auteurs latins - Notes du mont Royal

102 LUC1ECE.
res du feu et aui signes brûlants. 11 faut croire
de même que la lune 9 que ces roulante! étoiles
dont les vastes cercles embrassent de longues années
» lottent d'une extrémité à l'autre sous la
double et alternative impulsion de l'air. Ne remarques-tu
pas que des vents opposés contrarient
les nuages, et emportent diversement leurs
couches amoncelées ? Pourquoi, dans l'immense
tourbillon de i'éther, les astres seraient-ils moins
capables de jaillir sous deux tempêtes opposées?
La nuit enveloppe la terre de ses grandes ombres,
parce que le soleil, après une longue marche,
touche la borne du ciel» et, languissant, exhale
ses feux épuisés par la route. amortis par la
vague épaisse de l'air ; ou bien parce que la même
force qui a soutenu le disque au-dessus de la
terre le contraint à rouler sous elle.
De même f à un instant fixé, Matuta conduit
la rose et jeune Aurore dans l'empyrée f et ouvre
les portes de la lumière : soit parce que ce
même soleil qui était sous terre remonte f et de
loin s'empare du ciel f tandis qu'il essaye à l'embraser
de ses rayons ; soit parce qu'à une heure
déterminée il s'amasse habituellement des feux
et mille germes ardents, qui fournissent au soleil
une lumière toujours renaissante et fraîche.
Ainsi Ton raconte que des hautes cimes de l'Ida
brillent, à l'aube du jour, des flammes éparses
qui s'amoncellent bientôt en un seul globe, et forment
un disque.
11 n'est rien pourtant qui doive te surprendre
dans le concours si exact de ces atomes de feu,
Et qui rejiciil gelidis ab frigoris umbris §40
JSstifëras osque in partes, et fervida signa.
El ratione pari limant stellasque putandum est,
Quœ voiront magnos in magnîs orbibusannos»
àeribns posse altérais e partibus ire.
Monne vides etiam dlforsis nubîla ventis 6 45
Birorsasire in partels, infernasupernis?
Qui minus olla qneant per magnos actlieris orbeis
JMîbus inter se dlvorsis sldera ferri ?
At nox obrnitingenti callgine terras,
Aut, ubi de longo eursu sol ultima cœli 650
fmpulit, atque suos efflavit languidus igneisf
CODCU8806 itère, et labefactos aère mnlto ;
Aut quia sub terras cursum convortere eogit
Vis eadem, supra quœ terras pertulit, orbem.
Tempore item certo roscam Matuta per oras 655
jEtheris Auroram defert, et lumina pandit;
Aut quia sol idem sub terras il le revortens
anticipai cialum f radiis accendere tentons ;
Aut quia contenlunt ignés» et semîna multa
Conlluere ardoris coiisuerunt tempore cerlo f
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Quae faciunt solis nota semper lumina gigni.
Quod genusy Idaeis fama est e montibus altis
BIspersos ipeis orient! lumine cerni ;
Inde coîre globum quasi in unumf etconficere orbem.
Nec tamen illud in his rébus mirabile débet 665
qui réparent féclat usé du soleil. Que de choses
ne voit-on pas s'accomplir à époque Ixe dans
tous les êtres! Le jour est marqué où les arbres
leurîssent ; il est marqué le jour où ils dépouillent
la leur. A jour marqué aussi Tige veut que
les dents nous tombent, que l'enfant d'hier se
couvre d'un tendre duvet, ieur de l'adolescence,
et qu'une barbe molle s'épanche de sa joue. Enin
la foudre, la neige, les pluies, les nuages, les
vents, n'ont pas lieu à des époques trop incertaines
de l'année. Car, une fois que les causes premières
sont établies, que les effets suivent la
même pente depuis la naissance du monde,
tout arrive dans un ordre de succession invariable.
Divers motifs permettent que les nuits entamées
fondent sous la croissance du jour, et que
la durée lumineuse soit amoindrie par les envahissements
de la nuit. Il se peut que le même soleil
, traçant au-dessus et au-dessous de la terre
des courbes inégales, découpe les campagnes de
I'éther, et tranche le monde en deux parties Inégaiement
éclairées ; mais le feu qu'il dérobe à
Tune, il le reporte et l'ajoute à l'autre hémisphère
, où il retourne : puis, enfin, il arrive au
signe du ciel qui est comme le nœud de Tannée,
puisqu'il enchaîne d'une égale durée Féclat des
jours et l'ombre des nuits. Car, entre le vent du
nord et le vent du midi f il est un point où le
ciel tient à une même distance ces deux limites,
grâce à l'inclinaison du cercle planétaire, ou le
soleil dévore une année dans sa marche tral-
Essey quod bsecignis tam certo tempore possint
Semîna coniuere, et solis reparare nitorem.
Multa fidemus enim, certo quae tempore lunl
Omnibus in rébus; iorescunt tempore certo
Arbusta, et certo dimittunt tempore florem :
Mec minus in certo denteis cadere imperataetas
Tempore, et impubem molli pubescere veste9
Et pariter mollem malis demittere barbam.
Fulmina postremo 9 nii 9 imbres 9 oublia , yeotei y
Mon nimis incertis fiunt in partibus anni.
Namque, ubi sicfueruntcausarum cxordia prima,
Atqueita res muiidi cecidere aborigine prima,
Consequiae quodquc est jamrernm ei ordine cerlo.
Crescere ilemque dies licet, et tabescere noclets,
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C7."i
Et minui luces t quom sumant augmina noctes ; usa
Aut quia sol idem9 sub terras atque superne
Imparibus currens amfractibus, œtlieris oras
- Partit 9 et in partais non «quas dividit orbem ;
Et, quod ab allerutra deiraxit parte, reponit
Ejus in advorsa tanto plus prie, relatus ; §85
Bonec ad id signum coeli per?entty ubi anni
Nodus nocturnas exœquat Iucibu3 timbras :
(Nam medio cursu iatus Aquilonis et Austri
Bistinet œqnato cœlom discrimine metasf
Propler sipiferi posituram totius orbis, ôSH
Annua sol in quo contundit tempora serpent,