auteurs latins - Notes du mont Royal

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les jouissances communes enveloppnt des mêmes
iMBudSj au prix des mêmes tortures I Ainsi, dans
nos carrefours, les chiens qui aspirent à rompre
leur union f et qui dirigent leur ardent et ¥igoureux
effort en sens contraire» demeurent assujettis
pries fortes chaînes de Vénus. Affronteraientilscesmaux,
si un appas connu, une volupté mutuelle
ne les attirait au piège qui les tient enlacés?
Je le répète donc 9 les jouissances se partagent.
Et lorsque Vénus mêle nos semences, que les
femmes aspirent et engloutissent vivement le
germe dps hommes f la ressemblance du fruit
avec les mères ou les pères tient à la sève qui
domine. Mais les enfants que tu vois unir et
fondre sur un même visage les traits de chaque
parent, naissent de leur matièref de leur sang
à tous deux : car les deux semences que Vénus
aiguillonne jaillissent entre-choquées par de mutuelles
ardeurs, qui concourent à rendre leurs
batailles égales.
Il put arriver même que ces enfants ressemblent
à un aïeul f ou soient les vives images de
leurs premiers ancêtres. Voici pourquoi.La substance
des époux recèle sous mille combinaisons
mille germes, héritage transmis de pères en pères,
et qui vient de la souche. Vénus emploie ces
purs atomes à diversiier les figures, à reproduire
les traits et même la voix, la chevelure des
làmUlea, essences qui ont une base déterminée
tout comme nos visages, nos corps et nos membres.
La sève paternelle travaille donc à la race
Tinxit, ut in viuclis oommonibus eicrucientur?
In tri? iisquom sœpe canes , discedere a? cales t
Bi?orsei , cupide summis ex ?iribu 9 tendunt 9
LUCBÈCE.
1200
Quoni interea talidis Venerii compagibus hterent?
Qood facerent nanquam f ni§i mutua pudk nossent;
Quae jacere in fraudem possent, vinctosque tenere.
Quare ettam atque etiam 9 ut dieu, est eommnni' voluptas.
Et eommiscendo quom semine forte ?irili 1205
Femkâ mm mulxitsubita ?i, corripuitque;
Tiim similes matrum materno semine fiant,
Ut ptribus patrio : sed , quos otrlusque figura*
Iss§ f ides juxtim t miscenteis volta parentuni,
Corpore de patrio m materno sanguine crescunt y
1210
Semina quom 9 Veneris stimulis excita per artus»
Obvia conflixit conspirant mutnus ardor;
£t neque utrnm supers?it eorum y nec superatum est.
Fit quoque, ut mterdum slmileseislslere a?orutn
Possin t 9 et référant proatorum sœpe figuras ; 1215
Propterea, quia multa modisprimordia eioitis
Miita suo celant in corpore sœpe parentes y
Que patribus patres Iraduni a stirpe profecta.
Inde Venus varia producit sorte figuras;
Majorimque refert vollus weesque eomasqiie : 1220
QomdoqoideHi nihilo minus hwc de semine cerlo
fiant, qoam fades el eorpora membraque nobia
El muliebre oritur patrio de semine seclum 9
Ma|«i0f«e mares exffetunt corpore cretei.
des femmes, et du corps des mères il ne jaillit
que des hommes; car si tout enfantement suppose
les deux germes, encore la ressemblance
du fruit marque-t-elle le suc qui abonde da?ao-
' tagi : ressemblance si àîlatante, soit chez les
enfants des hommes, soit chez les rejetons des
femmes.
Il est faux que la puissance divine 9 refusant
à quelques hommes le germe créateur, et une
douce famille qui les salue du nom de père9
condamne leurs tristes jours à une Yénus stérile.
La pluprt le croient ; et, désespérés, Ils Inondent
les autels de sang, Ils y entassent les offrandes
f pour que des sucs abondants fécondent les
épouses. Mais Ils fatiguent en vain les dieux et
les oracles; car la stérilité résulte de leur germe
trop épais, ou trop clair et trop fluide. Trop clair,
il ne demeure pas attaché aux réservoirs :il fond,
recule, se perd, et avorte. Trop épis, il jaillit à
flots compactes, et on ne le darde pas assez loin :
il ne peut se glisser au but ; ou même, quand il
perce les voies, ce germe se mêle difficilement
au germe des femmes. Oui 9 aux concerts de
Yénus, l'harmonie des organisations diffère. Tel
homme charge mieux tel sein que les autres, et
une femme ne reçoit pas de tous le fardeau qui
appesantît ses membres. Beaucoup ont langui
paresseuses sous de nombreux hymens , et trouvent
ensuite des époux qui les fécondent, qui
les enrichissent des joies de la maternité. Et les
hommes chei qui de fécondes épouses demeu-
Semper enim p&rttis duplid de semine constat : 12?5
atque, utri stmite est magis id, quodquonique creatur,
Ejus faabet plus parte œqua, quod cernere possis,
Site f Iram sabotes» site est muliebris origo.
Mec ditîna satura genitatan nuraina quoiquam
âbsterreiit » pater a gnatis ne dulclbus onquam 1230
âppdletur, et ut aterili Venere exigat «fora ;
Quod pieramque putant; et muito sa&guine niœsteî
Consprgtmtaras; adolentque altaria donis»
Ul gravidas reddant nores semine largo,
Pequidquam Divom nurnea sorteisque fatigant : f ril
Nam stériles limium erasso sunt semine partim f
Et liquido prater jastum tenuique vicisshn.
Tenue, loeis quk non polis est affigere adhœsum,
Uquilur extemplo, et retocatum cedit abortu.
Crassius liic porro f quoniam concretius œquo 12 îû
MitUtur, aut non tam prolixo pro?olat ictu 9
Aut penetrare locos «que neqult t aut penetratum
M^m admisedur muliebri semine semen :
Ham multom harmoniie Veneris difTerre videntur ;
Atque alias aliei comptent magis y ex aliisque i 2-\ê
Suscipiunt dm pondus magis f inque gravesciiaL
vEt multe stériles Hy menais ante fuerunt
Pluribus9 et nactae post sunt tamen y onde puellos
Susdpere» et partu possetit ditescare dulei;
Et y quibus ante domi fecundœ sa^pe nequisseiit 12éQ
Uiores preref inventa est olieis quoque conipar