auteurs latins - Notes du mont Royal

nuite9 et d'où il verse ses feux obliques sur les
deux et les terres. Ainsi le démontre ce plan des
humilies qui ont dépeint toutes les régions du
ciel, embellies de tous les astres rangés dans
bar urire. —11 se peut encore que l'air f plus
épais dans certaines parties, arrête l'éclat tremblant
du soleil, qui peut à peine le fendre et
gagner son berceau : voilà pourquoi les nuits
d'hiver sont longues et paresseuses à ftiir, jusqu'à
ce que le diadème étincelant du jour apparaisse!
— Il est possible même que les saisons
influent tour à tour sur la vitesse de ces brutants
atomes qui amassent leurs vagues, et
font jaillir le soleil à un point déterminé.
La lune doit peut-être son éclat aux rayons
du soleil qui la frappent. Aussi f de jour en jour,
touraet-elle vers nous une surface lumineuse
d'autant plus grande qu'elle s'écarte plus du
globe de l'astre , jusqu'au moment où, placée en
face de lui 9 elle brille dans toute la plénitude de
sa belle lumière, et, se levant radieuse et haute,
elle le regarde se coucher. 11 faut ensuite que,de
la même façon, elle retire pu à peu et cache sa
lumière, à mesure que son orbite la ramène de
l'autre bout du zodiaque vers les feux du soleil*
Voilà ce qu'ils font de la lune, ces hommes
qui ne voient en elle qu'un ballon roulant sous le
disque solaire ; et, à ce point de vue, ils ont assurément
la vérité dans la bouche.
Mais qui empêche la lune de tourner avec sa
lumière propre, et de fournir elle-même les diverses
phases d'un éclat mobile? Car il peut y
a?oirt un autre corp qui l'accompagne lottant
ÛMkpo terras et cœloni lamine lu6trans ;
Ut ratio déclarât eoram , qui loca cœli
Onmia 9 disposais sigais oniata t notanint : )
Aut , quia crassier est certis in partibus aer, 69§
Sub terris ideotremulum jubar liaesitat igni y
Mecpnetrare potest facile » atque emergere ad or lus;
Propterea noctes biberno tempore long»
Cessant, dwn reniât radiatwm insigne diei :
âut etiam , quia sic altérais partibus anni 700
Tardias et citîwi consieruntconfluere ignés,
Quel facltiftt gotem caria desurgere parte.
Loua pëtest 9 sois radis percussa » nitere ;
loque dies majui lumen convortere nobis
àd spedem , quantum solis seeedit ab orbe 9
DE LA NATURE DES CHOSES, LIV. Y. 103
705
Donec mm contra pleno bene lumine fulsii t
âtque orient obitus qu§ super édita mâîî :
Iode minutatta rétro quasi eondere lumen
Débet item» quant© prnplas jara solis ad ignem
Labitor es alia signorum parte per orbem : 710
Ut Êiciunt, lunam quel ingrat esse pilai
Ckumimilem 9 cursusque vin» sub sole tenere :
Propterea it9 uti ?ideantur dicere verum.
Esteinii quare proprio cum lumine possit
VoWer, et •arias spleodoris reidere formas. 7 i 5
Corpus enïni licet esse' aliud , quod fertur et una
auprès d'elle, et qui lui fasse obstacle, qui lui
fasse ombre sous mille aspects : corps invisible»
parce qu'il marche dépourvu de lumière.
Elle peut rouler encore sous la forme d'une
boule ronde dont la blanche lumière ne teint
qu'une moitié jt la fois, et qui engendre sespha*
ses diverses en faisant tourner son globe. D'abord
elle dirige vers nous le côté enrichi d'une
teinte de feu, et son œil immense, tout grand ouvert.
Ensuite, elle retourne pu à pu et nous
dérobe la face lumineuse de son orbe. Tel est le
système que les Chaldéens de Babylone essayent
d'opposer victorieusement à la science des astronomes
: comme si les deux opinions qui luttent
n'avaient pint'une vraisemblance égale, et
qu'on osât embrasser Tune plutôt que l'autre.
Enln, est-il donc impossible qu'une lune nouvelle
soit enfantée chaque jour, avec une suite
réglée de formes et d'aspcts divers, et que chaque
jour la lune d f hier expire devant une autre
qui natt de sa cendre et s'empara de son
trône î On est forten pîne d'argumenter à feucontre,
et " de faire triompher sa proie, lorsqu'on
voit tant de choses s'accomplir avec tant
d'ordre.
Le Printemps accourt, et Ténus avec lui :
messager du Printemps, à leur tête marche le
Zéphyre ailé; sous leurs pas Flore, riante déesse,
parsème au loin la route qu'elle Inonde des plus
belles couleurs, des plus doux parfums; vient
ensuite l'aride Chaleur, escortée de la pudreuse
Cérès, et du souffle des vents étésiens. Puis arrive
l'Automne : Évoé! Évoé 1 Bacchus l'accom-
Labitar, omnimodis oceursans offideosque ;
Mec polis est cerni y quia cassum lumine ferler,
Vorsarique potest, globus ut si forte pilai
Dimidia ex parti candenti lumine Unctus; 720
Vorsandoque globum varianteis edere formas.
Denique, eam partent y quœqtiomque est ignibusaueta 9
Ad speelera sortit nobis , oculosque patentas :
Inde minutatip rétro contorquet , et aufert
Luciferam partem glomeraminis atque pilai : 7î5
Ut Babyloilca Cbaldœum doctrina 9 refutans
Astrakgoruiii artem, contra convincere tendit :
Proinde quasi id ieri neqaeat » quod puguat uterque ;
Aut minus hoc illo sit quur ampleetier ausis.
Denique 9 quur nequeat semper nota luna ereari 9 730
ûrdine formarum certo certisque iguris 9
Inque dies prîtes abonni quœqne creala,
Atque alla ilitisreparari in parte locoquej
Difficile est ratiooe docere 9 et vîneere verbls :
Ordine quom irideas tam certo multa ereari. 735
It Ver, et Ternis; et» Yeris pranuntius f an tu
Pennatusgraditur Zephyrus, vestlgia propter
Flora quibus mater praesptrgens ante fiai
Guncta coloribus egregiis et odoribus opplet :
Inde loci sequitur Calor arides 9 efr cornes una 7 40
Polverulenti Ceresv et Etes» flabra Aquilonini*.