03.07.2013 Views

Détermination de l'angularité des gravillons et des sables

Détermination de l'angularité des gravillons et des sables

Détermination de l'angularité des gravillons et des sables

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

RÉSUMÉ<br />

<strong>Détermination</strong> <strong>de</strong> <strong>l'angularité</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s <strong>sables</strong><br />

JACQUES GARNIER<br />

Assistant<br />

Laboratoire régional <strong>de</strong> Rouen<br />

JACQUES ROBERT<br />

Ingénieur-géologue<br />

Laboratoire régional <strong>de</strong> Toulouse<br />

L'angularité <strong>de</strong>s granulats d'origine alluvionnaire<br />

est systématiquement évoquée,<br />

lorsque l'on abor<strong>de</strong> les problèmes <strong>de</strong> frottements<br />

inter-granulaires dans les assises <strong>de</strong><br />

chaussées <strong>et</strong> les caractéristiques <strong>de</strong> glissance<br />

<strong>de</strong>s revêtements routiers.<br />

L'article présente un essai, basé sur ia mesure<br />

d'un temps d'écoulement du matériau qui tend<br />

à quantifier ce paramètre. L'auteur donne<br />

quelques exemples <strong>de</strong> résultats obtenus avecc<strong>et</strong>te<br />

métho<strong>de</strong> : c<strong>et</strong> essai, associé à <strong>de</strong>s mesures<br />

<strong>de</strong> maniabilité sur les matériaux composites<br />

(granulats traités aux liants hydrauliques ou<br />

bitumineux <strong>et</strong> bétons), <strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre<br />

d'élaborer <strong>de</strong> nouvelles spécifications dans<br />

ce domaine.<br />

MOTS CLÉS : 36 Angularité Gramtlat<br />

Alluvitm Sable Gravillon Essai -<br />

Mesure Temps - Roche concassée Écoulement<br />

du sol.<br />

Bull, liaison Labo. P. <strong>et</strong> Ch. - 104 - nov.-déc. 1979 - Réf. 2415<br />

Présentation<br />

CLAUDE TOURENQ<br />

Chef <strong>de</strong> la section <strong>de</strong> minéralogie<br />

<strong>et</strong> pétrographie appliquées<br />

Laboratoire central<br />

Un matériau alluvionnaire dont les éléments<br />

ont été roulés lors du transport par les cours d'eau est<br />

plus ou moins arrondi; lorsque Von concasse ces<br />

éléments, on crée <strong>de</strong>s angles <strong>et</strong> le matériau voit son<br />

« angularité » augmenter.<br />

Ainsi on appelle indice <strong>de</strong> concassage la<br />

proportion en poids d'éléments supérieurs au D du<br />

granulat élaboré contenue dans le matériau d'origine<br />

soumis au concassage, <strong>et</strong> rapport <strong>de</strong> concassage le<br />

rapport entre la plus p<strong>et</strong>ite dimension du matériau<br />

soumis au premier concassage <strong>et</strong> le D du granulat<br />

obtenu.<br />

Les seules notions actuellement utilisées du<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s spécifications sur les granulats<br />

nécessitent <strong>de</strong> connaître parfaitement les conditions<br />

d'élaboration <strong>de</strong>s granulats, ce qui n'est pas toujours<br />

le cas.<br />

Ces notions ne peuvent tenir compte <strong>de</strong> la<br />

forme <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s éléments qui<br />

pourtant contribuent d'une façon non négligeable<br />

aux conditions <strong>de</strong> frottement entre éléments.<br />

Il est évi<strong>de</strong>nt que pour les matériaux issus <strong>de</strong><br />

roches massives, le problème <strong>de</strong> Vangularité au sens<br />

strict ne se pose pas, mais celui <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> surface<br />

<strong>de</strong>meure.<br />

L'importance <strong>de</strong> Vangularité est double:<br />

— Pour <strong>de</strong>s assises <strong>de</strong> chaussées non traitées, elle<br />

favorise la stabilité mécanique en augmentant<br />

l'angle <strong>de</strong> frottement interne. Pour les assises<br />

traitées avec <strong>de</strong>s liants à prise lente c<strong>et</strong> aspect est<br />

encore très important car ces assises sont circulées<br />

dès la mise en œuvre ; si la prise est rapi<strong>de</strong>, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong><br />

est d'autant moins important qu'il y a plus <strong>de</strong> liant <strong>et</strong><br />

que celui-ci est plus rigi<strong>de</strong>. Mais si <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

difficulté <strong>de</strong> compactage se posent, il ne faut pas<br />

67


» 100<br />

1 90<br />

3<br />

S 80<br />

I 60<br />

S 50<br />

c<br />

y 40<br />

O<br />

Û- 30<br />

oublier que <strong>l'angularité</strong> n'est pas un facteur favorable.<br />

— Pour les couches <strong>de</strong> roulement <strong>de</strong>s chaussées, <strong>l'angularité</strong> est favorable à l'adhérence du<br />

pneumatique, rupture du film d'eau <strong>et</strong> drainage : les matériaux entièrement roulés sont exclus <strong>de</strong> ces<br />

couches.<br />

L'essai proposé dans c<strong>et</strong> article, <strong>et</strong> qui reprend un essai déjà utilisé en Hongrie pour les <strong>sables</strong><br />

<strong>et</strong> mis au point par M. Reznak, est basé sur la mesure du temps d'écoulement <strong>de</strong>s granulats à travers<br />

un orifice déterminé. Il a l'avantage d'être très simple, reproductible <strong>et</strong> rapi<strong>de</strong>.<br />

La mesure qui en résulte intègre <strong>de</strong>ux propriétés différentes : <strong>l'angularité</strong> <strong>et</strong> l'état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s<br />

éléments. Mais comme en fait l'état <strong>de</strong> surface est aussi bénéfique que <strong>l'angularité</strong>, en ce qui concerne<br />

aussi bien le frottement interne que le contact pneumatiques couches <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s chaussées, cela ne<br />

peut que donner plus d'intérêt à la métho<strong>de</strong> proposée.<br />

C<strong>et</strong> essai perm<strong>et</strong>tra en outre, dans le cas <strong>de</strong>s roches massives, d'introduire <strong>de</strong>s différences au<br />

niveau <strong>de</strong> l'état <strong>de</strong> surface, <strong>et</strong> cela peut avoir une certaine importance vis-à-vis <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

maniabilité.<br />

Si l'indice <strong>de</strong> concassage semble assez facile à remplacer par un essai d'écoulement, il n'en est<br />

pas <strong>de</strong> même pour le rapport <strong>de</strong> concassage où <strong>de</strong>s recherches sont encore nécessaires.<br />

