auteurs latins - Notes du mont Royal

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fous les monstres et les phénomènes de ce
genre f la terre les créa; mais en vain : la Nature
coupa court à leurs accroissements, et les
empêcha d'atteindre à la leur si désirée de Tige,
de trouver leur nourriture, ou de se joindre par
les douces choses de Ténus. Car, nous le voyons f
il faut que mille détails concourent à permettre
la reproduction et la durée des races : il faut
d'abord qu'elles aient une pâture ; ensuite il faut
qu'une semence fertile, répandue dans les nerfs,
puisse jaillir des membres qui se fondent; et que
la femelle endure les approches du mâle, et que
l'harmonie des organes forme le noeud des jouissances
communes.
Aussi des espèces nombreuses ont-elles dû
succomber alors, incapables de se propager et
de faire souche. Celles que tu vois jouir encore du
souffle vivifiant des airs, la ruse, la forcef la
vitessef les protègent et les conservent depuis la
naissance des âges ; il y en a même beaucoup
qui, par leur utilité, se recommandent à la vie
éternelle, et se confient à notre garde.
Dès l'origine, la race fougueuse des lions, espèce
cruelle, fut défendue par le courage; le renard
par la ruse, le cerf par la fuite. Mais les
chiens au sommeil léger, au cceur fidèle, et toute
la génération des bêtes de somme, et les troupeaux
chargés de laine, et la famille des boeufs,
tous ces êtres, Memmius, s'abandonnèrent à la
protection de l'homme* Car, a?ides de fuir les
bêtes sauvages , ils vinrent y chercher la paix et
une nourriture abondante, acquise sans trouble :
Nec vitare malum, nec saimere quod volet usus.
Cetera de génère hoc monstrm ac portenla creabat ;
Neqnidquam; quoniani Matura absterruit auctum;
lec potiiere eupitum œtatis langera florem 9
845
Nec reperire cibum, nec jwugi per Veneris re§.
Molli, videmus, enim rébus concurreredebent,
Ut propagande possint producere secla : ,
Pabula primum ul sint; geniiatia deùide per artus
Semiia t quae possint membrb manare remïssis; 850
Feminaque ut maribus coujiingl posait , tiabere
Mutua9 qui nectaot inter se gaudia uierque.
Multaque tum iateriisse animanlom secla necesse est9
Nec potnisse propagande procudere proiem.
Nam 9 quaeqtiomque vides vesci vilalibus auris , 855
Ait dolus, aut virtos, aut denique moMMtas est
Ei inculte mm garas Id lutata, réservant :
Multaque suit 9 nobii ei utiUtate sua quae
Commendata minent 9 tutelle tradita nostrse.
Prlncîpio» genus acre teoniim-aflevaque secla 860
Tutata est f irtiis, volpeis dolus ; ut fuga cervos.
ât levisomna canum fido ctim peetore corda f
Et genus omne, quod est ?elerino semine partum f
Lanlgerawpe slmai pecudes9 et bucera secla ,
Omnia sunt hominum tatete tradita y Memnii I 8§5
Para cupide fugere feras» pacemque stquutœ
Sun! et faurp si© «ne pabula parti labore :
bienfaits dont nous payons leurs services. Ceux
que la Nature privait de toute ressource, sais
aucune force pour la vie indépendante, ni aucun
don utile qui engageât les hommes à veiller sur
le repos et la subsistance de leur espèce ; ceuxlà
étaient la proie, le gain des autres, languissant
abattus et enchaînés par un destin misérable
, qui aboutissait à la mort où la Nature plongeait
toute la race.
Quant aux Centaures, ils ne vécurent Jamais,
et ne peuvent jamais Tivre. Il est imposable
que cette double nature, ce double corps, et cet
. assemblage de membres hétérogènes qui combinent
leur double puissance, demeurent en
équilibre. Yoici de quoi convaincre les plus
épaisses intelligences.
Trois ans à peine révolus, le cheval impétueux
est dans toute sa fleur ; mais non pas l'enfant
: à cet âge, que de fois il cherche encore dans
ses rêves les mamelles gonflées de lait ! Puis, sitôt
que le cheval, au bout de ses forces, au déclin de
ses années, voit défaillir ses membres languissants
que la vie abandonne, alors seulement l'enfance
fleurit aux approches de sa jeunesse, et in
tendre duvet ombrage ses joues. Ne va donc pas
croire qu'un homme mêlé à lasemencedi cheval
robuste puisse engendrer un Centaure capable
de vivre, ou des Scylles au corps à demi marin 9
entourés de chiens furieux , ut tous les monstres
pareils, dont les membres offrent une discorde si
éclatante. Car ils ne gagnent ensemble ni la
fleur des ans, ni la cime des forces, ni le terme
Quae damus utilitatis eorom praemia causa.
M, quels ml horum tribult Ratura , neque ipsa
Sponte sua possent ut f itère, nec dire noliis 870
Utilitatem aliquam, quare paieremur eorum
Pr*sidio nostro paset genus , esseque tutum ;
Scilicet h« alieis prœdae lucroque jacebant
Indupedita suis fatalibus omnia vinclis,
Doriec ad interitum genus id Matera redegit. 875
Sed neque Centaorei fuerunt, nec tempore in «Ho
Esse queunt; duplici natura et corpore bino
Ex aiienigenis membris compacta potestas 9
Hïnc illinc par vis ut non sic esse polissit :
Id iicei filnc quamvis hebeti coposcere corde. êêê
Prioeipio, circum tribus actis impiger annis
Floret equus; puer liaud quaquam; quin siepe eUaio nunc
Ubera mammaram in soumis laclantia quaeret.
Post t ubi equum validai vires 9 setate senecta 9
Membraque delciuot fugienti languida vita; 88*
Tum demain, puerili œ?o florente, juvenlas
Oflcit, et molli vestit lanugine malas :
Me forte ei homine 9 et veterino semine «quorum 9
Oonûeri credas Centauros posse, neque else :
âut rablclis canibus sticcinetas, semimarinis 8%
Corporibus Scjllas; et cetera de génère horutn,
Inter se quorum dtscordla membra ?idemus :
Quae neque (lorescunt panier, nec robora suniutil