Pratchett,Terry-[Dis..
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« Ils croyaient bien faire, dit Vindelle. Ça se passe souvent comme ça. C’est incroyable tout ce qui peut paraître une bonne idée sur le moment. » La nouvelle Mort se redressa. « Sinon ? — AH. EUH… » Pierre Porte recula, se retourna et prit ses jambes à son cou. Il ne faisait que différer l’inévitable, il était merveilleusement bien placé pour le savoir. Mais la vie, ça revenait à ça, non ? Personne ne s’était jamais sauvé une fois mort. Beaucoup avaient essayé avant, souvent avec une grande ingéniosité. Mais la réaction normale d’un esprit brusquement jeté d’un monde dans l’autre est d’attendre avec bon espoir. Pourquoi fuir, après tout ? Comme si on savait vers quoi on fuyait. Le fantôme Pierre Porte savait, lui, vers où il fuyait. L’atelier d’Edouard Bottereau était verrouillé pour la nuit, mais ça ne posait pas de problème. Ni vivant ni mort, l’esprit de Pierre Porte plongea à travers le mur. Le feu produisait une lueur à peine visible, nichée dans la forge. Le local baignait dans une chaude obscurité. Il y manquait le fantôme d’une faux. Pierre Porte regarda fiévreusement autour de lui. « COUIII ? » Une petite silhouette en robe noire se tenait assise sur une poutre au-dessus de sa tête. Elle gesticula frénétiquement en direction de l’angle. Il vit un manche sombre dépasser du tas de bois d’œuvre. Il essaya de tirer dessus avec des doigts désormais aussi solides qu’une ombre. « IL A DIT QU’IL ALLAIT ME LA DÉTRUIRE ! » La Mort aux Rats haussa les épaules en manière de sympathie. La nouvelle Mort passa à travers le mur, la faux tenue à deux mains. L’être avança sur Pierre Porte. - 230 -
Il y eut un bruissement. Les robes grises pleuvaient dans la forge. Pierre Porte sourit de terreur. La nouvelle Mort s’arrêta et prit une pose théâtrale à la lueur de la forge. Puis donna un coup de sa faux. Et faillit perdre l’équilibre. « Tu n’as pas le droit de te baisser ! » Pierre Porte replongea à travers le mur et traversa la place comme un fou, crâne baissé, sans que ses pieds spectraux fassent le moindre bruit sur les pavés. Il rejoignit le petit groupe près du beffroi. « À CHEVAL ! ALLEZ-VOUS-EN ! — Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe ? — ÇA N’A PAS MARCHÉ ! » Mademoiselle Trottemenu lui lança un coup d’œil paniqué mais posa la fillette inconsciente sur Bigadin et grimpa à sa suite. Puis Pierre Porte donna une grande claque sur le flanc du cheval. Cette fois au moins, il y eut contact – Bigadin existait dans tous les mondes. « ALLEZ ! » Sans un regard à la ronde, il fonça comme une flèche sur la route qui montait à la ferme. Une arme ! Quelque chose qu’il puisse tenir ! La seule arme dans le monde des morts-vivants se trouvait entre les mains de la nouvelle Mort. Tandis qu’il courait, Pierre Porte eut conscience d’un léger cliquetis très aigu. Il baissa les yeux. La Mort aux Rats cavalait à la même allure que lui. Le rongeur lui lança un couinement d’encouragement. Pierre franchit le portail de la ferme en dérapant et se jeta contre le mur. Au loin grondait l’orage. À part ça, le silence. Il se détendit un peu et se glissa prudemment le long de la paroi vers l’arrière de la ferme. Il entrevit fugitivement un objet métallique. Appuyée contre le mur, là où les hommes du village l’avaient posée en le - 231 -
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Le fantôme Pierre Porte savait, lui, vers où il fuyait.<br />
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Pierre Porte regarda fiévreusement autour de lui.<br />
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Une petite silhouette en robe noire se tenait assise sur une<br />
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Il vit un manche sombre dépasser du tas de bois d’œuvre. Il<br />
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« IL A DIT QU’IL ALLAIT ME LA DÉTRUIRE ! »<br />
La Mort aux Rats haussa les épaules en manière de<br />
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L’être avança sur Pierre Porte.<br />
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