20<br />

10<br />

Enfin, la rapidité <strong>et</strong> la précision <strong>de</strong> l'essai lui ouvrent <strong>de</strong>s perspectives pour l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

maniabilité <strong>de</strong>s matériaux composites.<br />

Il n'existe pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> simple pour mesurer <strong>l'angularité</strong><br />

d'un ensemble <strong>de</strong> particules. Les indices d'émoussé <strong>de</strong><br />

cailloux, ou d'arrondi <strong>de</strong> Wa<strong>de</strong>ll, Krumbein ou Wentworth<br />

se déterminent grain par grain ce qui est toujours très long.<br />

Certains pays utilisent la mesure <strong>de</strong> la porosité intergranulaire<br />

du matériau compacté dans <strong>de</strong>s conditions déterminées,<br />

mais la sensibilité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> est faible.<br />

Les seules notions couramment utilisées dans ce domaine<br />

en France sont « le rapport <strong>de</strong> concassage » <strong>et</strong> « l'indice <strong>de</strong><br />

concassage» (fîg. 1) dont l'application concrète nécessite<br />

la connaissance <strong>de</strong> l'élaboration du matériau, parfois difficile<br />

à appréhen<strong>de</strong>r.<br />

Par ailleurs, ces notions tiennent compte <strong>de</strong> l'apparition<br />

<strong>de</strong>s nouvelles arêtes vives dues au concassage <strong>et</strong> pas <strong>de</strong> la<br />

CAILLOUX GRAVIERS GROS SABLE SABLE FIN<br />

\<br />

II<br />

-Grave d'origine<br />

I I INI<br />

\ I I Uli<br />

Y • - Grave obtenue<br />

\<br />

• V<br />

\<br />

\<br />

\ \<br />

\<br />

\<br />

\<br />

a mm 200 100 50 20 10 5 1 0,5 0,2 0,1 50 ß 20 M<br />

le du O/D = % en poids d'éléments > D dans la grave d'origine = 53.<br />

68<br />

R c = d grave d'origine 10 =Q5<br />

D grave obtenue 20<br />

Fig. 1. - Indice <strong>et</strong> rapport <strong>de</strong> concassage.<br />

nature <strong>de</strong>s nouveaux états <strong>de</strong> surface créés (plans <strong>de</strong> rupture).<br />

Or ces <strong>de</strong>ux aspects, arêtes vives (macrorugosité) <strong>et</strong> état <strong>de</strong><br />

surface (microrugosité) <strong>de</strong>s granulats concassés, influent<br />

sur l'angle <strong>de</strong> frottement interne, donc sur la stabilité mécanique<br />

<strong>de</strong>s assises <strong>et</strong> sur l'état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong><br />

roulement.<br />

Pour remédier à ces insuffisances, le Laboratoire <strong>de</strong> Rouen<br />

a entrepris une étu<strong>de</strong>, tendant à m<strong>et</strong>tre au point une mesure<br />

englobant <strong>l'angularité</strong> <strong>et</strong> l'état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s granulats.<br />

Nous appellerons angularité dans la suite <strong>de</strong> ce texte l'ensemble<br />

<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux propriétés.<br />

Des essais triaxiaux préliminaires ont montré qu'il existe<br />

une différence d'angle <strong>de</strong> frottement interne d'environ 7°<br />

entre un matériau entièrement roulé <strong>et</strong> une roche massive<br />

concassée. Mais le manque <strong>de</strong> sélectivité <strong>et</strong> la dispersion<br />

<strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l'essai triaxial nous ont orientés vers une<br />

métho<strong>de</strong> basée sur la mesure du temps d'écoulement d'une<br />

masse déterminée <strong>de</strong> matériau à travers un orifice calibré.<br />

Bien qu'il soit souhaitable <strong>de</strong> faire les mesures sur un<br />

matériau O/D, cela n'a pu être réalisé <strong>et</strong> il a fallu séparer<br />

sable <strong>et</strong> <strong>gravillons</strong> pour <strong>de</strong>ux raisons essentielles :<br />

— la ségrégation produite au cours <strong>de</strong> l'écoulement d'un<br />

0/D provoquait une dispersion importante <strong>de</strong>s mesures ;<br />

— l'écoulement par simple gravité <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong> dans un<br />

entonnoir n'est pas régulier, <strong>de</strong>s blocages <strong>de</strong> <strong>gravillons</strong> se<br />

produisant pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> rapport <strong>de</strong> dimensions entre<br />

le matériau <strong>et</strong> l'orifice.<br />

Il faut en eff<strong>et</strong> dire que tous les essais effectués, tant pour<br />

les <strong>gravillons</strong> que pour les <strong>sables</strong>, ont en commun le souci<br />

<strong>de</strong> freiner le plus possible l'écoulement du matériau sans<br />

provoquer son arrêt, afin <strong>de</strong> dilater au maximum la plage <strong>de</strong><br />

mesure entre les matériaux peu <strong>et</strong> très anguleux.


Nous avons donc mis au point <strong>de</strong>ux essais :<br />

— la mesure du temps d'écoulement à l'angulomètre pour<br />

les <strong>gravillons</strong> <strong>de</strong> 4 à 20 mm, qu'on appellera angularité <strong>de</strong>s<br />

<strong>gravillons</strong> ;<br />

— la mesure du temps d'écoulement à Ventonnoir pour les<br />

<strong>sables</strong> <strong>de</strong> 0 à 4 mm, qu'on appellera angularité <strong>de</strong>s <strong>sables</strong>.<br />

ANGULARITE DES GRAVILLONS<br />

Pour les <strong>gravillons</strong>, il a été fait appel à une énergie vibratoire<br />

pour perm<strong>et</strong>tre un écoulement régulier, la dimension<br />

<strong>de</strong> l'orifice d'écoulement pouvant varier avec la granulante<br />

du gravillon par l'intermédiaire d'une trappe coulissante<br />

réglable.<br />

Afin que la lecture <strong>de</strong> ces lignes ne soit pas trop fastidieuse,<br />

nous n'exposerons pas les difficultés rencontrées pour la<br />

mise au point du matériel <strong>de</strong> mesure, mais nous nous<br />

attacherons simplement à résumer les principaux résultats<br />

obtenus, après avoir décrit sommairement le matériel, dénommé<br />

angulomètre, dans sa version finale.<br />

LE MATÉRIEL - PRINCIPE DE MESURE<br />

1 - Le matériel<br />

L'angulomètre se compose d'une table à balourds <strong>et</strong> d'un<br />

ensemble d'écoulement (fig. 2).<br />

La table vibrante<br />

La table à balourds à suspension visco-élastique génère<br />

une vibration circulaire d'une fréquence voisine <strong>de</strong> 50 Hz.<br />

