auteurs latins - Notes du mont Royal

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telles. Àh! ne sont-elles pas bien éloignées de la
nature céleste f bien indignes de figurer parmi
les dieux, ces masses qui offrent plutôt limage
d'une vie morte et insensible?
Car il est impossible d'admettre que l'Ame et
l'intelligence s'accommodent d'habiter un corps
quelconque. De même qu'il ne peut y avoir un
arbre dans i f went dans une partie du monde. Ces dieui, ni*
turcs ines, et loin de 11 portée de nos sens, à
peine nos intelligences les entretoient-elles. Ort
écfaappnt au contact et à la rencontre des mains,
ils ne peuvent rien toucher qui nous soit perceptible;
car les êtres impalpables ne touchent point
eux-mêmes. Ainsi leur demeure sera tout autre
alr9 un nuage dans les lots salés 9 que les demeures humaines, et subtile comme leur
un poisson vivant au sein des campagnes 9 du essence* Je te le prouverai f dans la suite, par de
tang dans les veines du bois, ou des sucs dans la larges développements.
pierre, mais que tout a un lieu distinct et fiie Dire que les immortels ont voulu disposer
pour séjourner et croître : de même la Nature ne pour les hommes cette belle nature du monde,
put enfanter un esprit sanscorp, un esprit purf qu
qui eiiste loin du sang et des veines. Car, autrement
) ces essences libres habiteraient fndistinctement
la tête, les épaulesf le talon f et auraient
coutume de naître dans un endroit quelconque
, plutôt que de rester au fond du même
corps, du même vase. Mais si9 dans ton propre
corps, il est évident et sûr que des lois invariables
fiient un lieu où existent et croissent séparément
ton esprit et ton âme f à plus forte raison
nieras-tu que leur assemblage puisse subsister
loin du corps et de toute forme vivante f dans
la poussière des glèbes, dans les feux du soseil
f dans l'onde, dans les hautes campagnes
des airs. Possèdent-elles donc une sensibilité divine,
ces matières incapables même de recevoir
les tressaillements de la vie ?
Il n'est rien, non plus, qui autorise à croire
que les saintes demeures des immortels se trou-
9 il faut pr conséquent y admirer l'admirable
ouvrage d 9 unemain divine! et la croire éternelle*
impérissable; crier à l'attentat contre tout effort
qui ébranle dans ses fondements ce que l'antique
sagesse des dieux a établi jusqu'à la flo des âges
pour les races humaines 9 et contre toute parole
qui le tourmente f qui te bouleverse de fond en
comble; Imaginer enfin et répandre toutes les fables
de ce genre, Memmius, est une folie. Quoi !
notre reconnaissance procure-t-elledoncà ces âmes
bienheureuses et immortelles de grands avantages,
qui ies excitent à travailler pour le compte
des hommes? Quel attrait nouveau a pu inspirer
si tard à ces existences si paisibles le désir de quelque
changement? Ceux-là doivent aimer une position
nouvelle, que leur ancien sort incommode;
mais des êtres à qui le temp passé n 9 a fait au-
I cune blessure dans le cours d'une vie lotissante,
1 quel besoin eût allumé en eux cette passion de la
Qoei raûone sua dlsturbenl rncenk mtindi $ tW
Praedarumque velint eœli restinguere soient,
Immortalia mortali sannone notantes :
Qu« procul usque adeo il?ino ab nnniine distent f
loque Deum luihero qo» sint indigna f ideri ;
Rotitfam potins pnebere nt posse putentur, 125
Qufd si! vital! motu sensaquetemotuni.
Quïppe eteniiii non est » cum quofis corpore at esse
Posse animi natura putetar consiliuiiiqoe :
Sicut in œtber© non arbor, non sequore salso
Nubes esse quennt, neque pisces ?ivere in artîs ; 130
Hec cruor in lfenis, nequt saieis stieus liesse ;
Certnm ac dlspositnin est, ut» quldqold crescat, et tosit :
Sic animi natura nequit sine corpore oriri
Sola» neque a nervis et sanguine longius esse,
Quod si posset enim » multo prias ipsa animi fis 135
In capite 9 mî humeris, aut imis ealdbns esse
Posset» et innasci quarte in parte soleret,
Quamde in eodem liomine atque in eodem vase manere.
Quod quoiiam nostro quoqne constat corpore eertum »
Dispositumque videtur, ubi esse et crescere possit 140
Seorsnm anima atqne animus; tante magis inlciandum f
Totum posse extra corpus, fonnamque animale»,
Putribus in gtebli terrarum, ant solis in Igoi,
Ant in aqua durait» ant altii aeiheris orte.
Haui igitur constant divino praedita sensu, 115
Qiiandoquldera nequeunt y iteliter esse animata.
lllud item non est ni posas credere, sedes
Esse Deum sanctas in œundi partîbus ullis :
Tenais enim natura Deum f longeque remotâ
Sensibus ab nostris y animi vk mente videtur.
Quac quoniam mannum taetum suiuglt et ictum,
Tactile nU nobb quod sitf contingere débet :
Tangere enim non qoit, si tangi non Hcet Ipsum.
Quart etiam sedes quoque nostris sedibus esse
Disslmiles debent ; tenues, de corpore eoram.
Quae libl posterius largo sermoue probabo,
BIcere porro, liominum causa voluisse paraît
Pnodaram mundl naturam 9 proptereaque
Allaudabîle opus DIvom iaudare decere,
Mîemumqm putare atque immortale futurum ;
Mec fas essey Deum quod sit ratione Yetusta
Gentibus bumaneis fundatum perpetuo aavo,
Solicitai*© suis ulla ?i ei sedibus unqsam,
Nec ?erbis vetare 9 et ab imo e^ortere summa ;
Cetera de gênera Iioçiffingere et addere» Memitii 9
iso
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Desipre est; quid enim immortalibus atque beaieis
Gratia mmîm queat largirier émolument! 9
Ut mmîm quidquam causa gerere a^rediantur?
Quid^e no?! potuit tanto posty ante quietos,
lllicere, ut cuperent itoun mutare prlore»? 170
Nâiîî pudere amm rébus debere ?idettir 9
Quoi feteres obsunt : sed y quoi nlhil accidit aegri
Tempore In anteaeto» quom puJcbre degeret awra,
Quid potuit novitaMsamorem accendere tali?
1 Anf credo, in tenebris fia ac mcwwe jaoclnt, 175
isi
lié