auteurs latins - Notes du mont Royal

sépanbles, et font une même substance. Mais le
jugement, que nous appelons esprit ou intelligence,
en est pour ainsi dire la tête, et règne
sur le corps entier. 11 a sa demeure au milieu de
la poitrine. C'est là, en effet, que bondissent la
peur, le saisissement f ou la joie caressante : c'est
donc là que l'intelligence, que l'esprit habite. Le
reste de sa substance, l'âme, disséminée dans
la masse , lui obéit et se meut quand il lui fait
slpe , quand il la pousse. Lui seul a conscience
de soi et jouit de son êtref sans que rien émeuve
ai le corp ni les âmes : et comme les yeux ou la
tête souffrent les atteintes du mal sans que tout
le corps endure le même supplice, de même le
chagrin le blesse f la joie le ranime f tandis que son
litre moitié dortau fonddes membres, et que nul
changement ne la trouble. Mais quand une pur
trop forte bouleverse l'esprit, on la voit se communiquer
à l'âme dans tous les organes : la sueur
inonde les corps qui pâlissent 9 les mots se brisent
sur la langue, la Toix eipire, les yeux se trou*
Ment, les membres défaillent f et souvent même
la peur terrasse les hommes. Il est donc facile de
?oir le lien qui joint l'esprit à Time : Fâme que
f esprit a frappée frapp le corp à son tour et le
pane*
La même raison indique que tous deux sont
de nature corprelle. Car ils agitent les membres
et les arrachent au sommeil ; ils altèrent le visage
N une animum atque animant dico conjuncta teneri
Mer se* atque unini naturam conicere ex se;
Sed capt esse quasi. et dominari in corpre tolo,
Cousttiuin , quoé nos animum mentemque vocanras : 140
Mqm sitam média regione in pectorls hœret.
Wcexsnltat enim pavor ac metus; fa«c bca circiim
tetlti» molcent : hic ergo mais antminqne est.
Cetera prs anime » pr totum dissita corpus 9
Paret ; et ad numen menis moatenque motetnr. 145
Mqne sibi solum per se sapit, et sibi pudel»
Qooni neqiie res animant , neque corpus commoiet nna.
Et9 quasi qoom captant oculos, tentante dolore,
Ijoitar in nobis, non omni concrociamttf
Corpre ; sic animas nonniinquam toditur ipse , 150
iaeUtiâque vîget, qnuni cetera pars animai
P» membra atque artus nnlla novitate cietwr.
feram$ ubi tellement! magis est commuta metn mens,
Uonsentire animam totam pr membra videmus
Sudoresque ita paMoremqne eisMere loto 155
Corpre, et infringilinguam, Tocemqneaboriri,
Caipre ocnlos, sonere aurais 9 snecidere artus.ieniqneconcideri
en animi terrore videmus
Scpe homines : facile nt qui?îs bine noscere pssil,
Esse anïmam cum animo conjunctain ; qu«9 quom animi vi
Pweissa est, exin corpus propllit et icit. 161
Bsc eadem ratio naturam animi atque animai
Gorpoream doœt esse ; nbi enim propellere membra f
Cmripere ex sonmo eorpus, mutareqneiroltum,
âiqœ boutern totem regere ac voraare fidetur ; f 65
DE Là EATU1Ï DES CHOSES, UV llf. 47
des bommes f ils maîtrisent et boule?entent toit
leur être; mais ils ne puventagir sans toucher §
ni toucher ians corps : avouons donc que l'esprit
et fâme sont une substance corporelle.
D'ailleurs ils souffrent avec le corps, ils prtagent
ses impressions. Ne le vois-tu pas? un trait
cruel fend les os f les nerfs, et pénètre sans attaquer
la vie : quel abattement succède I le sol nous
attire, tomber est doux, et la chute plonge nos
âmes dans un vertige combattu par une vague
résolution de se lever. Il faut donc que les esprits
soient de la nature des corps, si un corp, si un
dard les atteint et les blesse.
Mais alors de quel le substance, de quels éléments
se forment-ils f je vais en rendre compte»
J'avance d'abord que c'est un amas délié d'atomes
imprceptibles ; pur te convaincre de ce
fait ^ observe que tu ne vois rien agir aussi vite
que les intelligences décident et opèrent. Elles
surpassent donc en vitesse tout ce que la Mature
met à prtée de nos yeux. Or, pur être si légères f
elles doivent avoir des germes ronds et du molndre
volume, de sorte que le moindre choc les
ébranle, les agite. Les eaux coulentf un rien les
soulève, parce que leurs atomes put roulants- «t
1ns; au contraire, la substance plus compote
du miel épanche moins vite ses ondes presseuses f
parce que tout est mieux enchafné$ parce que la
masse se compse de parties moins lisses, moins
Quorum ni fieri sinetactn posscrvideiMis,
Bfec tactum porro sine corpre ; nonne fatendnm est 9
Corporea natura animum constare aoimamque?
Praeferea parifer ftragi cum corpre , et una
Consentira animum nobis in eorpote cernit. 170
Si minus offendit ?itam fis borridt teli,
ûssibus acnerfis diselosit, Mus adacWf
At tamen insequitnr languor, terraeque petitns
Suairis f et in ferra mentis qui gignlttir SKtus ;
fnterdumqne quasi exsurgendi încertâ vofauta*. 17^
Ergo corpream naturam animi esse*, necesse est;
Corporels qooniam tèlis ictoque lablyrat
ls tibi nnne animas quali sit corpre, et unde
Constatent y prpm rationem reddert dictis.
Principio esse aio prsubtilemy atque minutis liO
Perquam corpribus factum constare : id ita esst9
ïllric» licet adtortas animum, utpmoscere pssis.
Mil adeo fieri céleri ratione ¥idetor9
Qtîanî si mens 1er! propnit9 et inehoat ipsa.
Ocius ergo anîmus, quam res se perciet nlla, 185?
ânte oculos quorum in promtu natura videtur.
àtg quod mobiletantopre est, constarerotnndis
Perquam semînibus débet, perquamqie minutis;
Momine utî.pr?o possint impulsa moireri.
Ifamque moiretur aqua9 et tanillo momine iutat| 19(1
Qaipp volnbilibns parvisquê-crettaiguris.
ât contra mellis constantior est natunf
Etpigrei latices magis f et conetantior actus :
Hœret enim inter se magis omnis materiai