Le plan <strong>de</strong> vibration est confondu avec le plan <strong>de</strong> symétrie<br />

verticale <strong>de</strong> l'appareil; le sens <strong>de</strong> rotation du balourd a<br />

tendance à proj<strong>et</strong>er les matériaux vers l'avant du couloir <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>scente. L'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vibration est constante <strong>et</strong> reproductible<br />

pour une masse <strong>de</strong> matériau donnée. Elle est<br />

fixée à 0,5 mm par l'intermédiaire <strong>de</strong> balourds <strong>de</strong><br />

135 grammes.<br />

Ensemble d'écoulement (fig. 3)<br />

— Fixé sur une embrase support, un tube porte échantillon<br />

comporte à sa base un orifice calibré par une trappe<br />

coulissante, un obturateur <strong>et</strong> un couloir d'écoulement.<br />

— L'embase monobloc en duralumin est fixée sur le plateau<br />

<strong>de</strong> la table vibrante.<br />

— Ce support forme le couloir d'écoulement (1) du matériau,<br />

dont la pente est <strong>de</strong> 10°. Pour faciliter le n<strong>et</strong>toyage, les<br />

flancs du couloir en polychlorure <strong>de</strong> vinyle (PCV) peuvent<br />

être r<strong>et</strong>irés.<br />

— Le vol<strong>et</strong> fixe (2) <strong>de</strong> la trappe règle la hauteur d'ouverture<br />

<strong>de</strong> façon continue <strong>de</strong> 0 à 60 mm ; la largeur est <strong>de</strong><br />

90 mm. L'obturateur (3) à déclenchement instantané par<br />

ressort libère le flux <strong>de</strong> matériaux.<br />

Le tube porte échantillon en PCV est amovible. Sa capacité<br />

est d'environ 7 1, son diamètre <strong>de</strong> 125 mm (4).<br />

2 - Principe <strong>de</strong> mesure<br />

— Échantillon pour essai<br />

L'essai est réalisé sur un gravillon d/D. Pour ce faire le<br />

granulat est lavé <strong>et</strong> séché. La masse <strong>de</strong> l'échantillon est <strong>de</strong><br />

10 kg.<br />

Hauteur hors tout: 1 225 mm, largeur: 400 mm<br />

Profon<strong>de</strong>ur: 500 mm, hauteur <strong>de</strong> la table: 556 mm<br />

Surface au sol <strong>de</strong> la table: 400 x 400 mm<br />

Fig. 2 - Angulomètre<br />

Fig. 3 - Détail <strong>de</strong> l'ensemble <strong>de</strong> mesure.<br />

69<br />

Tube<br />

Trappe réglable<br />

Couloir<br />

d'écoulement<br />

Table vibrante


— Réalisation <strong>de</strong> l'essai<br />

Le principe <strong>de</strong> l'essai consiste à mesurer le temps d'écoulement<br />

d'une masse M constante <strong>de</strong> <strong>gravillons</strong>. Afin <strong>de</strong><br />

réaliser la mesure en régime d'écoulement permanent, on<br />

élimine le début <strong>et</strong> la fin du flux <strong>de</strong> matériau. La détermination<br />

du temps d'écoulement se fait alors sur 7000 g <strong>de</strong><br />

granulats, à l'ai<strong>de</strong> d'une balance <strong>et</strong> <strong>de</strong> tares simulant un<br />

seuil bas <strong>de</strong> 1000 g <strong>et</strong> un seuil haut <strong>de</strong> 8 000 g. Le résultat <strong>de</strong><br />

l'essai est la moyenne <strong>de</strong> dix mesures successives, réalisées<br />

sur le même échantillon pour essai.<br />

PRINCIPAUX RÉSULTATS OBTENUS<br />

1 - Loi d'écoulement<br />

Compte tenu <strong>de</strong> la masse <strong>de</strong> matériau soumis à l'essai, <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

son action éventuelle sur l'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la vibration, il a<br />

d'abord été vérifié expérimentalement que l'écoulement<br />

du gravillon était régulier, après avoir éliminé le début <strong>et</strong> la<br />

fin du flux <strong>de</strong> granulats.<br />

Pour une hauteur <strong>de</strong> trappe <strong>et</strong> une fraction d/D données,<br />

c<strong>et</strong>te hypothèse s'est trouvée confirmée comme l'indique<br />

la figure 4 pour les quatre matériaux testés.<br />

Temps d'écoulement (s)<br />

0 I l I I I I I<br />

2 3 4 5 6 7 8 Masse matériau<br />

écoulée (kg)<br />

Fig. 4 - Temps d'écoulement = f (masse matériau écoulée).<br />

2 - Influence <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> trappe<br />

Afin d'optimiser la plage <strong>de</strong> mesure entre <strong>de</strong>s granulats<br />

d'angularité différentes, la hauteur <strong>de</strong> trappe (donc l'ouverture<br />

<strong>de</strong> l'orifice) la plus favorable pour perm<strong>et</strong>tre<br />

l'écoulement le plus lent <strong>et</strong> le plus régulier possible a été<br />

déterminé expérimentalement. On a trouvé que le plus<br />

grand écart <strong>de</strong> temps d'écoulement entre un matériau roulé<br />

<strong>et</strong> un matériau concassé correspondait à une ouverture <strong>de</strong><br />

trappe égale à trois fois la dimension D <strong>de</strong>s plus gros <strong>gravillons</strong>.<br />

70<br />

3 - Influence <strong>de</strong> la granularità interne du gravillon<br />

Il est bien connu que, outre <strong>l'angularité</strong>, différents paramètres<br />

peuvent modifier le frottement interne <strong>de</strong>s granulats.<br />

La granularité est, sans nul doute, un paramètre prépondérant,<br />

<strong>et</strong> il était important d'étudier l'influence <strong>de</strong> la granularité<br />

du gravillon.<br />

A c<strong>et</strong>te fin, <strong>de</strong>s granulats 4/20 ont été recomposés suivant<br />

les courbes granulométriques extrêmes susceptibles d'être<br />

rencontrées en application <strong>de</strong>s fuseaux <strong>de</strong>s directives<br />

