auteurs latins - Notes du mont Royal
auteurs latins - Notes du mont Royal
auteurs latins - Notes du mont Royal
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
§4 LUC1ÈCE<br />
Sdplon, ce foudre de guerre, la terreur de muent : espèrent-ils doue secouer ee fardetu ?<br />
Carthage, areEdisesossemeatsà la terre, comme Souvent un homme, fatigué iu logis9 aban<br />
le dernier des esclaves.<br />
donne sa vaste demeure pour y rentrer aussitôt ;<br />
âjoute.ceuxqui Inventèrent les sciences et tons car il ne trouve rien de mieux ai dehors. Puis<br />
les charmes de la vie; ajoute les compagnons 11 lance ses chevaux et court précipitamment à<br />
des Muses : Homère, qui règne sur eux sans par sa terre f comme ^pour voler au secours de son<br />
tage, ne dort-il pas <strong>du</strong> même sommeil que les toit qui brille. Mais à peine touehe-t-il ie seuilt que<br />
autres?<br />
déjà il bâille;ou bien il tombe dans ie sommeil,<br />
Enin Bémocrite, quand sa vieillesse, déjà sous le poids des ennuis, et cherchant à oublier ;<br />
mire pour la tombe 9 l'avertit des langueurs de ou même il reprend sa course, et va revoir la<br />
son âme qui s'oubliait elle-même, alla au-devant ville.<br />
de la mort, et lui offrit volontairement sa tête. Tous se fuient de la sorte. Leur arrive-t-fl de<br />
Épicure lui-même s'éteint, au couchant de ne pouvoir échapper? captifs malgré euxf lisse<br />
la vie : Épicure, dont le génie plana au-dessus détestent f parce que ce sont des malades qui ne<br />
des hommes, et éclipsa tous les astres, comme saisissent pas la cause de leur mal. Si on y voyait<br />
le soleil levant, ce roi des airs 1<br />
clair, on quitterait toutes choses pour s'appliquer<br />
Et tu hésites, et tu meurs avec indignation, toi d'abord à connaître la nature ; car c'est une éter<br />
qui as déjà une vie morte, ne vivant que pour te nité , et non ps une heure t qui nous embarrasse :<br />
voir mourir, toi qui uses dans le sommeil la plu c'est l'état où demeureront les hommes pendant<br />
part de tes heures; qui dors éveillé, la vue tou le reste des âges qui suivent la mort.<br />
jours pleine de songes ; qui portes au fond <strong>du</strong> Enfin pourquoi,dans les incertitudes <strong>du</strong> pé<br />
cœur le trouble des vaines alarmes, et qui sou* ril, un ardent et foi amour de la vie nous cause-t-il<br />
vent ne peux démêler ton propre mal 9 quoique tant d'alarmes? Il faut, mortel, il faut que ton<br />
tourmenté par un affreux vertige de soucis, et de existence finisse : tu ne peux éviter le seuil de la<br />
flottantes irrésolutions qui étourdissent, qui éga mort.<br />
rent ton âme 1<br />
Au reste, comme nous séjournons éternelle<br />
Si les hommes, quand ils se <strong>mont</strong>rent sensiment parmi les mêmes choses, tu as beau vivre f<br />
bles au poids qui charge leur esprit et le fatigue, tu ne te forges pas de nouveaux plaisirs. Non;<br />
savaient aussi pénétrer la cause de cet accable mais tant que les objets de nos désirs sont encore<br />
ment, et pourquoi un tel amas de misère&écrase loin de nous 9 ils nous semblent bien au-dessus<br />
leurs poitrines | Ils ne vivraient pas comme font <strong>du</strong> reste : puis, nous les tenons à peine que nous<br />
la plupart sous nos yeux 1 Que veulent-ils? Aucun aspirons à un autre bien ; et nous sommes tou<br />
ne le sait9 ils te cherchent toujours; ils se re- jours haletants de la soif de vivre, quoique tou-<br />
Sclpïades» belli falmen, Carfhaginis faorror,<br />
Qssa dédit terre, preinde ac ikmul infimus esset.<br />
Adde repertores doelrinaram atque leporum :<br />
Aide Heiccmiadam comités ; quorum ipiis Homeras, 1050<br />
Sceptra potitus, eadeat ails sopitu' quiète est.<br />
Denique, Democritum postquam matura vetustas<br />
Admonuit memores motus languescere mentis»<br />
Spooto sua leto caput obtins obtulit ipse.<br />
Ipse Epicuras oblt, decurso lamine vite; 10S5<br />
Qui garnis homanuiii ingenio supen?Il, et omneis<br />
Mertioxit stellas exortus uti aerios sol.<br />
Tu vero dnbitabis et iudignabere obire,<br />
Mortua quoi fita est prope jam vi?o atque videnti ?<br />
Qui 8omno partent majorera conter» «?i ; f 060<br />
Et figilans stertis, née somnia cernere cessas,<br />
Solliotamque geris cassa formidiue mentem ;<br />
Nec reperire potes 9 quid sit tibi sspe mali , quom<br />
Ebrius nrgueris mulUs miser ntidîqttrcuris ,<br />
Atque, animo iieerto Sultans, errore tamaris? 106S<br />
Si passent hommes t proInde ac sentire fidealar<br />
Pon<strong>du</strong>s iuease animo 9 quod se gravitaie fatiget ;<br />
E quitus |d fiât causis quoque noscere, et uode<br />
Taota mali tafuquam moles in pectore constat ;<br />
Haud ita witam agerent f ut nuncplerumque fidentus : 1070<br />
Quid siM quisque velft, nescùre, et quierere semper ;<br />
Commutare locumf quasi onus deponere possit.<br />
Elit sœpe foras magnis ex œdibus ille»<br />
lise domi quem perlaesumest, subîtoque rerentat;<br />
Quippe foris nihilo melius qui seniat esse. 107S<br />
Currit, ageos mannos, ad • fllam praeeîpltanter,<br />
AiiiIIIiiîïi teeteis quasi ferre ardentibus instans :<br />
Oscitat eitemplo, tetigit quom Hmlna vilhe;<br />
Aut abll in souiuum gravis t atque oblivia quierit :<br />
Aut etiam proprans urbem peit atque re?isit. 1080<br />
Hoc se qulsque modo fugit : at9 quem scilicetf ut fit t<br />
Efugere haud potis est, iugratiis faœret, etodlt;<br />
Proptetea, morbi quia causam non tenet aeger :<br />
Quam bene si ?ideat , jam rébus quisque relietls<br />
laturam primum studeat eognoscere rerum ; 1085<br />
Temporis aeterni quoniam 9 non unins borae 9<br />
Ambigilur status, in quo sit mortalîbus omnis<br />
JStas post iDortem, quœ restât quomquef manendo.<br />
Denlquetantopere in <strong>du</strong>biis trepidare prklls<br />
Quae mala nos subigit ¥itai tantâ cupido? 1090<br />
Certe equidem Ënis vitae mortalibus adstatf<br />
Bec defitari letun pote9 quin obeanus.<br />
Praeterea vorsamur ibidem atque iosumus usque;<br />
Nec nova mrmêû procuditur «lia ?oluptas :<br />
Sed, <strong>du</strong>m abest t quod a? émus, id eisuperare f idetor 10S5<br />
Cetera; post Miud9 quom eoiitigit iUud9 afennit;