Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
Le dernier flamboiement d’un bourdon fondit un trou aussitôt rebouché par davantage d’engins. Ridculle se tourna vers ses collègues. Ils avaient la figure rouge, la robe déchirée, et quelques tirs trop enthousiastes s’étaient soldés par des barbes roussies et des chapeaux brûlés. « Est-ce qu’il reste des sortilèges à quelqu’un ? » demanda-t-il. Ils réfléchirent fiévreusement. « Je crois que je m’en rappelle un, fit l’économe d’une voix hésitante. — Allez-y, mon vieux. On a plus rien à perdre. » L’économe tendit une main. Il ferma les yeux. Il marmonna quelques syllabes à voix basse. Il y eut un bref soubresaut de lumière octarine et… « Oh, fit l’archichancelier. Et c’est tout ? — “Le Bouquet Surprise d’Eringyas”, commenta l’économe, les yeux brillants et le corps agité de mouvements convulsifs. Je ne sais pas pourquoi, mais celui-là, je l’ai toujours réussi. Un don, j’imagine. » Ridculle contempla le gros bouquet de fleurs que serrait désormais le poing de l’économe. « Mais pas franchement utile dans le cas présent, si j’peux m’permettre », ajouta-t-il. L’économe regarda les murs qui se rapprochaient et son sourire mourut sur ses lèvres. « Pas franchement, non, dit-il. — Quelqu’un d’autre a une idée ? » demanda Ridculle. Pas de réponse. « Jolies roses, remarquez », fit le doyen. « Vous avez fait vite, dit mademoiselle Trottemenu lorsque Pierre Porte revint au tas de moyettes en traînant une bâche derrière lui. — OUI, HEIN ? » marmonna-t-il évasivement tandis qu’elle l’aidait à tirer la toile sur la meule puis à la lester de pierres. Le - 208 -
vent se prit dedans et tenta de la lui arracher des mains ; autant vouloir renverser une montagne. La pluie balayait les champs, au milieu de lambeaux de brume qui miroitaient d’énergies électriques bleutées. « Jamais vu une nuit pareille », fit mademoiselle Trotte-menu. Un autre coup de tonnerre lui répondit. Un éclair en nappe flottait sur l’horizon. Elle saisit le bras de Pierre Porte. « Ce serait pas… quelqu’un sur la colline ? fit-elle. J’ai cru voir… une forme. — NON, CE N’EST QU’UN APPAREIL MÉCANIQUE. » Un autre éclair. « À cheval ? » répliqua mademoiselle Trottemenu. Une troisième nappe déchira le ciel. Cette fois, il n’y avait aucun doute. Une silhouette à cheval se dressait au sommet de la colline la plus proche. Encapuchonnée. Tenant une faux aussi fièrement qu’une lance. « DE LA FRIME. » Pierre Porte se tourna vers mademoiselle Trottemenu. « DE LA FRIME. MOI, JE N’AI JAMAIS RIEN FAIT DE PAREIL. QUEL INTÉRÊT ? À QUOI ÇA RIME ? » Il ouvrit la main. Le sablier doré apparut. « Il vous reste combien de temps ? — PEUT-ÊTRE UNE HEURE. PEUT-ÊTRE QUELQUES MINUTES. — Venez, alors ! » Pierre Porte ne bougea pas, les yeux fixés sur le sablier. « Je vous ai dit de venir ! — ÇÀ NE MARCHERA PAS. J’AVAIS TORT DE CROIRE QUE ÇA MARCHERAIT. MAIS ÇA NE MARCHERA PAS. IL Y A DES CHOSES AUXQUELLES ON NE PEUT PAS ÉCHAPPER. ON NE PEUT PAS VIVRE ÉTERNELLEMENT. — Et pourquoi donc ? » Pierre Porte eut l’air secoué. « COMMENT ÇA ? — Pourquoi vous ne pouvez pas vivre éternellement ? — JE NE SAIS PAS, MOI. LA SAGESSE COSMIQUE ? — Qu’est-ce qu’elle y connaît, la sagesse cosmique ? Alors, vous venez, oui ou non ? » La silhouette sur la colline n’avait pas bougé. - 209 -
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vent se prit dedans et tenta de la lui arracher des mains ; autant<br />
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Trotte-menu.<br />
Un autre coup de tonnerre lui répondit. Un éclair en nappe<br />
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sur la colline ? fit-elle. J’ai cru voir… une forme.<br />
— NON, CE N’EST QU’UN APPAREIL MÉCANIQUE. »<br />
Un autre éclair.<br />
« À cheval ? » répliqua mademoiselle Trottemenu.<br />
Une troisième nappe déchira le ciel. Cette fois, il n’y avait<br />
aucun doute. Une silhouette à cheval se dressait au sommet de la<br />
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fièrement qu’une lance.<br />
« DE LA FRIME. » Pierre Porte se tourna vers mademoiselle<br />
Trottemenu. « DE LA FRIME. MOI, JE N’AI JAMAIS RIEN FAIT DE PAREIL.<br />
QUEL INTÉRÊT ? À QUOI ÇA RIME ? »<br />
Il ouvrit la main. Le sablier doré apparut.<br />
« Il vous reste combien de temps ?<br />
— PEUT-ÊTRE UNE HEURE. PEUT-ÊTRE QUELQUES MINUTES.<br />
— Venez, alors ! »<br />
Pierre Porte ne bougea pas, les yeux fixés sur le sablier.<br />
« Je vous ai dit de venir !<br />
— ÇÀ NE MARCHERA PAS. J’AVAIS TORT DE CROIRE QUE ÇA<br />
MARCHERAIT. MAIS ÇA NE MARCHERA PAS. IL Y A DES CHOSES<br />
AUXQUELLES ON NE PEUT PAS ÉCHAPPER. ON NE PEUT PAS VIVRE<br />
ÉTERNELLEMENT.<br />
— Et pourquoi donc ? »<br />
Pierre Porte eut l’air secoué. « COMMENT ÇA ?<br />
— Pourquoi vous ne pouvez pas vivre éternellement ?<br />
— JE NE SAIS PAS, MOI. LA SAGESSE COSMIQUE ?<br />
— Qu’est-ce qu’elle y connaît, la sagesse cosmique ? Alors,<br />
vous venez, oui ou non ? »<br />
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