SÉ TRA-LCPC. La courbe la plus haute correspond à celle<br />

définie pour une grave non traitée 0/20 sableuse. La courbe<br />

la plus basse correspond à celle définie pour une gravelaitier<br />

0/20 à 20 % <strong>de</strong> laitier. Le tableau I précise les courbes<br />

4/20 obtenues à partir <strong>de</strong> ces courbes 0/20. Elles sont<br />

désignées par la suite par courbe haute <strong>et</strong> courbe basse.<br />

Les essais ont été réalisés sur <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> la Vallée <strong>de</strong><br />

l'Adour concassés <strong>et</strong> roulés. Les résultats obtenus sont<br />

présentés dans le tableau II.<br />

TABLEAU I<br />

Tamis (mm) 20 14 10 6,3 4<br />

Courbe haute<br />

Grave non traitée 0/20 sableuse 100 64 42 16 0<br />

Courbe basse<br />

Grave-laitier 0/20 à 20 % <strong>de</strong> laitier 100 56 28 6 0<br />

TABLEAU II<br />

Temps d'écoulement<br />

moyen (s)<br />

4/20 Adour roulé courbe basse 66,5<br />

4/20 Adour roulé courbe haute 58,1<br />

4/20 Adour concassé courbe basse 84<br />

4/20 Adour concassé courbe haute 85<br />

Dans c<strong>et</strong> exemple, la variation <strong>de</strong> la courbe interne ne<br />

semble pratiquement pas modifier le temps d'écoulement<br />

pour les granulats concassés (on peut penser que dans ce<br />

cas <strong>l'angularité</strong> du matériau présente une influence prédominante<br />

sur le frottement interne <strong>de</strong>s granulats). En revanche,<br />

pour les granulats roulés on enregistre une différence<br />

<strong>de</strong> 8,4 s, mais le temps d'écoulement reste très inférieur à<br />

celui <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong> concassés.<br />

La variation du temps d'écoulement liée à la courbe interne<br />

est relativement faible par rapport à l'écart entre le temps<br />

d'écoulement du matériau concassé <strong>et</strong> du matériau roulé.<br />

On négligera donc ce paramètre dans l'exploitation <strong>de</strong><br />

l'essai.<br />

4 - Influence <strong>de</strong> l'aplatissement <strong>de</strong>s grains<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer l'influence du coefficient d'aplatissement<br />

(NF P 18-561)*, il a été incorporé <strong>de</strong>s pourcentages<br />

variables <strong>de</strong> plaqu<strong>et</strong>tes dans <strong>de</strong>ux matériaux préalablement<br />

déplatés suivant le critère G/E ^ 1,58.<br />

* Oct. 1978, Granulats - Mesure du coefficient d'aplatissement.


Les granuláis utilisés pour c<strong>et</strong> essai proviennent <strong>de</strong>s alluvions<br />

<strong>de</strong> la Garonne (roulés) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la carrière <strong>de</strong> quartzite <strong>de</strong><br />

Chailloué (concassés), les résultats obtenus sont présentés<br />

sur la figure 5.<br />

Temps d'écoulement (s)<br />

160 -<br />

150<br />

140<br />

130<br />

120<br />

6/10 Chailloué concassé<br />

A... tm = 153 s<br />

».<br />

,tv'<br />

6/10 Garonne roulé<br />

At max<br />

0 10 15 20 25<br />

Fig. 5 - Influence <strong>de</strong> l'aplatissement <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong>.<br />

I<br />

1<br />

= 3 % <strong>de</strong> t m<br />

tm = 127 s<br />

= 4 % <strong>de</strong> tm<br />

i ^<br />

30<br />

A (%)<br />

On observe que dans la zone considérée (10 à 30 % d'éléments<br />

plats), le coefficient d'aplatissement à une influence<br />

relativement faible. On négligera donc ce paramètre lors<br />

<strong>de</strong>s mesures d'angularité.<br />

5 - Dispersion <strong>et</strong> sélectivité <strong>de</strong> l'essai<br />

L'exploitation <strong>de</strong>s résultats obtenus sur différents matériaux<br />

perm<strong>et</strong> d'affirmer que la dispersion <strong>de</strong> l'essai d'écoulement<br />

à l'angulomètre est peu élevée. Les coefficients <strong>de</strong><br />

variation calculés sur les temps moyens d'écoulement <strong>de</strong><br />

dix mesures successives ont toujours été inférieurs à 5 %.<br />

En ce qui concerne la sélectivité <strong>de</strong> l'essai, c'est-à-dire son<br />

aptitu<strong>de</strong> à différencier <strong>de</strong>s matériaux roulés <strong>de</strong> matériaux<br />

concassés, <strong>de</strong>s mesures systématiques ont été réalisées sur<br />

<strong>de</strong>s granuláis d'origines très variées. La figure 6 présente<br />

quelques résultats obtenus sur <strong>de</strong>s fractions 4/10 <strong>et</strong> 4/20.<br />

Outre la bonne sélectivité <strong>de</strong> l'essai, c<strong>et</strong>te figure laisse<br />

apparaître que les rapports <strong>de</strong> temps d'écoulement <strong>de</strong>s<br />

fractions 4/10 <strong>et</strong> 4/20 pour un même matériau, sont voisins<br />

<strong>de</strong> 2, c'est-à-dire dans le rapport <strong>de</strong>s ouvertures <strong>de</strong> trappe<br />

(30 à 60 mm).<br />

C<strong>et</strong>te constatation perm<strong>et</strong> d'entrevoir une exploitation<br />

plus simple <strong>de</strong> l'essai qui consisterait non plus à utiliser les<br />

ouvertures <strong>de</strong> trappe les plus sélectives pour différencier<br />

les matériaux sans créer <strong>de</strong> blocage, mais les ouvertures <strong>de</strong><br />

trappe qui perm<strong>et</strong>traient d'obtenir <strong>de</strong>s temps d'écoulements<br />

voisins (que l'on pourrait confondre) quelle que soit<br />

la granularité <strong>de</strong> l'échantillon testé, homogène en angularité.<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer les hauteurs <strong>de</strong> trappe adéquates, <strong>de</strong>s<br />

essais d'écoulement ont été réalisés sur <strong>de</strong>s granulats <strong>de</strong><br />

même angularité <strong>et</strong> <strong>de</strong> granularité variable. La figure 7<br />

