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03.07.2013 Views

— Je ne crois pas que ça marchera », dit Vindelle. Il fondait son avis sur le fait que Raymond Soulier se trouvait quasiment sous leur nez, et quiconque dont l’équipement nasal n’enregistrait pas sa présence n’avait aucune chance de réagir à une banale plume enflammée. Pas plus qu’à un poids lourd lâché du haut d’un immeuble, à vrai dire. « Monsieur Pounze, fit Ludmilla. — J’ai connu un golem comme ça, dit Raymond Soulier. Exactement pareil. Un grand type, tout en argile. Le golem, ça se présente toujours sous cette forme-là. Suffit de leur inscrire dessus un mot sacré spécial pour les faire démarrer. — Quoi ? Comme « sécurité » ? — Possible. » Vindelle examina le doyen. « Non, dit-il enfin, personne n’aurait autant d’argile que ça. » Il jeta un regard circulaire. « Il faut trouver d’où vient cette foutue musique. — Où se cachent les musiciens, vous voulez dire ? — Je ne crois pas qu’il y ait de musiciens. — Faut forcément des musiciens, mon frère, rétorqua Raymond. C’est pour ça que ça s’appelle de la musique. — Primo, ça ne ressemble à aucune musique que je connaisse, et deuxio, j’ai toujours cru qu’il fallait des lampes à huile ou des bougies pour faire de la lumière, or je n’en vois nulle part et pourtant il y a de la lumière partout, dit Vindelle. — Monsieur Pounze, répéta Ludmilla en lui donnant un coup de coude. — Oui ? — Voilà encore d’autres chariots. » Ils bloquaient les cinq couloirs qui rayonnaient de l’espace central. « Il n’y a pas d’escalier qui descend, dit Vindelle. — Peut-être que c’est – qu’elle est – dans une des parties vitrées, fit Ludmilla. Les boutiques ? — Je ne crois pas. Elles n’ont pas l’air finies. Et puis il y a quelque chose qui cloche, j’ai l’impression… » Lupin grogna. Des piques luisaient sur les chariots de tête, mais ils ne se pressaient pas pour attaquer. « Ils ont dû voir ce qu’on a fait aux autres, expliqua Arthur. - 236 -

— Oui. Mais ils l’ont vu comment ? Ça s’est passé au-dessus, fit observer Vindelle. — Ben, possible qu’ils se parlent entre eux. — Comment peuvent-ils parler ? Comment peuvent-ils penser ? Il ne peut pas y avoir de cerveau dans un tas de fil de fer, dit Ludmilla. — Les fourmis et les abeilles ne pensent pas non plus, à ce compte-là, fit Vindelle. Elles sont dirigées… » Il leva la tête. Ils levèrent la tête. « Ça vient de quelque part dans le plafond, dit-il. Faut qu’on trouve tout de suite ! — Il n’y a que des panneaux de lumière, fit Ludmilla. — Autre chose ! Cherchez d’où ça peut venir ! — Ça vient de partout ! — J’sais pas ce que vous comptez faire, dit Dorine qui saisit une plante en pot et la brandit comme une massue, mais j’espère que vous allez le faire vite. — C’est quoi, ce machin rond et noir là-haut ? demanda Arthur. — Où ça ? — Là. » Arthur tendit le doigt. « D’accord, Raymond et moi, on va vous faire la courte échelle, venez… — Moi ? Mais j’supporte pas l’altitude ! — Je croyais que vous pouviez vous transformer en chauve-souris ? — Ouais, mais une chauve-souris pas rassurée du tout ! — Cessez de vous plaindre. Bon… un pied ici, maintenant votre main là, ensuite montez l’autre pied sur l’épaule de Raymond… — Sans passer à travers, conseilla Raymond. — J’aime pas ça ! » gémit Arthur tandis qu’ils le soulevaient. Dorine arrêta de fusiller du regard les chariots qui avançaient en douce. « Artor ! Noplesse obliche ! — Quoi ? Qu’est-ce que c’est ? Un code de vampire ? chuchota Raymond. - 237 -

— Je ne crois pas que ça marchera », dit Vindelle. Il fondait<br />

son avis sur le fait que Raymond Soulier se trouvait quasiment<br />

sous leur nez, et quiconque dont l’équipement nasal<br />

n’enregistrait pas sa présence n’avait aucune chance de réagir à<br />

une banale plume enflammée. Pas plus qu’à un poids lourd lâché<br />

du haut d’un immeuble, à vrai dire.<br />

« Monsieur Pounze, fit Ludmilla.<br />

— J’ai connu un golem comme ça, dit Raymond Soulier.<br />

Exactement pareil. Un grand type, tout en argile. Le golem, ça se<br />

présente toujours sous cette forme-là. Suffit de leur inscrire<br />

dessus un mot sacré spécial pour les faire démarrer.<br />

— Quoi ? Comme « sécurité » ?<br />

— Possible. »<br />

Vindelle examina le doyen. « Non, dit-il enfin, personne<br />

n’aurait autant d’argile que ça. » Il jeta un regard circulaire. « Il<br />

faut trouver d’où vient cette foutue musique.<br />

— Où se cachent les musiciens, vous voulez dire ?<br />

— Je ne crois pas qu’il y ait de musiciens.<br />

— Faut forcément des musiciens, mon frère, rétorqua<br />

Raymond. C’est pour ça que ça s’appelle de la musique.<br />

— Primo, ça ne ressemble à aucune musique que je connaisse,<br />

et deuxio, j’ai toujours cru qu’il fallait des lampes à huile ou des<br />

bougies pour faire de la lumière, or je n’en vois nulle part et<br />

pourtant il y a de la lumière partout, dit Vindelle.<br />

— Monsieur Pounze, répéta Ludmilla en lui donnant un coup<br />

de coude.<br />

— Oui ?<br />

— Voilà encore d’autres chariots. »<br />

Ils bloquaient les cinq couloirs qui rayonnaient de l’espace<br />

central.<br />

« Il n’y a pas d’escalier qui descend, dit Vindelle.<br />

— Peut-être que c’est – qu’elle est – dans une des parties<br />

vitrées, fit Ludmilla. Les boutiques ?<br />

— Je ne crois pas. Elles n’ont pas l’air finies. Et puis il y a<br />

quelque chose qui cloche, j’ai l’impression… »<br />

Lupin grogna. Des piques luisaient sur les chariots de tête,<br />

mais ils ne se pressaient pas pour attaquer.<br />

« Ils ont dû voir ce qu’on a fait aux autres, expliqua Arthur.<br />

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