auteurs latins - Notes du mont Royal

cheval, et détourne le regard vers les ondes rapides
: ee cheval immobile, tu le vois emporté
de travers par ne force qui le pousse vivement
contre la pente de l v eau ; et, de quelque côté que
tu jettes les yeux, tout partage cet élan» et semble
lotter de la sorte*
Vois ce portique qui allonge ses lues symétriques,
et repse debout sur une lie de colonnes
égales. Si 9 du faite , tu eiamines toute cette Ion-*
peur, elle se réduit en un cène dont le sommet
diminue peu à peu : le toit gagne la base, les
cêtés se joignent, et aboutissent à la mince et
imperceptible arête du cône.
Sur mer, un nocher croit apercevoir dans les
ondes et le berceau et la couche du soleil, qui
vient y ensevelir sa lumière. Oui, parce que la
vue ne rencontre que les lots et le ciel. Tu ne
peux donc imputer aux sens aucune faiblesse.
Bans le port, les hommes sans expérience de la
mer ne voient que des navires aux agrès boiteux
heurter et fendre les ondes. Car la partie des rames
qui dépasse le sel humide des lots est
droite, droite comme le haut du gouvernail ; mais
toute celle qui entre, qui plonge dans le fluide,
courbée, tordue, semble rejaillir horizontalement,
et, ainsi détournée, flotte presque sur la
cime des vagues.
La nuit, alors que de légers nuages traversent
le ciel » emportés par le vent, les fanaux étificelants
du monde paraissent aller contre les^nues
â terris quantum cœli patet altus hiatus ;
Kubilaiesplcere» et cœlumut vîdeare videra, et
Corpora mirande sub terras abdita ccoJo. 410
Denique, ubi in medio nobis equns acer obturait
Flumine, et in rapidas amnis dispeximns undas ;
Stantis ecpï corpus transforsum ferre videttir
Vis, et in advorsum flumen contrudere raptim :
Et f quoquomque oculos trajedmus, omnia lerri 4^5
£t fluere assioiili nobis ratione videntur.
Porficusœquall quamvh est denique ductti t
Stansque in perpettmm paribus auffulta colnrania,
Loup, tamen parte ab somma quom Iota videttir,
Paullatini trahit angusti fastîgia coni 9
DE LA NATUBE BIS C10SES, LIV. IV.
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Teda solo jungeis, atque omnia deitera tereis;
Bouée in obscuram coni conduxit acumen.
In plago nantais, ex midis ortus 9 in midis
Sol it oti videatur oblre et condere lumen;
Qnîppe ubi nil aliod nisi aquam oœlumque tuentur : 435
He leviter twmlm Jabefactari undique sensus.
At maris ignareis in porln clauda ?identur
Navigia aplostris, fractas obnitïer undas :
?lam quaeqaomque supra rorem salis édita pars est
Remomin9 recta est ; et recta snperne guberna : 440
Quae demersa liquore obeunt » réfracta ?identor
Omit contorti, auraomque supina revorti ;
Et itËesa prope in suninio fiuitare liqnoit.
itraqiiiper oodom ttim ventel nubila portant
Tempère noctunM>f quom spleudida signa Yideiitui 445
que domine leur essor, et contre la voie qui
toute raison leur impose.
Si nos doigts, appliqués à un seul œil, le tressent
en dessous, ils affectent le sens, au point
que la vue semble doubler tout ce que nous apercevons.
Elle douMe nos lustres couronnés de
flammes resplendissantes ; elle double les meubles
féconds de nos appartements ; elle double
le visage des hommes au double corps.
Enfin, quoique le doux abattement du sommeil
enchaîne nos membres, ensevelisse nos corps
dans ira calme profond, il nous semble pourtant
que ces membres veillent et remuent. Aveuglés '
par la nuit obscure, nous croyons voir le soleil
et la lumière du jour. Enfermés dans un étroit
espace, nous gagnons des cieux, des mers, des
fleuves;, des monts nouveaux, et nos pas dévorent
les campagnes. Mille retentissements peuplent
cet austère silence qui enveloppe la nuit, et
mille réponses jaillissent de nos lèvres muettes.
Une foule de choses étranges nous apparaissent
encore, qui cherchent à entamer le crédit
de nos sens. Tains efforts 1 la plupart des illusions
tiennent aux conjectures que nos intelligences
y ajoutent, et qui établissent comme vu ce
que ne voient pas les sens. Car on a bien du mal
à dégager un fait palpable des incertitudes que le
concours rapide du jugement y mêle.
Enfin, un homme qui nous croit incapables
de rien savoir ignore lui-même si on peut cou-
Labier advorsum nimbos, atque iresuperne
Longe aliam ii pariera, quam quo ratlone ferotifar.
At f si forte oculo manus uni subdita', snbter
Pressît euro ,quodam sensu it » uti fideanlur
Omnia 9 qui» tuiniur, lerl tum bina tuundo ; 4Sê
Bina lucernarum florentialumina iainmis f
Blnaque per totas œdeia gemlnare supellex:
Et dupllces hominum faciès 9 et corpora bina.
Denique* quoro suafi devinxit merobra sopore
Somnus, el in somma corpus jacet omoe quiète, 4iS
Tum vigilare tamen nobis ac membre mo?ère
Nostra • identur ; et in noctis caligine cœca
Cernera censemus aolem lumeoqtie diurnpm ;
Coictusocpe loco cœlum, mare, lutnina, monteis
Mntare, et campos pedlbus transire vldemur ; 46§
£t sooitus audire f se?era silentia noclis
Undique qiom constant ; et reddere dicta tarantes.
Cetera dégénère hoc mîrande mutta videmus ,
Quae violare idem quasi sensîbos omnia quoerunt :
Nequidquam ; qtioniam pars horiim maxima fallit 465
Preptar opinatus animi, quos addimus ipseï »
Pro fisis «t sint, quae non sont sensibu* visa.
Nam nihilœgrius est, quam res secernereapertas%
Ab dubiis y animus quas ab se protimis abdit.
Denique f ml sciri si quis putat, id quoque nescitf 47i
An sciri possit quo se nil scire fatetor.
liane igitur contra mittam contendere causant t
Qui capiteipae suo ia alatult vestigia mm.
fi