auteurs latins - Notes du mont Royal

Et puisque les vastes membres du monde engagent
entre eux une lutte si acharnée 9 dans
l'emportement d'une guerre impie; ne vois-tu
pas que ces longues batailles peuvent avoir une
in? lorsque9 par exemple, le soleil et toute sa
vapeur chaude, buvant toutes les essences humides
9 demeureront les maîtres. Et ils essayent
de le faire ; mais jusqu'Ici leur effort n'a pu en
venir à bout : tant les leuves ont d'abondance !
Eux-mêmes, du profond abfme des mers, ils
menacent tout d'un engloutissement. C'est en
vain ; car les vents balaient et appauvrissent les
lots, car le soleil, rayonnant à la cime des airs,
entame leur tissu ; et ils espèrent dessécher toute
l'eau, avant qu'elle touche au but de son entreprise.
Respirant la guerre, et d'une ardeur,
d'une force égale, tous s f acharnent à l'envi pour
ces grands intérêts. Une fois, cependant, le feu
a été vainqueur; une fois, dit-on, l'eaa régna
dans les campagnes.
Oui, le feu a vaincu et tout consumé au loin
de ses embrasements, lorsque le vif et dévorant
essor des chevaux du Soleil, égaré de ses routes,
emporta Phaéton à travers les cieuxet les terres.
Mais le père des êtres, le tout-puissant, ému
d'une colère violente, et frappant tout à coup de
la foudre cet illustre téméraire, le précipita de
son char ici-bas. Le Soleil accourut au bruit
de sa chute, releva l'éternel lambeau du monde,
réunit ses chevaux épars, les attela encore tremblants
, et ranima l'univers en reprenant sa course
Sed patet inunani et vasto respectât biatti.
Quare etiam natif a necessum est coiiteare
liée mêem : neqoe enim9 raortali eorpore quae sont,
li ininito jam tempore adhuc potuissent
Immeiisi validas »?i contemoere vireis. .ISO
DetApe» tantopere inter se quom raaxuma mundi
Piigoent membra, pio oequaquam coacila bello ;
lonne vides aliqoam longi eertaminis olleis
Pusse dari Êmm ? Tel » quom sol et vapor omnis,
Omnibus epotis bumoribus y eisuprarin t ; 3 85
Quod fkere intendant, neque adhuc conata patrantur ;
Tanttim suppeditant émues f ultroqoe mioanlur
Omnia dihniare ei alto gurgite pooti !
Requidqoann : qnimiam irerreates squora ventei
Deminauttt, radisque retexens aettaerius sol ; 3W
Et siceare prius eonfidunt orania posée ,
QQam Bqaor incepti possit contingere fîoem.
Tantom spirantes aequo certamine bdlmm
ifagnis de reluis inter se cernera certant ;
Quom iemel interea ftorit superantior ignîs 9 395
Etsemel, ut fama est, humor reparlt in ar?is.
Ignis enim sapera?it f et ambens multa prussit »
Avia qootn Fbaetbonta rapax wfa solis equorum
£there raptairit toto terrasque per oraneis.
At Pater ©mnipoteiis 9 ira tum percltus acri 9 100
Naipiaiinuiii Pfaaethonta repenti fulminis ictu
Deturbatit eqnii il ferrant; solque» eadenti
l.W»ttS.
Dl LA NATURE DES CHOSES, LIV. V.
et son empire accoutumé. Telle est, du moins,
la fable chantée par les vieux poètes de la Grèce;
fable qui s'écarte trop de la vérité. Le feu triomphe,
quand les atomes de sa matière jaillissent,
des gouffres immenses, plus nombreux que les
autres;"ensuite leur énergie tombe, vaincue par
une force quelconque : sinon toutes choses péris*
sent, dévorées au vent de la flamme.
Ce fut de même que les ondes amoncelées eu*
rent, dit-on, leur jour de victoire, lorsque tant
d'hommes s'engloutirent dans les lots. Mais
sitôt qu'une autre puissance écarta et mit en déroute
cette masse d'eau soulevée de l'abîme,
les pluies cessèrent, et les fleuves adoucirent
leur emportement.
Enfln, comment la rencontre des atomes attelle
jeté les fondements de la terre, du ciel, des
mers profondes, du soleil, et des courses de la
lune? Je vais l'exposer avec ordre.
Assurément ce n'est pas à dessein, ni avec
intelligence, que les atomes se sont établis chacun
à leur place; et ils n f ont pas concerté leurs mouvements
réciproques. Mais, depuis le temps
immémorial que ces corps élémentaires, battus
par milliers de mille chocs, et accoutumés à un
élan que leur poids aiguillonne, forment toutes
les alliances, essayent tous les résultats de tous
les arrangements possibles, il arrive que leur
cours éternel et leur éternel essai de mille mouvements,
de mille combinaisons, unissent enfin
les atomes, dont les assemblages rapides de*
» ûbvlua, aetenam suscepii lampda mandl ;
Disjeetosque redegit eqaos, junxitque trernenttfis
Inde siiiîiiî per lier recreâ¥it cuncta gober a a as;
Scilicet, ut feteres Graium cecinere pœtae :
Quod procul a fera nitnis est ratione repulsum.
Igeis enim superare potest, ubi materiai
Ex ininito soot corpora plura coorta :
Inde cacîoal tires, aliqua ratione reflète i
âut pereunl resf exustœ torreoibos auris.
Humor item quondam cœpit superare coerlos 9
Ut fama est, liomiiiuiii molles quaiido obruit undis.
Iode y tibi vis y aliqua ratione atorsa , reeessll,
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Ex ininito fuerat qoaaquomqne coorta » 41 i
Consisteront imbres 9 et lumina vim rainuerunt.
Sed 9 quibus file modis conjeetus materiai
Fundarit terrain et cœlum pontique profunda,
Solisf lunai cursus, ex ordine ponam.
Ham eerte neqpe consilio primordia rerum 420
Ordine se suo quœque sapei mente locarunt;
Nec, quos quaeque dirent motus» pepigere profecto :
Sed9 quia multa modis rnullis pimordia rerum f
Ex inHnito jam tempore preila plagisy
Fonderibusque suis oonsuerunt concita ferri v
Omnimodisque coire» atqoe omnia perleotare,
Qutequomque inter se possent congressa creare ;
Prepterea fit, uti» magnum volpta per «vom»
Omnigenos ccetus «I motus ecperiundo 9
to
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