auteurs latins - Notes du mont Royal

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tiennent enfin la base des grands êtres, comme
la terre, les ondes, le cielf et les espèces fixantes
On ne voyait pas encore le disque du soleil, au
•fol sublime et ruisselant de lumière. On ne
voyait pas les flambeaux de l'univers immense,
ni l'Océan, ni le ciel, ni la terre, ni l'air, ni
enin aucune chose semblable aux choses d'aujourd'hui;
mais un orageux désordre, et un
amas confus. Bientôt les parties commencèrent
i s'écarter, et les essences de même nature à se
joindre : le monde se débrouilla; il eut ses membres
distincts, il rangea séparément de vastes
êtres, et y mêla tous les atomes chez qui la discorde,
soulevant des batailles, troublait encore
les intervalles, les directions, les rapports, la
pesanteur, les chocs f les alliances f les mouvements,
parce que leurs formes inconciliables et
leurs traits divers empêchaient tout assemblage
durable, tout mouvement harmonieux. Ainsi les
hauteurs du ciel jaillirent loin du sol ; ainsi le
fluide des mers isola son immensité, et l'isolement
purifia aussi les feux de Féther.
Car,dans l'origine, les atomes déterre, essence
lourde et embarrassée, s f amoncelèrent au
centre, ou envahirent les parties basses. Plus
leur enlacement fut vif et compacte, plus il exprima
de ces germes dont se forment la mer,
les astres, le ciel 9 la lune, le soleil, et la vaste
ceinture du monde : toutes choses qui ont une
semence beaucoup plus lisse, plus ronde, plis
Tandem comreniant m , qo» cou?enta repente 430
Magnarum rerum Sunt e&ordia sœpe»
Terrai, maris et coeli getierisque animantiim.
Hic neque tum solis rota eerni, lumine largo,
Altivolans poterat; ncc mapi sldera mundi f
Mec mare, oec corfuni, née éeniqiie terra, née aerf 435
Biec similis lostre» rébus res ulla ?ideri ;
Sed nova f empeste qnaedam moiesque eoorta.
DifTugere iode loci parles empare 9 presque
Ciiiii fiaribus jungi res 9 et discludere mundum,
Membraque divIdere 9 et maguas dispooere partais 440
Orniiigenls e prineipiis; discordia quorum
lnter?alla 9 lias 9 mmm% m , pondéra y plagas 9
Concursus , motus eonturbat f pnelia miscens ,
Propter dissimileis formas f ariasqtie figuras ;
Quod non omnia sic poteraiit coojuneta maieref 445
Hec motus inter mm dare coi?enienteis.
Hoc est a terris altum secernere cceiura 9
Et seorsum mare uti secretum humorque pateret ;
Seorsos item purei secreteique aetberis ignei.
Quîpp etenim primum terrai corpora quaeque 9 4S0
Propterea quod erant gratia et perpleia, eoibant
In medio 9 atque imas capiebant omnia sedeis :
Qu», quanto magis inter se perpleia coibant,
Tant rougis eipressereeay quae mare, aidera» soient,
Lonamque efficerent , et magni muenia mundi. 455
Omnia enim magis hœc e lœvibut atnue rotaodis
LUC1ECE*
fine que la terre. Aussi la terre poreuse et mat*
gre laissa-t-elle jaillir d'abord atome par atome 4
et monter aux cimep, l'air, essence de feu, qui
emporta mille feux encore d'une aile rapide.
•Souvent, lorsque les herbes joignent aux perles
de la rosée la pourpre du soleil et for de sa lumière
matinale; que les lacs et les fleuves intarissables
exhalent up léger brouillard; que la terre
parait elle-même fumante, nous voyons toutes
ces vapeurs, amassées dans les hauteurs du ciel,
y étendre leur épis rideau. De même ce léger
fluide de Fuir, une fois épaissi, devint une barrière
qui emprisonna les êtres, et, répandu ai
loin sur toute la face du monde, l'enveloppa
toute de ses vastes embrassements.
Ensuite vint la naissance du soleil, de la lune,
des astres dont les globes roulent au milieu de
fair, entre les deux extrêmes, et que ni la terre
ni le ciel immense n'ont attirés à eux, parce qu'ils
n'étaient ni assez pesants pour tomber au fond,
ni assez légers pour jaillir dans les hautes campagnes
du monde. Cependant ils occupent le milieu
, essences vives qui s'agitent, et forment des
parties animées de la masse. Ainsi, chez les
hommes, quelques membres demeurent imnMH
biles, tandis que les autres se meuvent*
Ces matières une fois dégagées, la partie du sol
où s'étend aujourd'hui la* plage azurée du vaste
océan s'affaissa tout à coup, et creusa les gouffres
de Tonde salée. De jour en jour, plus les bouillonnements
de fair et les rayons du soleil, blessant
Seminibus 9 multoque minoribu* sunt démentis 9
Quam te 11 us : ideo per rara foramina terne
Partibus erumpens, primus se stistutit «ther
Ignifer, et multos secum levis abstulit igneis :
Ion alla longe ralloue f ac sape videntus,
Aitrea quom primum gemmanteis rare per liertas
Maliitiîia rabent radiati lumina solis ;
Eihalantque lac us nebulam lu? ieique perenne»;
Ipsaque et interdum tellus fa mare videtor :
Omnia quie 9 sursnm quom conciliantur in alto,
Corpore concreto subteiunt nubila cœium :
Sic igitur tum se levis ac clifTusilis aether,
Corpore concreto ciroitiidatus undique, saisit;
Et late diffusus in omneis undique parteis y
%m
%m
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Omnia sic avido complexe cetera sœpsîi
Hune exordia sunt solis lunaeque sequuta, et
loter utrasque globel quorum vortnntur in auris,
QuaB neque terra sîbi adsci?if f nec mainmus ether ;
Qnod neque tam fuerint gra?ia 9 ut depressa sederent 9
Mec levia 9 ut passent per sommas iabier oras ; 47i
Et tamen inter utrasque ite sunt 9 ut corpora ?ita
Vorsent t et partes ut mundi totlus axstent :
Quod gémis, in nobis quœdam licet in station©
Membra manere 9 tamen quortl sint m 9 qns moveantiir.
Mis igitur rébus retractis f terra réputé, 4 il
Maxuma qua nune se ponti plap cserala tendit,
ftueddit, et salso suffôdit gurgiti fossas ;