présente un exemple <strong>de</strong>s résultats obtenus. Sans entrer<br />

Temps d'écoulement (s)<br />

210<br />

200<br />

190<br />

J2 1180<br />

170<br />

160<br />

150<br />

1 1140<br />

130<br />

20 -<br />

110<br />

Garonne concassé<br />

-Dordogne<br />

concassé<br />

Granulats 4/10<br />

Silex concassé<br />

Arques la Bataille<br />

Schiste concassé<br />

Vaubadon<br />

Temps d'écoulement (s)<br />

Grès f elspathique<br />

Silex concassé (Seine)<br />

Porphyre concassé _ ,„ ,, ,<br />

y o u t r^ Corneenne (Bourguenolles)<br />

Durance concassé<br />

Quartzite Chailloué-Silex nature (Seine)<br />

Weiler Weyersheim<br />

Bas-Rhin)<br />

Quartzite concassé<br />

Vignats<br />

Quartzite concassé<br />

(La Ferrière-aux-Étangs)<br />

Adour concassé<br />

Loire roulé<br />

Adour roulé<br />

Durance roulé<br />

60<br />

Granulats 4/20<br />

dans les détails, c<strong>et</strong>te expérimentation a permis <strong>de</strong><br />

conclure que malgré une sélectivité un peu moins bonne <strong>de</strong><br />

l'essai, il était possible d'obtenir un même temps d'écoulement<br />

quelle que soit la granularité, en adoptant:<br />

— une hauteur <strong>de</strong> trappe <strong>de</strong> 42 mm pour les <strong>gravillons</strong> <strong>de</strong> 4<br />

à 14 mm,<br />

— une hauteur <strong>de</strong> trappe <strong>de</strong> 60 mm pour les <strong>gravillons</strong><br />

dont le D serait égal à 20 mm (4/20).<br />

D'un point <strong>de</strong> vue pratique, les spécifications actuelles<br />

seraient alors traduites en seuil <strong>de</strong> temps d'écoulement.<br />

6 - Reproductibilité <strong>de</strong>s mesures<br />

Le temps d'écoulement à l'angulomètre pouvant être suj<strong>et</strong><br />

à variations en fonction <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong> trappe <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

vibration, il nous a semblé nécessaire <strong>de</strong> définir un matériau<br />

étalon dont le temps d'écoulement, déterminé avant<br />

chaque série <strong>de</strong> mesures, perm<strong>et</strong>trait <strong>de</strong> s'assurer que<br />

l'appareillage fonctionne dans <strong>de</strong>s conditions normales.<br />

Bien que semblant être l'étalon idéal, les billes <strong>de</strong> verre ne<br />

conviennent pas, leur écoulement trop rapi<strong>de</strong> dans l'angulomètre<br />

se produisant spontanément sans vibration. Il<br />

71


nous a donc semblé préférable <strong>de</strong> choisir<br />

un autre matériau étalon: la fraction<br />

0,63/1 mm obtenue à partir du sable défini<br />

par la norme Afnor NF P 15-403* (sable<br />

<strong>de</strong> Leucate) présente suffisamment <strong>de</strong> garantie<br />

sous l'aspect <strong>de</strong> <strong>l'angularité</strong> pour<br />

être r<strong>et</strong>enue.<br />

Les temps d'écoulement <strong>de</strong> ce sable, déterminés<br />

sur <strong>de</strong>ux appareils construits par<br />

l'atelier <strong>de</strong> prototypes <strong>de</strong> Rouen, perm<strong>et</strong>tent<br />

<strong>de</strong> considérer comme acceptables les<br />

appareillages dont les temps d'écoulement<br />

avec ce matériau seraient compris entre :<br />

— 54 <strong>et</strong> 60 s pour une hauteur <strong>de</strong> trappe<br />

<strong>de</strong> 60 mm,<br />

— 81 <strong>et</strong> 87 s pour une hauteur <strong>de</strong> trappe<br />

<strong>de</strong> 42 mm.<br />

7 - Conclusions<br />

Les granulats entrant dans la composition<br />

<strong>de</strong>s matériaux utilisés dans les couches <strong>de</strong><br />

chaussées ou dans les ouvrages en béton,<br />

doivent satisfaire à certaines conditions<br />

relatives à leur angularité.<br />

L'essai réalisé à l'angulomètre perm<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

mesurer le temps pour qu'une masse prédéterminée<br />

<strong>de</strong> <strong>gravillons</strong> s'écoule dans<br />

<strong>de</strong>s conditions définies. La détermination<br />

<strong>de</strong> ce temps perm<strong>et</strong> d'apprécier indirectement<br />

<strong>l'angularité</strong> du matériau. Il prend<br />

en compte :<br />

— la forme globale du matériau,<br />

— l'état <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong>s arêtes,<br />

— l'état <strong>de</strong> surface du granulat (microrugosité).<br />

On appellera ce temps : angularité <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong>.<br />

Après étalonnage <strong>et</strong> réglage <strong>de</strong> l'ouverture,<br />

il est possible d'établirune classification<br />

<strong>de</strong>s différents granulats les uns par<br />

rapport aux autres, selon leur temps<br />

d'écoulement.<br />

Temps d'écoulement (s)<br />

100 S<br />

APPLICATION DE LA MÉTHODE. PREMIERS<br />

RÉSULTATS OBTENUS PAR LE LABORATOIRE<br />

DE TOULOUSE<br />

En 1977 <strong>et</strong> 1978, plusieurs séries <strong>de</strong> mesures ont été effectuées<br />

sur <strong>de</strong>s granulats 4/10 <strong>de</strong> caractéristiques distinctes,<br />

<strong>et</strong> choisies afin <strong>de</strong> déterminer les relations éventuelles<br />

entre temps d'écoulement à l'angulomètre <strong>et</strong> indice <strong>de</strong><br />

concassage (le) ou rapport <strong>de</strong> concassage (Rc) ; sur ces<br />

mêmes granulats, <strong>de</strong>s comptages pétrographiques, <strong>de</strong>s<br />

mesures d'aplatissement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s comptages grain à grain <strong>de</strong><br />

faces cassées ont été réalisés pour connaître la nature, la<br />

forme <strong>et</strong> la rugosité <strong>de</strong>s divers prélèvements testés. Les<br />

principaux résultats obtenus sont schématisés dans le tableau<br />

III.<br />

72<br />

*Juil. 1963. Technique <strong>de</strong>s essais. Sable normal <strong>et</strong> mortier normal.<br />

