auteurs latins - Notes du mont Royal

DE LA NATURE DES CHOSES» LIV. III. f 1
voir* sont «rame des portes ouvertes par où nos semblable? Presque jamais : tant 11 faut remuer de
âmes regardent, cela est difficile9 puisque ce nos atomes avant que la sensibilité et le trouble
sont eux 9 au contraire 9 dont la sensibilité pusse ne se communiquent aux âmes qui sont éparses
tes âmes, et les attire 9 les entraîne ¥ers les images dans tons les organes du corps, et avant que
ipl M frappent. Souvent même tu ne peux fixer leurs germes', dont les coup se perdent à de si
m corps éclatant, et sa lumière trouble la lumière
de tes jeux : or9 des portes se troublent-elles,
et le mal entre-t-il dans nos fenêtres oiferteaî
En outre, si les yeux servent de portes, il faut
que leur perte, débarrassant les âmes, augmente
la vue ; car elle nous ôte des barrières.
larges Intervalles, ne semassent, ne se choquentt
et ne rejaillissent ensemble.
Four empêcher la vie de rompre ses barrières,
les esprits ont plus de force que les âmes : ce sont
les rois de la vie. Sans eux, sans les intelligences,
le corp ne peut garder un seul instant un seul
Ne va pas non plus alléguer ici les saintes atome des âmes, leurs compgnes dociles,qui
opinions du grand Démocrite, quand il affirme les suivent et retournent dans les airs, aban­
que les éléments des âmes et des corps, attachés donnant les membres au froid de la mort. 11
un par un, sont entremêlés tour à tour, et enchaî­ demeure vivant, au contraire, tant que son
nent ainsi la masse. Car si le germe des esprits Intelligence, son esprit lui reste» Eût-on coupé,
est plus fin que la substance des entrailles, du déchiré, mutilé tout ce qui les enveloppe; ce
corps, il est moins abondant, il est pauvre, dis­ tronc humain eût-il perdu de son âme, fût-il déséminé
dans les organes ; et voici tout ce dont pouillé de ses membres, il vit, il respire le souffle
tu peux répondre ; plus sont déliés les atomes qui vivifiant des cieux ; et, pourvu que son âme ne lui
se précipitent en nous, et dont le choc excite les soit pas arrachée tout entière, la moindre parodie
tressaillements de la vie, plus les germes de nos retient et enchaîne la vie. De même, quand on
âmes demeurent écartés. Sent-on le contact de la ravage le tour des yeui sans attaquer la pru­
poussière sur les membres, ou cette farine qui nelle, la vue garde son activité, son énergie»
assiège la peau et y est incrustée? Sent-on la rosée Pourtant, si tu endommages tout le globe lumi­
des nuits, le fil si mince des araignées qui nous
enlacent an passage, leur dépouille flétrie tomneux
, si tu mets à nu et que tu isoles la prunelle
même, leur perte n
bée sur nos tètes f la plume des oiseaux, et la
fleur ailée du chardon, si légère que la chute devient
un effort pur elle? Sent-on glisser un insecte
qui rampe? Sent-on les faibles empreintes que
laisse chaque pas du moucheron, ou de tout être
? en sera pas moins inévitable.
Surtout que le fer ne ronge pas ce milieu de
l'œil, qui est si pu de chose; car la lumière disparaît
tout à coup, et la nuit se lève f le reste des
orbites fût-il éclatant et sain. Voilà quel accord
unit sans cesse les esprits et les âmes.
Sensos enim traliitf itcpe actes detrudit ad ipsas :
Folglda praesertîm quom ceroere saepe nequimua,
Lu filin* luminibus quia itobls praepediutilnr ; 365
Quoi foribus non fit : neqtie enim, qua cernimus Ipsel 9
Ostia siiscipiiiiîl ullum reclusa laborem.
Praetereâ f si pro foribus stwf lamina nostra,
Jam magia exemtis ocolis debere fidetur
Ceniere res animus f snblatis poslibiis ipsls. 370
lllod in liis rébus nequaquam sumere possif f
Democrlll quod sancta irïri sentent la ponit,
Corporis atque aiiiml primordia siogiila » pritei*
âppositâ, altérais lariare ac nectere mers lira «
Ram quom malto sunt animai elementa minora 9
375
Qtiaœ qui» et corpusnobis et ?iscera constant,
Tttm numéro quoqua concèdent y et rara per artus
Hissila sont»dumtaiat ut hoc promittere possîs,
Q«aatiila prima queant, nobis injecta, ciere
Corpora senslferos motus io corpore, tanta 380
InterraUa teaere exordia prima animai,
ffam neque pulferis interdum sentimus adliœsum
Corpore 9 mx membris incnssam sidère cretam ;
Kèc nebulam nocto» neque aranel teania fila
Obvh sentimus, quando obreWmnr euhtes ; 385
Rec sapera caput ejusdem cecidisse vietam
Yesteni» nec plumas mmm papposque folanteis 9
Qttei ninia leritate cadrat pierumque gra?atim :
Nec repentis itum quojuifisquomqne anïmantis
Seutimus; nec priva pedum vestigia qtiaeque,
Corpore qo* in nostro culices, et cetera ponunt.
Usque adeo prlus est la nobis malta ciendum ,
Quam primordia sentiseant coneussa animai ,
Scmina, corporibus oostreis immixta per artus ;
Et quam intanraUis tantis tuditanfia , possint
Coiicursare f coire f et dlssultare vicisslm.
Et magis est animas vitai claustra cœrcens 9
El dominantior ad vitam 9 quam lis animai.
Naro sine mente animoque nequit residere per artus
MO
Temporis exiguam partem pars alla animai ; iOO
Sed cornes insequiturfacul9 et discedit in auras.
Et gelidos artus in leti frfgore Mnquit.
At Riaael in vita, quoi mens animusque remansil y
Qtiainvis est curtum caesis lacer indique membris :
Truncus, ademta anima f circum, membrisque remotu*,
Vivit et setlierias vitaieis susclpit auras ; 4lia
Si non omnimodis » at magna parte 9 animai
Pri valus, tamen in vitaconctatur et hœret
Ut lacaraio oeulo cireum y si pupula mansit
Ineolumîs, stal cernundi fivata polentas ; 410
Pummodo netotum corrumpas luinlara orbem#
Et circumddas aeiein t solamque relinquas;
Id quoque enim sine pernicie non iiet mmm :
AI si tanlula prs oculi média illa p^esa est »
3ij