auteurs latins - Notes du mont Royal

tes os et la moelle 9 soit que le plaisir ou que la
fièvre il mal les agite. Toutefois, il est Impossible
que le mal y pénètre, que les souffrances
algues percent les os » sans bouleverser tout au
point que la vie n'ait plus de refuge f et que les
débris de fâme s'échappent par toutes les issues.
Mais habituellement ces douloureuses agitations
expirent à la surface : voilà ce qui permet aux
hommes de conserver la vie.
Maintenant que je veux expliquer le mélange
des quatre natures , et cet arrangement harmonieux
qui les anime 9 mes efforts échouent contre
la pauvreté de notre langue. Néanmoins je vaisf
autant que je le puis f effleurer ces matières.
Leurs atomes se mêlent , se croisent sous des
impulsions réciproques, de façon que nul ne puisse
se détacher des autres, et isoler sa puissance. Ce
sont mille forces que meut un corps unique. De
même que, chez un être quelconquef tu distingues
le parfum $ la couleur, le goût , quoique ces
trois éléments forment in seul assemblage ; de
même la chaleur, l'air et le souffle, mystérieux
agent, se combinent et font une même substance,
joints à cette force mobile qui leur communique
le germe du mouvement)et à qui nos entrailles
doivent les premiers tressaillements delà vie. Car
elle se cache tout au fond des êtres 9 loin des
yeux, et le corp ne possède rien qui soit mieux
enfoui : en un mot, c'est fâme des âmes. La double
puissance des âmes et des esprits, mêlée
dans tons les organes, est invisible, parce que
Rec temere hue dolor osque potest penetrare, lecpa acre
Permaiiare maiuoi, quin omoia perlurbentur ;
Usqne adeo vitae défit locus9 atque animai 255
Kfîapoiil partes per caillas corporis omneis I
Sed pleransque fit II summo quasi eorpore finis
MoÉbiis : banc ob rem vitam letineie valemus.
Houe, m quo pacto inter sese mixte, quibusque
Comte modis figeant, ratioieni reddere afeDtem 280
âbstrahit bnrihiin patri sermonis egestas :
Sed tamen 9 at potero stmmialiin attingere 9 tangiiii.
Inter entai corsant primordia prinelpiorum
Itofibos inter sa , nitiil ut secernier onum
Pouit 9 iiec spati® fieri divisa potestas ; 265
Scd quasi moite ikuiuits corporis exsfant.
Qood genus, in qoo vis aaimantoni vkere ?olgof
Est odor et quidam odor et saper; et temen ex liis
OttnÉtiQs est ooum perfectum coupons aogmen.
Sic calor atque acr el f eati caeca potestas 270
Mixte créant onam naturam , et mobilis oUa
Tmf inilum motus ab se qase ditIdit oMeisi
Sensifer onde oritor prfnmni per fiscera motus.
Mani penilus prorsum latet b«c uatura, fubesique;
Rec tnagiii tiac infra qiiidquam est in eorpre nostro ; 275
âfffae anima est aoiote proporro totios ipsa ;
Quod genus9 in nostris membris et corporo toto
Mixte latent aoimi fis est animsque potestas ;
Corporibot quia de parfis paucisqne creata est
Sic tibi nominit toc eipers fis f Éwte minutie 280
1PC1ÊCE*
DE Là NATURE DES CHOSES, UV. 111.
ses éléments sont Éns et rares : de même la petitesse
des atomes nous dérobe cette forée sans
nom, âme des âmes, qui règne sur le corps entier.
Il fait que le souffle, la chaleur, et l'air, se confondent
ainsi pour agir dans les membres, et
qtfe chacun soit inférieur aux autres, ou les domine
: sinon t ils ne peuvent former un seul tout.;
leur action isolée ne fait que détruire le senti*
ment| et la vie se rompt avec leur assemblage.
Aussi est-ce la chaleur qui envahit les imesf
quand elles bouillonnent de colère, et que la
flamme jaillit des yeux étincelants. Aussi est-ce
le souffle glacé qui accompagne la peur, et lui
sert à jeter le frisson dans les membres ouïes
nerfs qui tressaillent. Aussi in air tempéré forme-
HI ces natures qui joignent le calme du coeur à
la sérénité du visage. Au contraire, le feu abonde
chez les êtres au cœur vif, et que tout irrite, que
tout enflamme ; surtout chez les lions à la fougue
terrible : leurs poitrines frémissantes éclatent
à force de rugir, et ne peuvent emprisonner les
lots de leur colère. Les froides âmes des cerfs
contiennent plus de vent : un souffle froid et rapide
traverse leurs entrai lies, et imprime le tremblement
aux membres. Un air plus doux anime
la substance des bœufs; ils ne connaissent ni
lesfeux ardents de la colère, ni ses fumées qui
sont comme la nuit des âmes, ni les traits de la
pur qui glacent et engourdissent : ils tiennent
le milieu entre les cerfs et les lions farouches.
Il en est ainsi des hommes. La culture polit
Corporibus, Met | atqne animac quasi totliis Ipsa
Proporro est anima f et dominator corpore toto.
Consimili ratione necesse est, mmtm et ter
Et calor inter se figeant coromlxta per artus ;
Alqiie alîeîs aliud subsil taagig f eoiineatque ; 2S5
Ul quiddam fieri fideatur ab omnibus unum :
Ile calor ac ventiis seorsum , seorsumque potest. s
âeris iiîferliïiaïîi sensum f dïdoctaque solvant.
Est etiam calor itle animo f qutm sumit in ira f
Quom fer?escit ; et il oculis micat acribus ardor. 290
Est el frigida multe 9 cornes formidinis , aura ;
Qua ciet horrorem membris f et coicitat artus.
Est etiam qooque pacati status aeris illet
Pectore tranqttîito il qui ?oltuque sereio.
Sad caidi plus est olUs , qiiibus acria corda , 295
Iracondaque meus facile eflertescit in ira :
Quo génère la primis iris est violenta leonum 9
Pectora quei fremitu rumpunt plerumqie genieutes ;
Mec câpre irarum luctus iu pectore possunL
ât ?entosa magis cer?orum frigida meus est 9
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300
Et gelidas cillai per fiscera concilat auras ;
Quœ tremulum faciuut membris exsistere motum.
ât uatura boum placido magis aère ?i?it;
Mec minus irai fax nuoqiiam subdita percit
Fumida 9 sufTundens caecac calîgiuis umbram : SOI
Mec gelidis torpel telis perfixa pa?orïs :
luter utrasque sita est 9 cer?os saeirosque ieones.
Sic liominum geiiui^t ; quam?is doctrûia politos
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