Fig. 7 - Influence <strong>de</strong> la<br />

temps d'écoulement <strong>de</strong>s<br />

plates).<br />

¡ti<br />

hauteur <strong>de</strong> trappe sur le<br />

matériaux (matériaux dé-<br />

4/20 Vaubadon<br />

4/20 Chailloué<br />

..L°/14Chailloué<br />

• - • í y ^ ñ<br />

4 / é<br />

cùmû e<br />

Hauteur <strong>de</strong> trappe (mm)<br />

On constate que le concassage à coefficient <strong>de</strong> réduction<br />

faible améliore rapi<strong>de</strong>ment la forme <strong>et</strong> le coefficient <strong>de</strong><br />

frottement <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong>, alors que pour un concassage<br />

plus poussé ceux-ci n'évoluent presque plus; en eff<strong>et</strong>,<br />

lorsque le passe <strong>de</strong> 0 à 100, les temps d'écoulement<br />

augmentent <strong>de</strong> 43 % tandis que lorsque Rc passe <strong>de</strong> 1 à 4 ils<br />

n'augmentent plus que <strong>de</strong> 3 %. On pourrait donc, si l'essai<br />

à l'angulomètre traduit bien <strong>l'angularité</strong> <strong>de</strong>s granulats,<br />

faire l'économie <strong>de</strong> concassages intenses à condition que la<br />

présence <strong>de</strong> faces ron<strong>de</strong>s ne soit pas, pour les couches <strong>de</strong><br />

roulement, incompatible avec les caractéristiques nécessaires<br />

pour lutter contre la glissance.<br />

On s'aperçoit, par ailleurs, que la nature minéralogique<br />

conditionne n<strong>et</strong>tement les temps d'écoulement par l'intermédiaire<br />

<strong>de</strong>s états <strong>de</strong> surface : entre un matériau très<br />

siliceux (garonne) <strong>et</strong> un matériau très calcaire (hers), <strong>et</strong><br />

quel que soit le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> concassage, il y a toujours le


Lieu<br />

Garonne<br />

Agout<br />

Ariège<br />

Hers<br />

Garonne<br />

Agout<br />

Ariège<br />

Hers<br />

Garonne<br />

Agout<br />

Ariège<br />

Hers<br />

Garonne<br />

Agout<br />

Ariège<br />

Hers<br />

Garonne<br />

Agout<br />

Ariège<br />

Hers<br />

Brut d'origine<br />

Caractères<br />

pétrographiques<br />

principaux<br />

Tableau<br />

Siliceux divers très roulés<br />

Quartz très abondants<br />

Granités abondants<br />

Calcaires abondants<br />

Siliceux divers très roulés<br />

Quartz très abondants<br />

Granités abondants<br />

Calcaires abondants<br />

Siliceux divers très roulés<br />

Quartz très abondants<br />

Granités abondants<br />

Calcaires abondants<br />

Siliceux divers très roulés<br />

Quartz très abondants<br />

Granités abondants<br />

Calcaires abondants<br />

Siliceux divers très roulés<br />

Quartz très abondants<br />

Granités abondants<br />

Calcaires abondants<br />

CD<br />

CD<br />

co<br />

SS<br />

CO<br />

Ü<br />

c<br />

o<br />

Ü<br />

Roulés<br />

(le = 0)<br />

lc= 25<br />

lc= 60<br />

lc= 100<br />

soit<br />

Rc= 1<br />

Rc= 4<br />

-«I<br />

D) ED<br />

O<br />

a> to<br />

T3 a)<br />

O<br />

-.o CO<br />

o~- **-<br />

'"'CO<br />

-o ai<br />

1 §<br />

=1 Q.<br />

rr<br />

0<br />

66<br />

77<br />

64<br />

70<br />

86<br />

94<br />

85<br />

89<br />

c<br />

tu<br />

E<br />

a><br />

tiì<br />

to<br />

to<br />

O.<br />

<<br />

16<br />

15<br />

11<br />

19<br />

12<br />

7<br />

11<br />

12<br />

12<br />

7<br />

9<br />

12<br />

c<br />

o<br />

E<br />

o<br />

o<br />

Ü<br />

•tu<br />

XI<br />

to<br />

Q.<br />

E<br />

a><br />

t—<br />

101<br />

123<br />

119<br />

133<br />

125<br />

123<br />

133<br />

150<br />

146<br />

135<br />

158<br />

171<br />

174<br />

152<br />

178<br />

188<br />

179<br />

154<br />

185<br />

198<br />

même écart. L'essai à l'angulomètre <strong>de</strong> Rouen a l'avantage<br />

<strong>de</strong> prendre en compte, en plus, l'importance du paramètre<br />

état <strong>de</strong> surface.<br />

La faible dispersion obtenue, coefficient <strong>de</strong> variation 5 %,<br />

<strong>et</strong> les nombreuses mesures effectuées sur les échantillons à<br />

concassage déterminé, perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> penser que c<strong>et</strong> essai<br />

doit constituer un très bon essai <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> <strong>l'angularité</strong><br />

<strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong>.<br />

ANGULARITÉ DES SABLES<br />

La métho<strong>de</strong> utilisée est basée sur le même principe que<br />

celui décrit dans le cas <strong>de</strong>s <strong>gravillons</strong>, l'accélération du<br />

matériau n'étant due qu'à la gravité. Elle intéresse les<br />

<strong>sables</strong> compris entre 0 <strong>et</strong> 4 mm.<br />

LE MATÉRIEL ET LE PROCESSUS DE L'ESSAI<br />

Le matériel utilisé pour étudier le phénomène d'écoulement<br />

est constitué (fig. 8 <strong>et</strong> 9) :<br />

— d'un entonnoir dont les parois ont une pente <strong>de</strong> 30° <strong>et</strong><br />

dont l'extrémité est percée d'un orifice <strong>de</strong> dimension variable<br />

en fonction <strong>de</strong> la granularité à tester,<br />

— d'un pied support avec anneau pour poser l'entonnoir,<br />

— d'un récipient pour réceptionner le matériau,<br />

— d'une série <strong>de</strong> tamis <strong>et</strong> d'un chronomètre.<br />

Dans l'entonnoir on introduit une masse définie <strong>de</strong> sable à<br />

tester (1 000 g) parfaitement sec après avoir bouché l'orifice.<br />

On libère alors l'orifice <strong>de</strong> l'entonnoir en actionnant<br />

simultanément le chronomètre pour déterminer le temps<br />

jusqu'à l'écoulement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers grains.<br />

h = 30 cm<br />

•<br />

-Pied support<br />

Récipient<br />

Fig. 8 <strong>et</strong> 9 - Matériel utilisé pour déterminer<br />

le temps d'écoulement <strong>de</strong>s<br />

<strong>sables</strong>.<br />

RECHERCHE DE L'OUVERTURE OPTIMALE DE<br />

L'ORIFICE DE L'ENTONNOIR EN FONCTION DE<br />

LA DIMENSION DES GRAINS<br />

Comme pour les <strong>gravillons</strong>, il existe une ouverture optimale<br />

