auteurs latins - Notes du mont Royal

de mille coup la surface nue de la terref la
chassent ,1a refoulent et l'amoncellent vers son
centre f plus il arrache de son corps une sueur
aroèref dont les flots enrichissent l'Océan et les
campagnes ondoyantes ; et plus aussi elle rejette
par milliers ces atomes de vent et de feu, qui
forment de leur vol épais et dressent, loin de la
terre, les dômes éblouissants du ciel. Les plaines
s'abaissent, et la pente des hautes montagnes
grimpe dans les airs ; car il est impossible que
les rocs éprouvent un affaissement f ou que toutes
les parties descendent au même niveau. Ainsi
la lourde masse du soi, épaississant ses atomes,
s'affermit sur sa base; ainsi, en quelque sorte,
toute la vase du monde tomba, pesante, vers le
bas, et s'arrêta au fond, comme la lie.
Alors la mer, alors le vent, alors le ciel même,
le ciel resplendissant, demeurèrent purs, avec
des atomes limpides, et une légèreté plus grande
chez les uns que chez les autres. Le ciel, de tous
le plus agile, le plus limpide, se répand au-dessus
de la couche des airs ; et il ne mêle pas sa
limpidité aux corps qui altèrent le souffle du vent.
11 abandonne ces régions aux bouleversements
ie la tourmente, au désordre, à l'inconstance de
forage; tandis que lui-même mule ses vagues
de feu d'un essor prompt et Invariable. Que le
ciel puisse flotter avec enchaînement et harmonie,
les eaux de la mer le proclament, elles qui
bouillonnent sous un flux réglé, éternellement
soumises à in cours éternellement uniforme.
Chantons maintenant la cause du mouvement
Impe dies quanta cireum niagis aetheris œstos,
Et radki mïm cogebant uniMque terrant
485
Verberîbus erebris, extreina ad timina tpertam 9
In meàm ttt propulsa suo condensa coiret ;
Tam niagis expresses salsus de corpore sudor
Àugebat mare maoando camposque natanteîs :
Et tanto magis ©lia, foras elapsa y volabant 490
Corpora milita vaporis et aerls f altaque cœli
Densabant procul a terris fulgentia templa :
Sïdebaot campei f crescebant inontibus altls
Ascensus ; oeque enlna polerael subsidere sait 9
Mec pariter tanlumdem mîmes soccumbere pries. 49J
Sic igitur terrae concreto corpore-poiidus
Coostitit» atque OIïIIIIS mmiéi quasi limas in imum
Ooniuxlt gravis, et subsedit ftinditus, ul fœx.
Inde mare, înde aerf Inde œtlier ignifer Ipse,
Corporibus liquidis sunl omnia pura relïcta ; 500
Et leflora aliis alla; et liquidîssimus aetlier,
Atque levissimu8 aerias super induit auras;
ïfec liquidant corpus turbantibus aeris auras
Commise!; sinit haec fioleulis omnia vorti
Torbinïbus, sinit incerf is turbare procellis; I0S
Ipse suos igiîeis certo fer! impete labens ;
Nam modîce fluere alque uno posse alliera nixo v
SigEilcat Ponto niarey certo quod luit «esta,
Unum labundi conservai» usque tenorem.
DE LA NàTÏÏEE DES CHOSES, L1V. V. ya
des astres. D f abord f si c'est rénorme globe du
ciel qui tourne, il faut admettre que deux courants
d'air extérieur le pressent à chaque pôle f
le maintiennent et l'emprisonnent. L'un jaillit *
d'en haut f et attaque les cimes où roulent et
brillent les lambeaux éternels du monde;
l'autre souffle du bas,-afin de soutenir le globe.
Nous voyons les Ëeuves faire tourner ainsi les
roues et les seaux des machines.
II se peut encore que ces fanaux étincelants
se meuvent au sein du firmament immobile : loit
que les astres, lots bouillonnants de l'impétueux
éther, enfermés et cherchant à ftiir, tourbillonnent,
et agitent leurs feux errants par toute l'immensité
de la voûte céleste; soit que l'air exté*
rieur, débordant jene saison, pousse ses flammes
à un mouvement circulaire; soit, enfin, que, libres
de se traîner eux-mêmes vers les.aliments
qui appellent, qui invitent leurs pas, ils dévorent
çà et là tous les atomes de feu répandus
dans le ciel Établir au juste la manière dont ils
se gouvernent ici-bas est chose difficile. Je me
borne à enseigner tout ce qui peut avoir et tout
ce qui a vraiment lieu, au sein du vide immense,
dans ces mille mondes engendrés sous mille
lois diverses; et je ne m'attache qu'à une exposition
nette des causes nombreuses que l'univers
put fournir au mouvement des astres. Parmi
ces causes, néanmoins, une seule, comme toujours,
doit assurer leurs révolutions : mais laquelle
de toutes! voilà ce que ne peut décider
sitôt un homme qui avance pas à pas.
Motibus astroram IUIIC qiiae sit causa, canamus. 5ici
Principio, magnus cœli si iwtittir orbis f
Ex u traque polum prie premere aéra f nobis
Dicundum est, exlraquetenere, etcludere utrimque ;
Inde alium supra iuere , atque intendere eodem 9
Qiio volvunda micant «terni sidéra mundi ; 515
Ast alium subter, contra qui sub?ehat orbem ;
Ul Éuvios vorsare rotas atque haustra videtnus.
Est etîam quoque, uti possit cœliim omne maiiere
lu statione , tamen quoni lucida signa ferantur :
Sive quod incluse! rapidi suât aetheris testas 9
ô2G
Quœrentesque viam cîrcumvorsantar, et igneis
Passim per cœli volvunt imraania templa;
Site âliûfide iuens aliquunde eitriosecos aer
Vorsat agens igneis; sive ipsei serpere possuit f
Quo quojusque eibus vocal atque invitât eunteis» 5U5
Flammea per cœlum pascenteis eorpora passim.
Nam quid in hoftmuDdo sit eorum , poutre certuni
Difficile est : sed, quid possit iatque per omne
la varffs mondisy varia ratiooe ereatis,
Id dûceo; plurekque sequor dïsponere causas à30
Motibus astrorum 9 quae poasint esse per omne :
E quibus una tamen sit et kaec quoque causa necesse est»
Quae vegeat motain signis ; sed y quae sit earam 9
Prœcipre Iiaud quaquam est pedetentim progredientis.
Terraque ut in medk mundi regiooe quiescat 9 ôJi