auteurs latins - Notes du mont Royal

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par des lois équitables, dégoûtèrent les hommes
des mœurs violentes. Aussitôt la pur des châtiments
empoisonne les jouissances de la vie: tout
coupable se voit enlacer pr ses violences, ses
injustices, qui retombent habituellement sur ce-
Jui dont elles partent. Désormais le repos et le
calme ne sont pas faciles à quiconque trouble,
par ses attentats, raccord de la paix universelle.
Il a beau tromper l'œil des dieux et des
hommes, il ne doit ps compter sur un éternel
mystère; car on dit que souvent des paroles,
échappées dans les rê?es ou dans la ièvre du
mal, ont trahi bien des hommes, et mis en lumière
des crimes longtemps cachés.
Maintenant quelle cause a pu répndre les
dieux chez les grandes nations, remplir les villes
d'autels» et travailler à l'institution de ces solennités
religieuses, qui de ne» jours sont en
honneur dans les affaires et les circonstances
Importantes! D'où naft aujourd f hui encore parmi
les hommes ce pieux effroi qui élève sans cesse
de nouveaux temples sur toute la face du globe,
et qui oblige les peuples d'y courir aux jours de
fête? Il est facile d'en expliquer la cause.
La voici. Déjà les générations humaines, dans
les rêves de leur esprit éveillé, et plus encore
dans le sommeil, aperce valent des igures divines,
éclatantes de beauté sous un étrange
développement de la taille. Ces images, ils leur
attribuaient le sentiment, à les voir agiter leurs
membres, et jeter de superbes paroles en harmonie
avec leur majestueuse beauté et leur
vigueur immense. Et ils leur accordaient une
LICIèCE.
Ulchd » quant nunc concassai» est legibus aequîs ,
Haiic ob rem est homines pertesum m colère aevom.
Inde mêlas maculât pcBnaram prœniia vite : 1150
Ctreumretit enim fis, tique injuria quemqoe;
Atque» unie exorta est, ad eum pleromque revortit :
Hec facile est placldam ae pacatam digère vilain 9
Qui violât faciis communia fœdera paeis.
El si fallit enim Divom genus humanumque y
1 tS5
Perpeluo tamen id fore clam difBdere débet :
Quippe ubi se multei per soumit saepe loquentes,
Ait morbo délirantes, protraie fferantur;
Et éclata diu , in médium peccata dédisse.
Munc, que causa Deum per magnas numina genteis
Per?olgarit, et ararum comple?erit urbeis f
ï 161
Susciptendaque curarit solerania sacra 9
Quae nunc in magnis florent sacra rebo f » locisque ; '
Unde etiara nunc est raortalibis insitus faorror,
Qui delubra Deum nova toto suscitât orbl 1165
Terrarum f et festis cogit celebrare diebus;
Non ita difficile est rationem reddere verbis.
Quippe etenim jam tum Dtvom mortalia secla
Egregias anfano faciei vigilante vldebant|
Et raagiê in somma 9 mlrando corporis aictu. f 170
Heis igitur sensnm tribuebant, propterea quod
Membra movere vfdebantur, f ocesque snprbas
vie éternelle f à cause de leur éternelle apprfttot
sous une forme et une grâce inaltérable ; ou simplement
parce que ces natures9 douées de forces
énormesf ne leur semblaient point aisées à vaincre
par une force quelconque. Aussi croyait-on
leur sort bien plus heureux que le nôtre , puisque
la crainte de la mort ne tourmentait aucune d'elles
: et aussi parce que, dans le sommeil, on leur
voyait accomplir bien des choses merveilleuses 9
qui ne leur coûtaient pas la moindre fatigue.
D'ailleurs, un ordre immuable présidait à
l'arrangement du ciel et aui révolutions de l'année
: témoin du fait, et incapable d f en pénétrer
la cause, l'homme n'avait d'autre refuge que de
remettre tout aux mains des immortels , et dt
faire tout plier sous leur empire.
11 leur donna le ciel pour séjour et pour temple,
parce que c'est au ciel que nous voyons lotter la
nuit et la lune, la tune et le jour, la nuit et ses astres
mélancoliques, ces lambeaux errants, ces flammes
volantes, et les nues, le soleil, les pluies , la
neige, les vents, la foudre, la grêle, et ces frémissements
rapides, et cette grande voix du tonnerre
à la menace retentissante.
0 misérable race des humains! quand ils ont
imputé aux dieux de telles actions, quand ils
leur ont prêté de si âpres colères, quelle source
de gémissements ouverte pour eux-mêmes! Que
de plaies pour nous, que de larmes pour nos des*
cendantsl
La piété ne consiste pint à être vue sans cesse
tournant un front voilé devant une pierre f à
s'approcher de tous les autels, à prosterner ion
Mittere pro facie praeclara et viribns amplis.
i£ternamqie dabant iritam, quia seinper eoram
Suppeditabatur faciès 9 et forma manebat : 117i
Et tamea ornnino, quod tantis vîribiis auetos
Non temere «lia fi confina pusse putabant :
Fortunisque Mm longe prœstare putabant,
Quod mortis timor haud quenHfiiafii ^eiaret eoruin ;
Et simul in somnis quia mulla et mira iridebant i ISO
EfEcere 9 et nulum capere ipsos itide laborem.
Praeterea, cœl raiones ordine certo
Et varia annorutn cernebaat tenipora rorti ;
Mec poterait quibus id fieret coposcere causis.
Ergo prfugium sibi habebant onmia Divas f l Sa
Trader® 9 et nUorum nuto facere omiia flecti.
In «Bloque Deum sedes et templa incarnat 9
Per codum volvi quia noi et luma videtur,
Lina, dies , et noi 9 et noctis signa se?era 9
Noctivagaeque faces codi 9 lammieque volantes f
11 M
Nubîla, sol, îmbres, nii, veitel y fulmina, grande,
Et rapide! fremitus, et murtnura magna minarim.
Û genus infelk humanum I taia DIteii
Quom tribuit focta, atque iras t^jongit teerbis.
Qaantos tum gemitus ipsei libi , quantaque nobi* 11 m
Volnera, quai lacramas peperere ftifaMirîbii 9 nostrm
Née pietas ulla est vetotuni sœpe ?ideri