<strong>de</strong> l'orifice <strong>de</strong> l'entonnoir. Celle-ci a été déterminée<br />

expérimentalement <strong>et</strong> il a été convenu <strong>de</strong> r<strong>et</strong>enir :<br />

— l'ouverture <strong>de</strong> 12 mm pour les <strong>sables</strong> <strong>de</strong> 0 à 2 mm,<br />

— l'ouverture <strong>de</strong> 16 mm pour les <strong>sables</strong> <strong>de</strong> 0 à 4 mm.<br />

Au cours <strong>de</strong>s essais, il est apparu que la granularité était<br />

particulièrement importante <strong>et</strong> il a semblé nécessaire <strong>de</strong><br />

distinguer <strong>de</strong>ux aspects dans l'exploitation <strong>de</strong> c<strong>et</strong> essai :<br />

a) ou bien l'on souhaite mesurer la stricte angularité, <strong>et</strong> il<br />

est nécessaire <strong>de</strong> travailler à granularité parfaitement définie,<br />

b) ou bien l'on réalise un essai d'écoulement intégrant<br />

<strong>l'angularité</strong> <strong>et</strong> la granularité, qui peut présenter un plus<br />

grand intérêt dans son application pratique.<br />

DÉTERMINATION DE L'INDICE<br />

D'ANGULARITÉ<br />

De nombreux <strong>sables</strong> alluvionnaires étant dépourvus <strong>de</strong><br />

fines, nous avons r<strong>et</strong>enu l'exécution <strong>de</strong> l'essai sur la fraction<br />

80 u.m/2 mm qui est commune à tous les <strong>sables</strong>. Dans<br />

ces conditions, le diamètre optimal <strong>de</strong> l'orifice <strong>de</strong> l'entonnoir<br />

est <strong>de</strong> 12 mm (compte tenu <strong>de</strong> D). Il est alors intéressant<br />

<strong>de</strong> caractériser <strong>l'angularité</strong> <strong>de</strong> l'échantillon par l'indice<br />

d'angularité.<br />

Temps d'écoulement <strong>de</strong> 1 000 g <strong>de</strong> 80 u.m/2 mm<br />

j du sable<br />

A<br />

Temps d'écoulement <strong>de</strong> 1 000 g <strong>de</strong> billes <strong>de</strong> verre<br />

<strong>de</strong> même granularité<br />

Les temps déterminés sont les moyennes <strong>de</strong> cinq essais<br />

successifs effectués sur la même prise d'essai.<br />

La figure 10 présente quelques résultats obtenus pour trois<br />

courbes granulométriques différentes.<br />

73


Loire concassé<br />

(mauvaise forme)<br />

Seine concassé<br />

Calcaire concassé<br />

Seine naturel<br />

Sable du Perche<br />

Billes <strong>de</strong> verre 1<br />

Courbes<br />

On constate que l'indice d'angularité perm<strong>et</strong> d'établir un<br />

classement entre les <strong>sables</strong>, en les comparant au modèle<br />

parfaitement •< roulé -> que représentent les billes <strong>de</strong> verre.<br />

Ainsi tin indice d'angularité <strong>de</strong> 2 par exemple, signifie que<br />

l'échantillon testé s'écoule <strong>de</strong>ux fois moins vite que les<br />

billes <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> même granularité. En outre, la variation<br />

d'environ 10 r A <strong>de</strong> l'indice d'angularité entre les courbes I<br />

<strong>et</strong> 3 perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> vérifier l'influence <strong>de</strong> la granularité.<br />

On serait alors tenté <strong>de</strong> ramener tous les échantillons testés<br />

à une granularité type pour la détermination <strong>de</strong> l'indice<br />

d'angularité. Cependant, le classement entre les matériaux<br />

semblant rester le même quelle que soit la granularité. il<br />

nous semble préférable <strong>de</strong> conserver la fraction granulométrique<br />

80 um/2 mm du sable d'origine, afin <strong>de</strong> ne pas<br />

modifier la répartition pétrographique <strong>et</strong> donc <strong>l'angularité</strong><br />

entre ces limites.<br />

Dans ces conditions, il faudra donc à chaque fois recomposer<br />

un échantillon <strong>de</strong> billes <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> même courbe granulométrique<br />

que le matériau testé, afin <strong>de</strong> calculer 1 A.<br />

ESSAI D'ÉCOULEMENT INTÉGRANT<br />

L'ANGULARITÉ ET LA GRANULARITÉ DES<br />

SABLES<br />

La granularité <strong>et</strong> <strong>l'angularité</strong> interviennent simultanément<br />

dans le frottement interne d'un matériau <strong>et</strong> dans la vitesse<br />

d'écoulement d'un sable à travers l'orifice <strong>de</strong> l'entonnoir.<br />

Il semble donc intéressant d'effectuer une mesure globale<br />

intégrant ces <strong>de</strong>ux paramètres pour appréhen<strong>de</strong>r le comportement<br />

éventuel d'un matériau composite (traitement<br />

au bitume ou aux liants hydrauliques) à sa mise en œuvre.<br />

On définit alors <strong>l'angularité</strong> du sable comme étant le temps<br />

d'écoulement <strong>de</strong> I 000 g <strong>de</strong> sable à travers un orifice:<br />

— <strong>de</strong> 12 mm pour le 0/2.<br />

— <strong>de</strong> 16 mm pour le 0/4.<br />

Dans c<strong>et</strong>te optique <strong>et</strong> à l'occasion <strong>de</strong> différents chantiers<br />

ou étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> formulation, <strong>de</strong>s essais réalisés sur différents<br />

<strong>sables</strong> ont mis en évi<strong>de</strong>nce l'intérêt <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> simple<br />

pour déterminer, a priori, les difficultés susceptibles<br />

d'être rencontrées pour le compactage d'un béton bitumineux<br />

ou d'une grave hydraulique.<br />

74<br />

0,2 0,1 50 M 20 ju<br />

Fig. 10 - Indice d'angularité<br />

<strong>de</strong> différents <strong>sables</strong>.<br />

INFLUENCE DES FINES SUR L'ANGULARITE<br />

DES SABLES<br />

En conservant un même sable support en faisant varier la<br />

teneur en fines, on constate (fig. 11 <strong>et</strong> 12) que <strong>l'angularité</strong><br />

du sable croît peu avec la teneur en fines jusqu'à 10 c<br />

< <strong>et</strong><br />

fortement au-<strong>de</strong>là. On est alors amené à considérer que<br />

jusqu'à 10 rr les fines sont libres entre les plus gros éléments<br />

<strong>et</strong> jouent un rôle moins important, alors qu'au-<strong>de</strong>là<br />

elles les écartent les uns <strong>de</strong>s autres, le frottement s'effectuant<br />

dans ce cas par leur intermédiaire.<br />

La première conclusion à tirer est qu'il faudra comparer les<br />

<strong>sables</strong> à teneur en fines égales. Si, en plus, on fait varier la<br />

nature <strong>de</strong>s fines en recomposant le sable <strong>de</strong> la façon suivante<br />

