auteurs latins - Notes du mont Royal

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LUCEÈCE.
effort des entrailles maternelles au berceai de la
lumière. 11 remplit les lieux de ses lipbres va­
une croissance nouvelle. D
gissements; et ii a bien raison, lui qui a tantde
maux encore à traverser dans la vie 1 Mais les
troupeaux divers, petits ou grands, et les bêtes
féroces, croissent sans peine ; ils n'ont pas besoin
de hochets, et aucun n'exige qu'une tendre nourrice
lui bégaye des paroles caressantes; la température
ne les oblige point à changer de vêtements,
et il ne leur faut ni armes, ni hautes murailles,
pour défendre ce qui est à eux, puisque
la terre elle-même et l'industrieuse Nature fournissent
si abondamment à tous les besoins de tous
ces êtres.
D'abord, comme la substance de la terre, des
ondes, et l'haleine légère du vent, et la brûlante
vapeur du feu, qui composent évidemment la
grande masse des êtres, sont elles-mêmes formées
de matières qui naissent et périssent, on doit
croire que le monde tout entier participe de leur
essence. Car, lorsque nous voyons un ensemble
dont les parties et les membres sont des corps
nés et revêtus de formes mortelles, nous apercevons
presque du même regard et la mort et la
naissance de cet ensemble. Moi donc qui vois les
membres énormes et les parties du monde se consumer
et renaître, je puis être sûr que la terre,
le ciel ont eu un commencement et auront une
fin.
Ici ne songe point à me reprendre, Memmius,
quand je donne le feu et la terre pour des essences
mortelles, que je ne crains pasde faire périr les
airs, les ondes, et que je les ressuscite tous sous
f abord f une partie de
la terre, éternellement brûlée le mille soleils et
battue de mille pieds, exhale des nuages de poussière
et de légers brouillards, que le vent impétueux
éparpille dans les airs. Une partie même des
glèbes fond et retombe en eau sous les pluies; et
les fleuves, en rasant leurs rives, les rongent. Mais
tout corps qui alimente les autres répare bientôt
ses pertes. Or, il est évident et Incontestable que
la terre est à la fois le berceau et la tombe commune
des êtres : il faut donc qu'elle s'use tour à
tour, et s'enrichisse d'un nouvel accroissement.
Pour croire les mers, les fleuves, les sources
toujours pleins d'une onde renouvelée et jaillissant
d'un cours intarissable, a-t-on besoin de
paroles ? Les torrents qui roulent par toute la
terre n'en sont-ils pas une preuve assez forte?
Néanmoins des pertes empêchent que la matière
fluide ne devienne trop abondante : soit que des
vents orageux, balayant les flots, les appauvrissent
» ou que le soleil, au faite des airs, entame
leur tissu avec ses rayons; soit que la masse
des eaux circule dans la terre, ce filtre qui
ôte le sel empoisonné» tandis que les atomes
purs remontent vers le berceau des fleuves, s'y
amassent tous, et de là épanchent leur douceur
nouvelle dans les campagnes, où la route, une
fois tracée, guide le pas limpide des ondes.
Parlons maintenant de l'air, et des innombrables
vicissitudes que sa masse entière essuie
d'heure en heure. Car toute essence, écoulée des
corps, va s'engloutir au vaste océan des airs. Si,
en échange, les airs ne rendaient aux corps une
Quoi taolum in vite restet Iransire malorum.
Al varia crescoit pecudes, armenta feraque :
Mec erepitacillls opos est, nec quoiquam adlilbendaest 230
Almœ nutricls Manda tique infracta loquela ;
Mec ? arias quaerunt testais pro tempère cœli :
: Denique, non armis opus est, non mœnibus altls 9
~ Qtiei sua tuteutur ; quand® omnibus omnia large
Tdlus ipsa prit Maturaque daedala rerum. 235
. Princlpio, quoiiam terrai corpus et humor
• Aurarumque levés auimae calideiquc ?apores »
E qulbus haec rerum consister© suroma videtur,
ûmnia natifo ac mortali corpore constant;
. Débet eadem omnis mundi natura piitari. 240
Quippe eleilim, quorum parteis et membra f Mêmes
Corpore natif o in mertalibas esse figoris,
Hœc eadem ferme mortalia cernirous esse »
£t nativa simul : quapropter maiuma mundi
Quom vldeam membra ac parteis censurais regigni ; 245
Scire iicet, cœi quoque idem terraeque fuisse
Principiale aliquod terapus, clademque futuram.
lUud in bis rébus ne corripulsse rearis,
llemmi , quod terram atque ignem mortalia stimsl
Isse ; neque huuiorem iubîtâ¥i aurasque perire j 250
Atque eadem gigni, rursusque augescere dixi ;
Prinelpio, pare terrai nonnulla, perusta
Solibus assiduls, ratifia pulsata pedum vl,
Poiîerlsexfaâtat lebuiâtH lubeisque folaîileisf
Qoas ? aidai loto cispergunt aère ? entei : îSS
Pars eUam glebarum ad diluvien» rev ocator
Iiribribus y et ripas radeatiâ Ëumîna roduiit.
Praeterea, pro parte sua, quodquomque alid auget,
Reddilwr : et quoniam doblo procul esse videtur
Omnlparens eadem rerum commune sepuknim, 260
Ergo terra libi libatur, el auctt recrescil.
Quod superest, humore novo marey flamiiia 9 fonteis,
Semper abundare, et latices manare perennels 9
Nil opus est verbis, magnus decursus aqtiarora
Undique déclarât : sed primumy quidquîd aquai 26S
Tollitur 9 io summaque it9 ut nikiil bumor abundet;
Partim, quod validei 9 verrentes equora, ventei
Deminuunt, radiisque retexens œlberlus sol;
Partim, quod siibter per terras diditur omneis :
Percolatur eoim f irus, retroque reroanat 270
Materies bomoris, et ad caput amnibus omnis
Convenir ; inde super terras Ûuit agmine dulei,
Qoa via secta semel liquida pede detulit undas.
âera mine Igitor dicaîii f quid eorporetoto
Innumerabiliter privas mutatur in horas : î7$
Semper enim y qQodquomque fluit de rébus, id omne
Aeris ta mapum fcrtvr mire ; qui nisi a»! ra