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auteurs latins - Notes du mont Royal

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entendre les cris ou reconnaître le visage de<br />

ceux qui les rappellent au jour, et les environnent^<br />

la joue baignée de larmes. Avoue-le doncf elles<br />

tombent en ruines f ces âmes que gagne la contagion<br />

<strong>du</strong> mal. Car la douleur et la maladie sont<br />

deux artisans de mort : que de victimes ont pu<br />

déjà nous en convaincre I<br />

Enfin, quand les fumées actives <strong>du</strong> vin pé*<br />

nètrent un homme, que son feu se répand et circule<br />

dans les veines, il appesantit les membres,<br />

il embarrasse le pied chancelant et la langue<br />

paresseuse ; f âme est noyée de vapeurs, les yeux<br />

flottent ; les cris, les sanglots, les querelles éclatent<br />

, et avec eux tous les autres effets de la débauche-<br />

Pourquoi ces troubles, à moins que les<br />

attaques violentes <strong>du</strong> poison ne bouleversent habituellement<br />

nos âmes au fond des membres? Or,<br />

tout désordre, tout embarras jeté dans un être,<br />

annonce qu'il ne faut que les atteintes d 9 un en*<br />

nemi plus rude pour achever sa perte, et ravir<br />

son immortalité.<br />

Souvent même, devant nos yeux, un homme<br />

dompté par la force <strong>du</strong> mal, et comme frappé de<br />

la foudre, tombe : il écume, gémit,et tressaille<br />

des membres; il extravague; ses nerfs se roidîssent,<br />

il se tord avec un souffle tourmenté, inégal,<br />

et fatigue son corps à le retourner sans cesse.<br />

C'est que la fougue <strong>du</strong> mal, répan<strong>du</strong>e dans les<br />

organes, soulève les tempêtes de son âme,<br />

comme sur une mer écumante les ondes bouillonnent<br />

an choc impétueux des vents. Ces plain­<br />

Quorum polis est » ad fita.ni cpei revotantes<br />

Ciretimstaot , lacrumis forantes ©ra genasqtie. 470<br />

Qiiare animant qooqoe dissolvi fateare, iieccsse est ;<br />

Qnanioqiiictem pénétrant in eam contagla morbi.<br />

Kam dolor ac morbus, leti fabrieator uterque est ;<br />

Mnltorum exitio perdoctei quod mmm ante.<br />

Denique9 cor hominum quora vini vis pénétra vit 47 5<br />

Aeris , et in venas discesslt iliditus ardor ;<br />

Conseqnitar ira?lias membrorum 9 prapediuntur<br />

CranvadHanti, tardescit lingua, madet mens,<br />

Rantocnld| clamer, singultas, jurgia gliscunt;<br />

Et jam cetera ie génère hoc y quœqnomqtie seqtiuntnr : km<br />

Qnar ea suit» msi quod yehemens tîolenlia viri<br />

Cottturbare animai» consuetitcorpore in ipso?<br />

AI qœeqoomque qneont conturbari inque pedlrl f<br />

Sfgniicant9 ptullo si clurinr insinnarit<br />

Causa f fore ut pereant, îBYO privata futuro. 48i<br />

QiiiaeUaiîî subito, fi morbl sœpe conclus 9<br />

Ante oculos aliqnis nostros » ut futminis ictu »<br />

Concidit 9 et sporoas agit ; ingamit, et tremit art» j<br />

Desipit, extentatner?o§9 torquetur, anhekt<br />

loconstanter, et in jactando membra fetigat. 400<br />

Nimirani, quia vis morbi9 distracta per artot,<br />

Turbat ageas animam » spumanti ni in aeqnorp salso<br />

Ventorum yalidis fervescnil vkibus un!».<br />

Exprimitar §mm garnit» f quia memtifa dolore<br />

DE Là NATU1E DES CHOSES, UV. 111. 68<br />

tes ? la douleur les arrache, quand elle blesse les<br />

membres, quand elle chasse tous les éléments<br />

<strong>du</strong> son, qui se précipitent en foule par les voiesaccoutumées<br />

et les remparts de la bouche. Ee délire<br />

vient de ce que Fespritet l'âme sont bouleversés<br />

parce fléau, dont le venin isole, partage,<br />

disperse leur action, comme tu le sais déjà. Puisf<br />

sitôt que le mal re<strong>mont</strong>e vers sa source, que le<br />

flot rongeur des matières empoisonnées rentre<br />

dans le lit qui le cache, le malade, chancelant<br />

encore, se soulève : peu i peu il recouvre les sens<br />

et reprend possession de son âme.<br />

Cet organe que des maux si terribles agitent<br />

au fond <strong>du</strong> corps, et qui souffre là de si cruels<br />

déchirements, espères-tu que, dépouillé dttcorp,<br />

il puisse subsister au grand air et parmi les<br />

orages?<br />

Et puis, nous voyons les âmes guérir comme<br />

les corps malades ; nous voyons que les remèdes<br />

puvent en venir à bout : 'ce qui est un nouvel<br />

indice de leur existence périssable. Car il faut<br />

accroître, déplacer, ou appauvrir tant soit peu<br />

ta masse des atomes, si tu entreprends, situ<br />

essayes de modifier un «prit, ou que tu cherches<br />

à dompter une substance quelconque. Mais ce<br />

qui est immortel ne souffre ni transposition t ni<br />

accroissement, ni prte, puisque tout être qui<br />

sort de ses limites, et dépouille sa nature première<br />

, la frapp de mort.<br />

Ainsi ton âme, je le répète, donne des signai<br />

de mortalité , soit que des maux la troublent ou<br />

Afficiuotur, et oronïno qnod semîna ¥ocis 415<br />

Eliciuntur, et ore foras glomerata feranlar,<br />

Qua quasi consuernnt, et sunt nrnnîta fiai.<br />

Deslpientia iit9 quia iris animi alque animai<br />

Conturbatur, il, ut docui, difisa saorsum<br />

Disjectatur, eodem ollo distracta veneno. lit<br />

Inde, obi jam morbi redexit causa, reditque<br />

In latebras acer corrupti corporis liumor;<br />

Ttim, quasi vacillans, primum consurgit, et omneia<br />

Paullatim redit in seosus » animamqne receptat.<br />

Hapc igilur tantis ubi morbis corpore in ipso S0

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