:<br />

Matériau 80 um à 2 mm 0 à 80 um<br />

Matériau A<br />

Matériau B<br />

Matériau C<br />

Calcaire concassé<br />

Silico-calcaire roule<br />

Silico-calcaire roulé<br />

Calcaire concasse<br />

Calcaire concasse<br />

Fine silico-calcaire<br />

roulée<br />

les résultats présentés sur la figure 13 perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong><br />

constater:<br />

— Zone <strong>de</strong> 0 à 10 C<br />

A <strong>de</strong> fines<br />

Pour les matériaux A <strong>et</strong> C homogènes pétrographiquement<br />

entre 0 <strong>et</strong> 2 mm. l'évolution du temps d'écoulement est la<br />

même. L'écart constaté est dû à la différence d'angularité<br />

<strong>de</strong> la fraction 80 um/2 mm.<br />

Pour les matériaux B <strong>et</strong> C composés pétrographiquement<br />

<strong>de</strong> fraction sable (80 um/2 mm) i<strong>de</strong>ntiques, mais <strong>de</strong> fines<br />

différentes, l'évolution du temps d'écoulement montre que<br />

la nature <strong>de</strong>s fines a <strong>de</strong> l'importance. L'écart constaté<br />

entre B <strong>et</strong> C au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 10 '.'< <strong>de</strong> fines est dû à la différence<br />

d'angularité <strong>de</strong> la fraction 80 um/2 mm.<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 10 '/< <strong>de</strong> fines,<br />

fines est confirmée.<br />

'influence prépondérante <strong>de</strong>s


Fig. 11 - Courbes granulométnques <strong>de</strong>s <strong>sables</strong> testés Fig. 12 - Indice du pourcentage <strong>de</strong> fines<br />

sur le coefficient d'écoulement.<br />

CONCLUSIONS<br />

L'essai d'écoulement à travers un orifice calibré, perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> meltre en évi<strong>de</strong>nce le frottement interne lié à l'angula-<br />

rité <strong>et</strong> à la granularité d'un sable.<br />

L'exploitation la plus théorique tendant à définir l'indice<br />

d'angularité du matériau s'effectue sur la fraction 80 uni/<br />

2 mm du sable avec un entonnoir dont l'orifice est <strong>de</strong><br />

12 mm. C<strong>et</strong> indice est défini comme étant le rapport du<br />

CE<br />

temps d'écoulement <strong>de</strong> l 000 g <strong>de</strong> matériau par le temps<br />

d'écoulement <strong>de</strong> I 000 g <strong>de</strong> billes <strong>de</strong> verre <strong>de</strong> même granu­<br />

larité.<br />

Une exploitation plus concrète doit être effectuée en inté­<br />

grant les paramètres d'angularité <strong>et</strong> <strong>de</strong> granularité afin <strong>de</strong><br />

prévoir les difficultés susceptibles d'être rencontrées au<br />

cours <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong>s matériaux. On définit alors le<br />

temps d'écoulement qui perm<strong>et</strong> une classification <strong>de</strong>s sa­<br />

bles 0/2 <strong>et</strong> 0/4 les uns par rapport aux autres, sous l'aspect<br />

du frottement interne, comme étant l'angiilarité <strong>de</strong>s <strong>sables</strong>.<br />

75


BRIEN D., Formulation <strong>de</strong>s enrobés bitumineux à granulométrie<br />

discontinue, RGRA. 486, avr. 1973, p. 73-78.<br />

CAILLEUX A., TRICART J., Initiation à l'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s <strong>sables</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

gal<strong>et</strong>s, Centre <strong>de</strong> doc. universitaire, Paris, 1963.<br />

EEROLA, YLOSYOKI, Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s particules sur l'angle <strong>de</strong><br />

frottement <strong>de</strong>s gros agrégats, 1 er<br />

1970.<br />

colloq. <strong>de</strong> géologie, Paris,<br />

EY HUANG, A test for evaluating the geom<strong>et</strong>ric characteristics of<br />

coarse aggregate particules, Prose ASTM, 1962.<br />

KRYGORSKI B., On the <strong>de</strong>velopment of mechanical m<strong>et</strong>hods of<br />

<strong>de</strong>termination of morphology of sand grains, Report of the<br />

Pozman soci<strong>et</strong>y of friends of sciences, 1960.<br />

MORRIS H.-C., Eff<strong>et</strong> of particule shape and texture on the strength<br />

of non cohesive aggregates, ASTM, STP 254, 1959.<br />

NORME Afnor NF P15-403, Technique <strong>de</strong>s essais - Sable normal <strong>et</strong><br />

mortier normal, juill. 1963.<br />

76<br />

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

PANET P., TOURENQ CL, Les essais <strong>de</strong> granuláis. Connaissances<br />

actuelles <strong>et</strong> orientation <strong>de</strong>s recherches, Bull, liaison Labo. P. <strong>et</strong><br />

Ch., 53,juin-juil. 1971, p. 97-108.<br />

PERROT A., Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la résistance au cisaillement <strong>de</strong>s matériaux<br />

grossiers, Étu<strong>de</strong> bibliographique 68 - B - 133, Rapp. LRPC<br />

Nancy.<br />

Règles <strong>de</strong> conception <strong>et</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s silos en béton, Ann. ITBTP<br />

334, déc. 1975.<br />

REZNAK L., Les expériences hongroises sur l'utilisation <strong>de</strong>s pierres<br />

concassées dans la construction <strong>de</strong>s chaussées, RGRA, 448,<br />

nov. 1969, p. 107-114.<br />

REZNAK L., <strong>Détermination</strong> du frottement interne <strong>de</strong>s <strong>sables</strong> par<br />

une métho<strong>de</strong> viscométrique, Bull, liaison Labo. P. <strong>et</strong> Ch., 70,<br />

mars-avr. 1974, p. 26-28.<br />

SCHMIDT Dr H., Bezie hungen S wischen <strong>de</strong>r Kornform von San<strong>de</strong>n<br />

und <strong>de</strong>r Festigkeit von Bitumen. Mineralgemischen,<br />

Strasse und Autobahn, 7, 1958.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!