auteurs latins - Notes du mont Royal

Tant que leur éclat est net et leur flamme distincte
, les contours ne varient guère que sous
des accroissements ou des pries insensibles,
quelle que soit la distance : tu peux en conclure
que les astres diminuent ou augmentent à peine
du plus faible f du plus insaisissable volume.
Et ne fa pas crier merveille f de voir un soleil
si étroit envoyer une lumière si vaste que ses
écoulements remplissent les eaux, les terres, le
ciel, et que tout soit baigné de son ardente vapeur.
Car II est possible qu'au sein du monde
entier ce soit Tunique et intarissable fontaine
ouverte, d f où jaillissent les torrents de lumière,
prceque de tous les endroits du monde tous les
atomes de feu y réunissent » y amoncellent leurs
lots épis, de telle sorte que cette mer brûlante
déborde par. un seul canal. Ne vois- tu pas soutint
un mince ruisseau arroser de larges prairies,
engloutir les campagnes?
11 se put encore que, sans avoir beaucoup de
feu, le soleil envahisse fàir et le dévore de ses
embrasemeûtsf si l'air est d'une nature complaisante
f avide, et prompte à s'allumer au contact
â f une Mble ardeur. Cest ainsi qu'on voit,
au sein des moissons et du chaume, une étincelle
répandre l'incendie.
Peut-être même le soleil, autour des cimes que
dore sa larop resplendissante, pssède-t-il un
amas de feux dont les ardeurs cachées, sans se
trahir pr aucun éclat, dardent la chaleur f et
augmentent à ce point la force de ses rayons.
Il n'y a pas, non plus, de voie directe et sim-
Perpart um qnlddam interdum mutare videbir
Aliénai «tarai in prtem filon, quo longlusabsit;
Sdre licet, perquam paoxillo posse minores 590
Esse » vel exîgai majores parle brevîque,
Ulttd item non est mlrandum, qua rations
Tantales Die qoeat tnntom sol mittere lumen,
Quoi maria» ac terras omoeiscœliimque rigando
Compkat, et calido perfundat concta f apore. âiS
Nain licet hioc mundi patefectnm totias unum
Ltrgiioum fonteai scatere, atqueerumpere lumen;
Ii omni aiando quia sic deoienta vaporîs
tJndique coaTeniuot » et sic coupetus aorim
Confiait, ex uno capite hic ut profiuat ardor. §00
lonoe ? ides etiam, qnam laie parvus aq «ai
Prata rigct fous interdum, campisque redundei?
Est etiam quoque f uti non magno sollâ ab igoi
Aéra prcipitt calidis fervoribus ardor;
Opportun» îta est si forte et idoueus aer, coj
Utqueat acceudi» parvis ardorîbus ictus :
Quoi gtnus, interdum segetes sllpilamqui vidcmus
Acddere ei uni scintilla incendia passim.
Forsitan et rosea sol aile lampade locens
Possfdeat ronlluro cœeis fervoribus îgnem 6I o
Circam se, nollo qui ait fulgore notatus,
itstifer» io tantum ndioram eiaugeat ictum.
Met ratio solis simplex ac recta patescu f
DE Là NATUBE DES CHOSES, LIY. f. 101
pie pour expliquer commeut il va des régions
de fêté au Capricorne, dont il tourne la froids
barrière, et comment de là il ramène son char à
la borne où le Cancer l'arrête ; et comment aussi
on Yoit la lune parcourir en un mois ces espaces
qui usent un an'de la marche du soleil. Non, Je
le répète, une cause unique et simple n f est point
assignée à ces merveilles.
On peut surtout admettre, comme vraisemblables
, les saintes opinions du grand Démocrite.
Plus les astres sont voisins de la terre,
moins ils sont emportés dans le tourbillon du
ciel. En effet, ce rapide et ardent essor languit
et s'épuise vers l'extrémité inférieure : aussi le
soleil reste-toi peu à pu en arrière avec les astres
les moins hauts, étant lui-même bien au-dessous
des étoiles resplendissantes ; et la lune encore
davantage. Plus son humble révolution s'écarte
du ciel, et incline Yers la terre, moins elle peut
lutter de vitesse avec les lambeaux du monde ;
et plus elle tourbillonne d'une course lente et
molle, elle qui est inférieure au soleil, plus les
astres qui roulent autour d'elle l'atteignent et (a
dépassent II arrive de là quelle semble rejoindre
d'un pas agile chacun des astres, parce que les
astres reviennent à elle.
Voici un autre fait possible. Des régions opposées
du monde, s'élancent alternativement et à
des époques réglées deux courants d'air, qui
poussent le soleil des signes de Fêté aux froides
carrières du Capricorne, puis le rejettent des ténèbres
glacées de l'empire du froid aux demeir
Quo pado aesif is e partibus JEgocerois
Brumaleis adeat fleius; atque» inde reTortens,
Canceris ut rortat metas ad solstttlakis :
Luiaque mensibus id spatium vidcatur obîre,
Aonoa sol in quo consumit teropora cursu :
Non f inquam, simplex tteis rebus reddita causa est
611
Nam ieri f vel cum primis , id posse videtar, , MO
Democriti quod sancta viri senteitia ponit :
Qoaoto quœque magis sint terrai» sidéra propter,
Tanto posse minus cum cœli turbine ferri;
Mvanescere entra rapidis illias etacreis
Imminui subter ?ireis ; ideoque relinqui *%%
Paullatim solem cum p0ster^oribû , slgnis ,
Inferiormoltam quodslt» quam fer vida signa :
Et magis hoc lonam ; quanto demïssîor ejus
Cursus abest procul a codo » terrësque propioquat»
Tanto posse minus cum slgnis teidere cursum. CM
Flaccidiore etiam quanto jam turbine fertur,f
Inferior quam sol, tanto magis omnia sigua
Banc adipiscunturclrcum, praterque feruntur.
Propterea fit, ut baec ad slgnum 4podque revorti
Mobilius videatur, ad banc quia sîpa revisunt^ *U
Fit quoque, ut e mundi transvorsis partibusaer
Altérais certo f uerè alter tempore possit,
Qui queat «stivis solem dilrudere slgnis
Brumaleia tt&qos ail flexnt ?eliduinquft rigniwi ;