auteurs latins - Notes du mont Royal

jours loctrtalos du sort que nous amènent les
Jfwrs à venir, et des hasards qui accourent avec
eux , et de la fin qui nous menace*.
D'ailleurs, en prolongeant ta vie, tu n f ôtes rienà
la durée de ta mort, et tu ne peux entamer ce
néant, ou prvenîr à être moins longtemp sa
proie. Yis donc, et que devant toi mille siècles se
couchent : cette mort n'en demeurera pas moins
éternelle; et il y aura un aussi long assoupissement
pour l'homme qui a éteint sa vie avec le
soleil d'hier, que pour cet autre qui a disparu il y
a des mois, il y a des années.
OVBE IV.
Je parcours les sentiers des Muses qui ne sont
point encore battus, et que nul pied ne foule.
J'aime à m f approcher des sources vierges, et à y
hoîre; j'aime à cueillir des leurs nouvelles, et
à me tresser ujie couronne brillante là où jamois
une Muse ne couronna le front humain : d'abord,
parce que mes enseignements touchent à de grandes
choses, et que je vais affranchissant les
coeurs du joug étroit de la superstition ; ensuite,
parce que je fais étinceler un vers lumineux sur
un sujet obscur, et que je revêts tout des grâces
poétiques. Ce n'est pas sans raison. Les médecins,
pour engager les enfants à boire la
repoussante absinthe, commencent par enduire
les bords du vase d'un miel pur et doré, afin que
El «lis aequa tenet vital semper hianteis :
Posteraque, in doblo esi» fortunam quam vehat actes;
Quîdf e ferai nobis casps, quive cxîtus instet.
Hec prorsuin, vitam ducundo, demimus hiliim 1100
Tempo» du mortis; nec delibrare valemns,
Qoo minus esse dit pussions morte pererntei.
Frouide, licet quoi vis vivend© condere seela,
Mors «terna tamen nihilomintis illa manebit :
Mm minus ille diti jam non erit, ei hodierno 1105
Luminequi finem vital fecif f et ille»
Mensibus atque annis qui multis occidit ante.
LIBER IV.
A?ia Meridum peragro loca 9 nnllias ante
Trita solo : jnvat Integros accedere fonteis,
Atque baorire ; juvatque mmm decerpere tores 9
iMigœmqiie meo capitf petere inde coroiam,
Uwie prias nnlli velarint tempora Mnsae,
Prinmm , quod magnîs doceo de rébus 9 et aretis-
Bdipumm animos nodis eisolrere pergo :
Peinde, quod obseura de re tam lucida pando
Cannina» Mosapo eontlngens cuAetalepore :
Id qooqœ enîm non ab nulla ratione videtor ;
Nain ¥eliiti puerais absinlliia tetra medentes
Quoni dare conantur9 prias oras, pocula tirenm*
dmiiipuit meMs dutai lavoqtie liqiiore,
UJOMECI.
DE Là NÀTUBE DIS CHOSES, L1V. IV.
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ii
leur âge imprévoyant se laisse prendre à cetteillusion
des lèvres, et qu'ils avalent ce noir
breuvage, Jouets plutôt que victimes du mensonge;
car ils recouvrent ainsi la vigueur et
la santé. De môme, comme nos leçons paraissent
amères à ceux qui ne les ont point encore, savourées,
et rebutent la foule, j'ai voulu, empruntant
la voix harmonieuse des Muses, les dorer en
quelque sorte du miel de la poésie : j'essaye de
retenir ton âme suspendue à nos vers, jusqu'à ce
que toute la Nature lui apparaisse, et qu'elle
sente l'importance de nos études.
Tu sais déjà ce que sont les éléments de toutes
choses, et sous combien de formes diverses
ils tourbillonnent d'eux-mêmes, en proie à une
agitation éternelle; tu as vu la nature des âmes,
et à quoi tient leur énergie quand elles sont
ajustées aux corps,, et quels déchirements les
font retomber en atomes : maintenant abordons
ce qui a essentiellement trait à ces matières* 11
existe des objets que nous appelons images. Espèces
de membranes enlevées à la surface dm
corp8,-elIes voltigent çà et là dans les airs, elles
assiègent nos veilles, elles épouvantent nos
cœurs même durant la nuit, alors que nous
apercevons des spectres étranges, et les fantômes
de ceux qui ont perdu le jour : horribles visions,
qui nous arrachent souvent aux langueurs du
sommeil. Ainsi ne va pas croire que ce soient
là des âmes échappées du Styx, des ombres qui
Ut puerorum aetas improvida lndificettir
Labrorum tenus; Interea perpotet amariim
Absinthi laticein,deceptaque non capiatur;
Sed potins, tali a tactu recreata» valescat :
i§
Sic ego nuncy quoniam liaec ratio plerumqiie videtur
Trislior esse, qtilbus non est tractata, retroqne
¥olgus abhorrât ab bac; volai Cibi suaviloqueDtf
Carminé Pierio ratîonem exponere nostram,
Et quasi Musa» dulei contingere nielle ;
Sifjbi forte animant tali ratione leeere
M
Versîbus in nostris possem, dnm percipis omnem
Naturam rerom, ac persentis utilitatem.
Sed quoniam doctti , cinctaram exordia rerum
Qualia slnt 9 et quam variis distantia formis
Sponte sua volitent , œterno percita motu ;
Quoqiie modo possint res ex hi§ qmmqm creari :
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îi
âlcpe animi quoniam docui natnra quid essai 9 .
Et quibus e rébus cum corpore comta vigeret,
Qoove modo distracta rediret in ordia prima :
m
Pane agere incipiam tibî , quod vebementer ad bas res
Attinet, esse ea, qu» reniai simulacre voeamus ;
Quae, quasi membimm siimm© de corpore reram
Dereptœ, volitant ullro citroque per auras ;
Atque eadem, nobis vigilantibus obvia, oienlës ,
,3S
Terrificant 9 atque in somnis f quom saepe figuras
Contuimur. miras, mmulmmqm lucecarentumi
Quae nos horrifice y lanpenteis siip sopore f
Eidernnt : ne forte animas Aclifronte retmur
§
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