delibra 9 laque aras sanguine multo 1200
Spargere qnadrupeditm, nec votels nectere vota;
Sed mage placata posse omnia mente tneri.
Nam quom susplcraïus magni cœlestia mundi
Templa super, stelllsque micantibus aetliera iium ;
Et irenit in mentem solis 9 lunaeque viarum ; 1205
Tnney aliisoppre^pa mails, in pectore cura
ôlla qnoque eipargefaetum caput érigera infit :
Ne qtue forte Deum nobls Immensa potestas
Sil9 vario mota quae eandlda sidéra torset.
Tentât eoini dubîam rnentem rationîs âges tas : 1210
Ecquaenam fuerit mundi genilalis origo?
Et simol , ecquae sit lois 9 quoad mœnia mundi
Et lacîti motos hune posant ferre laborem?
An , difinitus œterna dénata sainte 9 .
Perpetuo possïnt mï labtntia tractu 9
1215
Immeosi validas tevi contemnere tirais,
Praeterea, quoi non animus formidine BI?om
Cootrahitur? quoi non eorrepunt membra pavore,
Folmims horribili quom plaga torrida teins
Contrerait, et magnum percorrunt murmura cœlum?
Mon populei gentesque tremunt? regesque superbei 1220
Comptant Diront pereulsei membra timoré,
Ne qnod ob admissum fedet dictnmie superbe 9
UJCftÉCE.
DE Là NâTUBE DES C10SES, LIV. V. fis
action infâme, ou quelque orgueilleuse parole?
Et quand l'irrésistible force du vent, déchaînée
au sein de Fonde, balaye sur la plaine des mers un
général avec sa flotte, et ses puissantes légions f
et ses éléphants, ne cherche-t-il point à désarmer
par ses vœux les immortels? Sa tremblante prière
n*appelle-t-elle pas le calme des vents et un souffle
favorable ? (Test en vain : saisi par le rapide tourbillon,
il n'en est pas molus emporté vers recueil
mortel. Tant il est vrai qu'une puissance inconnue
écrase les fortunes humaines, et semble fouler
aux pieds les brillants faisceaux et les haches
cruelles, qui servent de jouet à ses caprices I
Enfin, lorsque toute la terre remue sous nos
pas, que les villes ébranlées tombent, ou chancellent
et menacent ruine, est-il étonnant que
les générations humaines se rabaissent ellesmêmes,
et souffrent ici^bas de grandes puissances,
des forces merveilleuses, de ces dieux enfin
à qui on laisse gouverner toutes choses!
Mais achevons. Le cuivre» For, le fer, les
masses d'argent ^ la pesanteur du plomb, furent
trouvés dans les hautes montagnes, là où
de vastes forêts avaient péri sous lesembrasements
du feu : soit que le ciel y eût dardé la foudre ; soit
que les hommes, se livrant la guerre au fond des
bois, eussent porté la flamme chez f ennemi, afin
de l'épouvanter; ou .que, séduits par la bonté du
terrain, ils voulussent s'ouvrir de grasses campagnes,
et les rendre propres à leur nourriture;
ou enfin que ce fût pour tuer les bêtes, et s'enrichir
de leur dépouille. Car on fit la chasse à l'aide
Pœnaram grave sit solvuidi tempus adactuni?
Summa etiam quom vis violent! par mare venti I22§
Induperatorem classis super seqiiora verrit,
Cum validis pariter legionibus atque elepbantis ;
Mon Divom pacem votis aditt ac prece quaesit
Ymtomm pavïdus pacesanlmasque secondas?
Hequidquam : quoniam , violento turbine saepe 1230
Correptus, nihilo fertur minus ad varia ML
Usque adeo res liumanas vis abrita qiiaedam
Ûbterit ; et pulchros fascels s»?asque secoreis
Proculcare, ac ludibrio slbi habera vïdetur.
Denique 9 sub pedibus lelliis quom tota vacillât , 12.15
Concussaeque cadunt urbes9 dubiieque minantur ;
Qiiitl mirant f si se temnunt morialia secla,
Atque potestates magnas 9 mlrasque rdiftqif unt +
In rébus ?ireis Divom, quœ cuncta gubernent?
Quod superest, IES atque tunnn femiroque repertum rst,
Et simul argent! pondus , plumbique potestas , 12 \ 1
Ignis nbi ingenteis sjlfas ardore cremarat
Montibas in magnis ; seu cœli fulmine misso ;
Si?e quod f inter se bellum sylvestre gerentesf
Hostlbus intolérant ignem f formidiiis ewgo ; 12i S
Si?e qnod, inductei terrae bonitate» volebant
Pandere agros pingueis 9 et pscua reddere rnra ;
Sife feras intericeret et ditescere prœda :
Ham fo?et atque igni prius est ?enariar ortuin 9
s