Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
— ÇA NE PRESSE PAS. — Je vous croyais toujours à l’heure. — DANS LE CAS PRÉSENT, QUELQUES MINUTES DE PLUS NE FERONT PAS UNE GROSSE DIFFÉRENCE. » Vindelle hocha la tête. Ils restèrent ainsi côte à côte en silence, tandis que leur parvenait le grondement assourdi de la ville tout autour. « Vous savez, fit Vindelle, la vie d’après est belle. Vous étiez où ? — J’ÉTAIS OCCUPÉ. » Vindelle n’écoutait pas vraiment. « J’ai rencontré des gens dont je ne soupçonnais même pas l’existence. J’ai fait toutes sortes de choses. J’ai vraiment découvert qui est Vindelle Pounze. — QUI EST-CE, ALORS ? — Vindelle Pounze. — Ç’A DÛ VOUS FAIRE UN CHOC, J’IMAGINE. — Ben, oui. — TOUTES CES ANNÉES, ET VOUS NE VOUS DOUTIEZ DE RIEN. » Vindelle Pounze, lui, savait exactement ce que voulait dire persiflage, et il savait aussi reconnaître le sarcasme. « Pour vous, c’est facile à dire, marmonna-t-il. — PEUT-ÊTRE. » Vindelle regarda encore le fleuve en dessous. « C’était bien, dit-il. Après tout ce temps. Servir à quelque chose, c’est important. — OUI. MAIS POURQUOI ? » Vindelle parut surpris. « Je ne sais pas. Comment je saurais ? Parce qu’on est tous dans le même bain, je suppose. Parce qu’on n’abandonne pas les copains dans le pétrin. Parce qu’on est mort depuis longtemps. Parce que tout vaut mieux que rester seul. Parce que les hommes sont des hommes. — ET SIX SOUS, C’EST SIX SOUS. MAIS LE BLÉ N’EST PAS QUE LE BLÉ. — Ah bon ? — NON. » Vindelle Pounze s’adossa au parapet. La pierre était encore tiède de la chaleur de la journée. - 288 -
À sa grande surprise, la Mort l’imita. « PARCE QUE VOUS N’AVEZ RIEN D’AUTRE QUE VOUS, dit la Mort. — Quoi ? Oh. Oui. Ça aussi. C’est un grand univers tout froid là-bas. — VOUS N’EN REVIENDRIEZ PAS. — Une seule vie, ce n’est pas assez. — OH, JE NE SAIS PAS. — Hmm ? — VINDELLE POUNZE ? — Oui ? — C’ÉTAIT VOTRE VIE. » Alors, avec un grand soulagement, un certain optimisme et le sentiment que dans l’ensemble tout aurait pu être pire, Vindelle Pounze mourut. Quelque part dans la nuit, Raymond Soulier lança un coup d’oeil à droite et à gauche, dégaina furtivement un pinceau et un petit pot de peinture de sous sa veste puis écrivit sur un mur à portée de main : Dans tout vivant il y a un mort qui sommeille… Puis tout fut terminé. Fin. La Mort, debout à la fenêtre de son cabinet obscur, contemplait son jardin dehors. Rien ne bougeait dans son domaine silencieux. Des lys sombres fleurissaient près du bassin à truites où péchaient de petits squelettes de gnomes en plâtre. Au loin se dressaient des montagnes. C’était son monde à lui. Il n’apparaissait sur aucune carte. Mais aujourd’hui, d’une certaine façon, il y manquait quelque chose. La Mort choisit une faux au râtelier du grand vestibule. Il passa à grandes enjambées devant l’immense horloge sans aiguilles et sortit. Il traversa avec raideur le potager noir où Albert s’affairait sur les ruches puis escalada plus loin un petit - 289 -
- Page 237 and 238: — Oui. Mais ils l’ont vu commen
- Page 239 and 240: — Oh, d’accord. » On eut la vi
- Page 241 and 242: D’autres carreaux bondirent en l
- Page 243 and 244: La moissonneuse atteignit le portai
- Page 245 and 246: musique. De la musique continuelle,
- Page 247 and 248: — L’hygiène. Ça, c’est impo
- Page 249 and 250: Il remarqua Ludmilla qui les écout
- Page 251 and 252: Vindelle Pounze sauta lourdement à
- Page 253 and 254: Vous savez que ça met la pagaïe d
- Page 255 and 256: — Pas de problème, monsieur Poun
- Page 257 and 258: Crapahut réfléchit un moment. «
- Page 259 and 260: — Quoi ? Rien que de l’eau ? s
- Page 261 and 262: On n’avait pas besoin de lui. Enf
- Page 263 and 264: de chance, ils bénéficieraient du
- Page 265 and 266: Un mécanisme ronronna. La mélodie
- Page 267 and 268: « IL N’Y A PAS D’AUTRE ESPOIR
- Page 269 and 270: années et les lustres. Mais l’ai
- Page 271 and 272: murmure de conspirateur. « Évidem
- Page 273 and 274: presque tous les après-midi rentre
- Page 275 and 276: Après quelques secondes, le grand
- Page 277 and 278: complètement fini celle du dessus.
- Page 279 and 280: L’atmosphère sentait l’herbe c
- Page 281 and 282: « Ton coude a retrouvé des forces
- Page 283 and 284: Elle tournait et retournait sa main
- Page 285 and 286: La Mort rajusta la bride de Bigadin
- Page 287: « Faut gamberger vite si on veut r
- Page 291 and 292: d’horlogerie, leurs journées ent
À sa grande surprise, la Mort l’imita. « PARCE QUE VOUS N’AVEZ<br />
RIEN D’AUTRE QUE VOUS, dit la Mort.<br />
— Quoi ? Oh. Oui. Ça aussi. C’est un grand univers tout froid<br />
là-bas.<br />
— VOUS N’EN REVIENDRIEZ PAS.<br />
— Une seule vie, ce n’est pas assez.<br />
— OH, JE NE SAIS PAS.<br />
— Hmm ?<br />
— VINDELLE POUNZE ?<br />
— Oui ?<br />
— C’ÉTAIT VOTRE VIE. »<br />
Alors, avec un grand soulagement, un certain optimisme et le<br />
sentiment que dans l’ensemble tout aurait pu être pire, Vindelle<br />
Pounze mourut.<br />
Quelque part dans la nuit, Raymond Soulier lança un coup<br />
d’oeil à droite et à gauche, dégaina furtivement un pinceau et un<br />
petit pot de peinture de sous sa veste puis écrivit sur un mur à<br />
portée de main : Dans tout vivant il y a un mort qui sommeille…<br />
Puis tout fut terminé. Fin.<br />
La Mort, debout à la fenêtre de son cabinet obscur,<br />
contemplait son jardin dehors. Rien ne bougeait dans son<br />
domaine silencieux. Des lys sombres fleurissaient près du bassin<br />
à truites où péchaient de petits squelettes de gnomes en plâtre.<br />
Au loin se dressaient des montagnes.<br />
C’était son monde à lui. Il n’apparaissait sur aucune carte.<br />
Mais aujourd’hui, d’une certaine façon, il y manquait quelque<br />
chose.<br />
La Mort choisit une faux au râtelier du grand vestibule. Il<br />
passa à grandes enjambées devant l’immense horloge sans<br />
aiguilles et sortit. Il traversa avec raideur le potager noir où<br />
Albert s’affairait sur les ruches puis escalada plus loin un petit<br />
- 289 -