auteurs latins - Notes du mont Royal

mbstanee qui répare ces écoulements ruineux f
tout serait déjà rompu et changé en air. Ainsi les
corps necessentd 9 engendrer l'air, et l'air retourne
perpétuellement à l'essence des corps, puisque
nous ¥oyons chez tous un flux perpétuel.
De même cette source féconde des torrents de
lumière, le soleil, de ses hauteurs, arrose sans
cesse le ciel de clartés toujours fraîches, et remplace
Yifcment sa lumière par une lumière nouvelle
; car ses premiers éclairs meurent aux lieux
01 ils tombent. En veux-tu la preuve? Sitôt que
des nuages viennent se mettre devant le soleil,
et que leur interposition coupe pour ainsi dire
les rayons du jour, toute la partie inférieure se
dissipe à l'instant, et l'ombre gagne la terre du
côté-où se portent les nues. Cet exemple te montre
que les corps ont toujours besoin d'un éclat
nouveau, que tout jet lumineux expire, et que
rien ne put être vu au soleil, à moins que le
berceau du jour ne fournisse continuellement
à ses pertes.
Bien plus, nos lambeaux terrestres, soleils
des nuits, ces lampes suspendues, ces torches
étincelantes d'un vif éclat et grasses d f une
épaisse fumée, s'empressent aussi, à Taide de
la chaleur, de jeter lumière sur lumière. Leurs
feux tremblants se hâtent, se hâtent toujours, et
on ne voit pas de lieux entrecoupés sous une
laeur interrompue : tant chaque rayon de feu
succombe rapidement à une mort que précipite
la naissance rapide des lammcs nouvelles! Aussi
faut-il croire que le soleil, la lune, les étoiles
dardent la lumière par des émissions successives»
Corpora rétribuât rébus, recrectque luenteis,
Omnia jam resoluta forent, et in aen vorsa.
Ibod igltur cessât gigot de rebus et in res 280
lecidere assidue ; quoniam flucre omnia constat.
Larges Item lîquldi fon§ lominïs, aetlierîiis solf
Irrigâl assidue eoelum caodore recenti ,
Soppeditatque no?o confestim lumioe lumen.
Nain primum quidquîd fulgoris disperit ei y
DE LA. NATU1E DES CHOSES, UV. V.
2S5
# Quûquûinque accidit ; id licet Iiinc eognoscere possls,
Quod, dorai ac primum nubes succedere soli
Cœperc» et radios ïnter quasi rumpere lucis,
Eitemplo inferior pars horum disperit omnis,
Ternque inumbralur» quanimbei qaomque ferantur ; 290
Ut noscai splendoie noto res semper egeref
Et primum jactum fulgoris quemque perirej
Née ratioie alla res posse in sole vider!,
Perpetoo ni sippeditet lucis caput Ipsum.
Quia etlaiii nocturne tibi , terrestria quae sunt, 205
Lumlna, pendetites lyehnei, clarœque coruscis
falgaribas, pingues multa fuligine tedaet
Consiinill properant ratione » ardore ministre,
Suppeditare noveoi lumen; tremere ignibus instant;
Instant f nec loca lux intcr quasi rupta relinquit ; 300
Usque adeo properanler ab omnibus ignibus ei
feifuim céleri celcratur origine flamoue.
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et que leurs premiers rayonnements ne cessent
de se perdre, loin de les regarder comme des
forces inaltérables.
Enin, ne remarques-tu pas que les pierres
elles-mêmes sont vaincues par l'âge? que les
hautes tours s'écroulent, que* les rochers tombent
en poudre?que la fatigue des ans mine les
temples et les statues des immortels, sans que
toute leur divinité puisse reculer le terme du de»»
tin, ou aller contre les lois de la Nature?
Ne voit-on pas tomber aussi les monuments
des hommes? ils semblent aspirer eux-mêmes à
ta vieillesse. Ne voit-on pas les rocs arrachés
rouler du haut des montagnes, incapables de
soutenir et de braver le puissant effort du temps,
même du temps limité? Car un déchirement subit
ne jetterait point à bas des corps qui eussent
demeuré jusque-là éternellement impassibles,
sans que la tourmente des âges parvint à les
rompre.
Vois de toutes parts, vois au-dessus de nos têtes
cet espace qui presse la terre de ses vastes
embrassements. Suivant quelques hommes, ii engendre
toutes choses et reçoit les débris des morts ;
il est donc un amas énorme de substance, née de
substance périssable. Car tout être qui accroît et
alimente les autres diminue nécessairement ; et
il augmente de nouveau, lorsque des corps y
pénètrent.
De plus, si la terre et le ciel n'ont pas eu d'origine,
d'enfantement, et qu'ils aient vécu de
toute éternité, pourquoi, avant la guerre de
Thèbes et les funérailles de Troie, d'autres poètes
Sic igitur solem» lunam , stellasque putandum
Ei alio atque alio lucem jactare suborlu 9
Et primum quidquid iammarum perdere semper ; 305
Inviolabilia haec ne credas forle vigere.
Denlqoe, non lapides quoque Yïncî cernis ab aevo ?
Non altas turreis ruere, et putrescere saxa?
Non delubra Deum simiilacraqoe fessa fatisci?
Nec sanctum numen fati protollere ineis 310
Posse, neque adforsus naturae fcMera niti?
Deniqne, non monimenta virum dilapsa videmus?
Quaerere proporro sibi quomque senescere credas.
Non ruere avolsos silices a montibus altis;
Nec validas œvi f ireis perferre patique 31 :*»
Finiii? neque colin caderent avolsa repente»
Ex intinito quae tempore pertolerassent
Omnia tormenta œtatis, privata fragore.
Dentque, jani tuere hoccircum supraqoe, qood omnc
Continet amplexu terrarom ; procréât ex se 320
Omnia, quod queidam memorant » recipîtque peremta ;
Totum natif uni mortali corpore constat.
Nam, quodqoomque alias ex se res anget alilque ,
Deminui débet; recrearï f quom recipil res.
Praeterea, si nulla fuit genitalis origo 325
Terrarum et cœli, semperque œteroa fuere ;
Quur supra bcllum Thebanum it funera Trojœ