auteurs latins - Notes du mont Royal

wir;maist uue fois né, cbaeony trouve sou
emploi. Voyait-on f avant que le flambeau des
yeux fût allumé? discourait-on » avant de posséder
une langue! Non f ce fut elle qui vint longtemps
avant la parole; les oreilles existaient
déjà , que nul retentissement ne se faisait entendra;
tous les membres enfin ont dû, ce me
semble, précéder leur usage : donc , il leur est
impossible de croître pour notre service*
Au contraire, ces batailles où la main seule
déeMrait les corps, ensanglantait les membres,
furent de beaucoup antérieures au vol des flèches
étîiicelantesj et la Nature poussa les hommes à
éviter les blessures, avant que Fart n f eût ajouté
au bras gauche le rempart d 9 un bouclier.
Abandonner le corps fatigué au sommeil , est
chose bien autrement vieille que les molles étoffes
de nos lits ; et on étancha ta soif f avant que la
coupe ne prit naissance.
Oui 9 on peut admettre que nous ayons imaginé,
en vue de leur usage, toutes les choses
suggérées pr les enseignements de la vie pratique.
Mais les autres f qui ont commencé par
naître» nous ont découvert ensuite leur utilité;
et parmi elles nous distinguons surtout les organes
f les membres. Je le répète donc 9 il est
impossible que tu oses les croire formés à titre
de serviteurs utiles.
Pourquoi nous étonner encore si la nature
physïqqe de tout animal est avide de nourriture?
Ne sait-on pas que les assemblages perdent mille
flots de matière pr mille débordements? Les
Possemas; sed 9 quoi natum est» M procréât usum.
Bfec fuil ante videre oculorum lumina nata;
Mec dlclis urare pois 9 quam Hngna créait est :
Sed potius longe dogme preecessit origo
Sennonem ; mottoque croate sunt prius aures 9
Quam SODUS est anditus ; et omnia denique membra
ânte ftiere, il opinor, eorutn quam foret nsiis :
Haid igitur potuere utundi crescere causa.
At contra conferr© manu certamina pupœ,
Et factrare arlus f fiedareque membra crtiore y
DE LA NATURE DES CHOSES, LIV. IV. 81
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Asie fuit multn9 quam incida tela volarent :
Et votons vitare prias Nalara cocgît»
Quam daret objectum parmai teva par artem.
Sciicet et fessum corpus niandare qoietî f
Molto anliquius est 9 quant lecli mollis strata : 850
Et sedare 8iim prius est, quam pocola , natum.
Iteciptur possnnt ulundi cogoila causa
Cmlier, ex usu qu« sont vîtaque reperta :
Olla quidam seorsum, suit omnia quœ prius ipsa
Itta y dedere stm post notitiam utilitatls ; 855
Quo génère in primis sensus et membra miemm,
Qoare etîam atqueetiam procul est9 ut credere posais,
UfiîtâUs ob ôfficiurfî ptuisse creari.
Uod item IMHI est mirandum, corporis ipsa
Qiod natura dbumqiierit quojusque animantis. 860
Quippe etooim tuera atque recédera corpora rébus
UPOtÉCE.
animaux surtout 9 eux que le mouvement agite»
Les sueurs arrachent et emportent une foule de
germes profondément enfouis ; une foule sont
exhalés par nos bouches haletantes de fatigue.
Ces pertes appauvrissent le corps, et minent toute
la substance des êtres : épuisement que la douleur
accompagne. Yoilà pourquoi ils absorbent
la nourriture qui, éparpillée dans les vides, étaye
les membres, ranime les forces, et comble le
gouffre de la faim ouvert dans les muscles et les
veines. De même, le breuvage circule dans tous
les endroits qui implorent son humidité : ces
mille tourbillons de vapeur chaude qui embrasent
nos estomacs f un fluide bienfaisant les dissip
f les éteint comme du feu ; et il empêche
leurs desséchantes ardeurs de consumer nos
membres. Ainsi la soif haletante, balayée par ce
flot, abandonne le corps; ainsi on apaise le cri
de la faim.
Mais comment se fait-il que nous puissions} à
notre gré, nous jeter en avant, ou imprimer au
corps un mouvement oblique! quel agent a coutume
de pousser une masse si lourde? Je vais le
dire : toi, écoute mes proies.
Les apparences de la marche s'offrent d f abord
à notre esprit qu'elles ébranlent, je l'ai dit, je le
répète. La volonté agit alors ; car elle ne se met
jamais à fœuvre avant que les intelligences exak
minent ce qu'elles veulent, et ce premier aperçu
est une image. Ainsi donc, une fois que la résolution
de partir, de marcher, agite l'esprit9 il
frappe aussitôt la vive essence des âmes par toute
Milita modis multis doeui : sed plurima debent
Ëx animalïbus; hœc quia sunt eiercita motu :
Multaquejier sudorem ex alto pressa feninliir ;
Multa pr m cihalantur, qnooi languida anhelant. lié
Bis igitur rébus rarescit corpus , et omnis
Subrultur natura : dolor quam consequitor rem.
Propterea,capitnr cibus, ut suflulckt artus 9
Il reereet tirais inter datas; atque, patenta»
Per membra ac venas , ut amorem obture! edundi. I7i
ffumor item discedit in omnia, quai loca quomque
Poscunt taoraorem : glomemtaqiie multa vaporis
Corpora, que stomacho praebent incendia nostro 9
Dissiipat adf eniens lîqiîor» ac restinguît, ut ignem ;
Urere ne possit câlor ampiius tridus artus. S75
Sic igitur tibi anhelt sitis de corpore nostro
Âbluitur; sic eipletur jejuna eupido.
Kunc9 qui fiât, utî passus proferre qneaimis,
Quora volumus f vareque daturn sit membra moi*ère ;
Et quae res tantum boconeris protrudere nostri 8S0
Corporis insuerit, dicam : tu percipe dicta.
Dico, animo nostro primum simulacra meandi
Accidere 9 atque animum pulsare 9 ut diiimus ante :
Inde voluntasfit : neque enim facere incipitullam
Kemquisquam » quam mens pro?idit, quid telll» ante : SSi
ldy quod profidet9 lies rei constat imago,
Ergo, animns quom sese ita commovet, ut velit ire,