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Pratchett,Terry-[Dis..

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Il saisit un autre morceau de bois et le mesura en grimaçant<br />

tandis qu’il dépliait son mètre.<br />

Le dos d’Arthur le faisait souffrir depuis qu’il avait creusé les<br />

douves. Une autre corvée dont le vampire de la haute n’avait pas<br />

à se soucier. Les douves, ça participait de la fonction, comme qui<br />

dirait. Et chez les autres vampires, elles faisaient tout le tour de<br />

la maison, parce qu’ils n’avaient pas la rue en façade, la vieille<br />

Lagrainche toujours à se plaindre d’un côté, et de l’autre une<br />

famille de trolls à laquelle Dorine n’adressait pas la parole ; ils<br />

ne se retrouvaient pas avec un fossé qui traversait seulement la<br />

cour de derrière. Arthur n’arrêtait pas de tomber dedans.<br />

Et puis il y avait cette coutume de mordre le cou des jeunes<br />

femmes. Ou plutôt il n’y avait pas. Arthur était toujours disposé<br />

à partager le point de vue d’autrui, mais il était sûr que les<br />

jeunes femmes jouaient un rôle dans le vampirisme, quoi qu’en<br />

dise Dorine. Dans des peignes noirs diaphanes. Arthur ne savait<br />

pas trop à quoi ressemblait un peigne noir diaphane, mais il<br />

avait lu quelque chose là-dessus et s’était dit qu’il aimerait bien<br />

en voir un avant de mourir… si mourir était le terme adéquat…<br />

Et les autres vampires ne retrouvent pas brusquement leur<br />

femme affublée d’un accent ridicule. Pour la bonne raison que<br />

les vampires naturels parlent déjà comme ça.<br />

Arthur soupira.<br />

Ce n’était pas une vie – ou une demi-vie, ou une après-vie,<br />

enfin bref – que celle de marchand de gros en fruits et légumes<br />

petit-bourgeois élevé au rang d’aristocrate.<br />

Puis la musique filtra par le trou dans le mur qu’il avait creusé<br />

pour y installer la fenêtre munie de barreaux.<br />

« Aïe, fit-il avant de s’étreindre la mâchoire. Dorine ? »<br />

Raymond Soulier tapa du pied sur son estrade portable.<br />

« … Et je vais vous dire, pas question de s’allonger et de se<br />

laisser pousser l’herbe sur la tête, beugla-t-il. Je vous entends<br />

déjà me demander à corps et à cri mon plan en sept points pour<br />

l’égalité des chances avec les vivants, hein ? »<br />

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