auteurs latins - Notes du mont Royal

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LUC1ËCE.
attaque leur honneur, lui seul brise les noeuds de
leur amitié, lui seul bouleverse toutes les choses
saintes : car souvent des hommes trahissent et
leur pays et leur chère famille, pour échapper
aux gouffres du Tartare.
Comme les enfants qui tremblent et que tout
effraye dans la nuit aveugle, nous sommes assiégés,
au grand jour, de mille terreurs non moins
vaines que celles que les enfants timides se forgent
au sein des ombres. Or, pour dissiper cet effroi
des âmes et ces ténèbres, il ne suffit pas des
rayons du soleil, ou des traits éblouissants du
Jour : il faut la raisoD, et un examen lumineux
de la nature.
J'affirmed f abord que l'esprit des hommes, ou,
comme nous rappelons souvent, leur intelligence,
qui est le siège du jugement et le guide de la vie,
ne forme pas moins une portion de leur être que
la main, le pied, ou les yeux, ne sont des parties
du tout vivant.
In vain une foule de sages croient*ils que le
sens intellectuel n f a point une demeure particu*^
1ère, mais que e v est une disposition vivifiante de
k masse, nommée par les Grecs Harmonie, parce
que, sans être nulle part, il anime tout ; et comme
BOUS disons un corps plein de santé, quoique la
santé ne soit pas une prtie du corps, ils refusent
au sens intellectuel une place fixe. Mais ils se détournent
et se perdent, ce me semble, loin du
vrai. Souvent le corps, enveloppe visible, souffre,
quand la joie règne dans la partie cachée; souvent,
au contraire, les tourments du cœurac-
Nam jam saepe humilies pirîam 9 carosque parenteia 85
Prodiderwit, vttare âctaêrask templa pétantes.
Ram vehiti poerei trépidant» tique omniacacis
lu tenebris meluiint; §ic nos in Ittce timemus
tnterdum9 nihio que sitnt metatnda magis9 quant
Qnœ puerai in tenebris pavitent, ingu&tque futur». 90
Bine iptur tarrorem animi tenebrasque, necesse est,
Moi radie! sois, neque lncida teladiei
Discntiant; sed Naturae species, Batioque.
Primim animun dieo, mentem quem saepe foeamiis,
In quo condlium vite regimenqtie locatum est , 95
Esse ho rotais partent nihilo minus, ac mains et pes
Atqtie œulei pries anbnantte totius emstant.
Quamfis multa quidam saplcilum tarda putaruut
Sensum animi certa non esse in prta lœatum ;
Verum babilum quamdam vitakm corporis esse, 100
*Ap|iovi«v Graië qnam dieunt ; quod fkdat nus
Vif are cura sensu f nulle quom in prta sitt mens :
Ut bona ssep valetudo quom dkitur esse
Corporis, at non est tamen hacpars ulla falantis;
Sic animi sensum non certa prte reponant: 105
Magnopre in quo mi ditorsei erraro fidentur*
Siep ïtaque in promptu corpus, quoi cernitur» œgrutn ;
Quom tamen ai alia lietamur parte latenti ;
Et ratro fit 9 ubi contra sit sœpe vidsMm f
Quom miser, em animo tetatur corpora toto : 110
compagnent à leur tour les jouissances du corps i
ainsi que f chei un malade, la douleur attaqua
le pied sans atteindre la tête.
D'ailleurs, lorsque les membres cèdent au doux
abattement du sommeil f et que le corp étendu
repose lourd et insensible, il y a en nous un second
être que mille mouvements agitent alors, et
qui éprouve les tressaillements de la joie ou de
vaines inquiétudes.
Maintenant veux-tu savoir que les corp renferment
aussi des âmes9 et ne demeurent ps
toujours en harmonie? Souvent il nous arrive de
perdre la moitié du corp, et la vie ne quitte pas
le reste ; ifiais quelques atomes de chaleur qui se
dissipent f un soufie que nos bouches rejettent *
la chassent tout à coup des os et des veineSé Ta
peux en conclure que tous les atomes ne sont pas
également occupés 9 également propres à soutenir
la vie; mais que les éléments de l'air ou de fa
vapur chaude travaillent mieux à la Éxer dans
les membres. Le corp renferme donc unechalenr,
un soufie vital t qui abandonnent les membra
où la mort pénètre.
Puisque nop avons découvert la vraie nature
de l'esprit et de Time f comme partie des hommesf
rends aux Grecs leur Harmonie^ mot emprunté
aui bois harmonieux de 1* Hélicon f ou pris ail leurs^
et appliqué par eux à une chose qui manquait
sans doute de terme propre. Quel que soit ce mot f
qu'ils le gardent; et toi, écoute le reste de mm
paroles.
Je dis à présent que l'esprit et l'âme sont in-
Mon alto pacte f quam si, pes quem dolet œgrif
In nullo capot interea sit forte dolore.
Praeterea, molli quom sonmo dédite membraf
EfTusumque jacet sine sensu corpus ooustum 9
Est aliud tamen in nobis, quod tempro in ollo l îk
MulUmodia agitatur9 et omneis accipit in se
taeiîtiae motus ac curas cordis ifimels. f
Nunc animani quoque ut in membris coguosoere possis *
Esse, nequeharmoDiam corpus relinere soiere;
Prinoipio fit utt y detracto corpore multo y
i tê
Saepe tamen nobis in membris vite moretur ;
Atqne eadeiïî rursum, quom corpora pauea ealoris
Dlffogere f forasqoe per os est editus aer»
Deserit extemplo ¥enas, atque ossa relinquit;
Noseere ut liinc posais, non œquas omnia prtei* m
Corpora babere» lequeei œquo fulcire salulem :
Sed inagis liaec, venti quse sunt calidique vaporis
Semina , curare in membris ut vite moretur*
Esl igitur calor ac feulas vit&lis in jpto
Corpre, qui nobis moribuudos deserit artus. t.m
Quapropter9 quouiam est animi natura reperte
Âlqim animsy quasi pars hominis; redde Imnmmâm
ilomen ab organico saltu ddatnm Meliconis ;
Si?e aliunde ipsei porro traiert y et in ollant
Transtulerunt; proprio qu« tum res Domine egebat : I3i
Quidquid id est f iabeant; tu citera preip dicta.