Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
orang-outan de cent cinquante kilos perturbe sensiblement la marche d’un individu, mais Vindelle le portait aussi facilement qu’une collerette. « Je crois qu’il nous faut l’Histoire ancienne, fit-il. Dites, vous ne pourriez pas arrêter de vouloir m’arracher la tête ? » Le bibliothécaire regarda autour de lui d’un air affolé. Normalement, sa technique ne ratait jamais. Puis ses narines s’évasèrent. Le bibliothécaire n’avait pas toujours été un anthropoïde. Une bibliothèque est un lieu de travail à haut risque, et une explosion magique l’avait transformé en primate. Humain, il s’était montré plutôt inoffensif, même si on s’était depuis tellement bien habitué à son nouveau physique que peu de gens s’en souvenaient. Mais la métamorphose avait ouvert la porte à tout un éventail de sens et de souvenirs d’espèce. Et l’un des plus profonds de ces sens, des plus essentiels, des mieux inscrits dans les gènes se rapportait aux formes. Il remontait à l’aube de la sapience. Des formes dotées de museaux, de crocs et de quatre pattes se rangeaient, dans l’esprit simien évolué, sous la rubrique « mauvaises nouvelles ». Un très gros loup était entré à pas feutrés par la brèche dans le mur, suivi par une jeune femme séduisante. Les plombs du bibliothécaire sautèrent momentanément. « Et je pourrais parfaitement, reprit Vindelle, vous nouer les bras dans le dos. — Eeek ! — Ce n’est pas un loup ordinaire. Vous avez intérêt à le croire. — Oook ? » Vindelle baissa la voix. « Et elle n’est peut-être pas techniquement une femme », ajouta-t-il. Le bibliothécaire regarda Ludmilla. Ses narines s’évasèrent encore. Son front se plissa. « Oook ? — D’accord, j’ai peut-être parlé un peu vite. Lâchez-moi, soyez gentil. » Le bibliothécaire relâcha son étreinte tout doucement et retomba par terre en laissant Vindelle entre Lupin et lui. - 186 -
L’ex-mage épousseta des éclats de mortier des restes de sa robe. « Il nous faut des renseignements sur la vie des villes, dit-il. En particulier, il faut que je sache… » Il entendit un petit bruit métallique. Un panier en fil de fer roulait nonchalamment autour du pâté des rayonnages les plus proches. Il était plein de livres. Il s’arrêta dès qu’il comprit qu’on l’avait vu, et s’arrangea pour donner l’impression de n’avoir jamais bougé. « Le stade mobile », souffla Vindelle Pounze. Le panier de fil de fer s’efforça de reculer petit à petit sans avoir l’air de se déplacer. Lupin gronda. « C’est de ça que parlait Un-homme-seau ? » demanda Ludmilla. Le chariot disparut. Le bibliothécaire grogna et partit à sa recherche. « Oh, oui. Quelque chose qui se rend utile, dit un Vindelle soudain en proie à une joie presque maniaque. C’est comme ça que ça marche. D’abord quelque chose qu’on veut garder et ranger dans un coin. Ils ne sont pas des milliers à trouver les conditions requises pour la métamorphose, mais ça n’a pas d’importance, vu qu’ils sont des milliers, alors sur le nombre… Puis, le stade suivant, c’est quelque chose de pratique, qui passe partout, que jamais personne n’imaginerait capable de se déplacer tout seul. Mais tout ça arrive au mauvais moment ! — Comment une ville peut-elle être vivante ? C’est uniquement composé d’éléments morts ! dit Ludmilla. — Comme les gens. Croyez-moi. J’en sais quelque chose. Mais vous avez raison, je trouve. Cette histoire-là n’aurait pas dû arriver. C’est toute cette force vitale en surplus. Ça… ça fausse l’équilibre. Ça donne une réalité à ce qui n’est pas véritablement réel. Et ça se produit trop tôt, et trop vite… » Le bibliothécaire poussa un cri perçant. Le chariot jaillit d’une autre rangée de rayonnages, les roulettes à peine visibles sous l’effet de la vitesse, et fonça vers le trou dans le mur tandis que l’orang-outan, accroché d’une main résolue, flottait dans son sillage comme un drapeau pansu. Le loup bondit. « Lupin ! » brailla Vindelle. - 187 -
- Page 135 and 136: — Mon p’pa, il dit qu’y fait
- Page 137 and 138: ténèbres. Le sommeil. Il le senta
- Page 139 and 140: « OH, MERDE », lâcha-t-il. Et il
- Page 141 and 142: « Pas mal, hein ? fit-il. Je l’a
- Page 143 and 144: Ne resta plus de l’établissement
- Page 145 and 146: « On dirait qu’elle dort, fit-el
- Page 147 and 148: Pierre Porte fit une petite place s
- Page 149 and 150: — Vous avez une autre solution ?
- Page 151 and 152: La lumière frappa… se déchira
- Page 153 and 154: « Il va venir quand ? — CE SOIR.
- Page 155 and 156: — En général, une dizaine de se
- Page 157 and 158: — Ah. L’archichancelier, le rec
- Page 159 and 160: Il se retourna et vit le plus gros
- Page 161 and 162: Ils passèrent la tête au coin. L
- Page 163 and 164: « Moi, je n’appelle pas ça se d
- Page 165 and 166: — La porte, c’est fini », dit
- Page 167 and 168: fonction plus de onze mois, aussi l
- Page 169 and 170: dans le pays, il faudrait défoncer
- Page 171 and 172: alors un jeune homme aux cheveux no
- Page 173 and 174: — On va lui faire faire un petit
- Page 175 and 176: Bottereau ne discuta pas. Une discu
- Page 177 and 178: — Enchanté, vraiment », fit Vin
- Page 179 and 180: yeux. Vindelle sourit. C’était u
- Page 181 and 182: — Camouflage, archichancelier.
- Page 183 and 184: — Excellente, termina Ludmilla. M
- Page 185: Le chariot bondit vers une brèche
- Page 189 and 190: « Je l’ai dans ma ligne de mire
- Page 191 and 192: « Des trucs qui bourdonnent dans t
- Page 193 and 194: Sans quitter du regard la scène da
- Page 195 and 196: — JE NE ME SUIS ENCORE JAMAIS SEN
- Page 197 and 198: — Non, le bien c’est le bien et
- Page 199 and 200: en, rien que des pièces détachée
- Page 201 and 202: Il moulina de son bourdon vers un c
- Page 203 and 204: « Bibliothécaire ? fit-il douceme
- Page 205 and 206: « Venez donc, dit Ridculle. Si on
- Page 207 and 208: « Va pleuvoir des cordes d’un mo
- Page 209 and 210: vent se prit dedans et tenta de la
- Page 211 and 212: La pluie avait cessé, mais la temp
- Page 213 and 214: Malgré l’orage qui régnait sur
- Page 215 and 216: interne d’un cheval, ou d’une c
- Page 217 and 218: diamètre. Rien ne se produisit pen
- Page 219 and 220: Il saisit un autre morceau de bois
- Page 221 and 222: Vindelle secoua la tête. « De la
- Page 223 and 224: Ludmilla se tourna vers Vindelle Po
- Page 225 and 226: « Alors Arthur l’a fait lui-mêm
- Page 227 and 228: emontaient la pente pour disparaît
- Page 229 and 230: Il avait trouvé les roues aussi ef
- Page 231 and 232: Il y eut un bruissement. Les robes
- Page 233 and 234: — Tu n’as jamais voulu régner.
- Page 235 and 236: s’agglutinaient en haut des march
L’ex-mage épousseta des éclats de mortier des restes de sa<br />
robe.<br />
« Il nous faut des renseignements sur la vie des villes, dit-il.<br />
En particulier, il faut que je sache… »<br />
Il entendit un petit bruit métallique.<br />
Un panier en fil de fer roulait nonchalamment autour du pâté<br />
des rayonnages les plus proches. Il était plein de livres. Il<br />
s’arrêta dès qu’il comprit qu’on l’avait vu, et s’arrangea pour<br />
donner l’impression de n’avoir jamais bougé.<br />
« Le stade mobile », souffla Vindelle Pounze.<br />
Le panier de fil de fer s’efforça de reculer petit à petit sans<br />
avoir l’air de se déplacer. Lupin gronda.<br />
« C’est de ça que parlait Un-homme-seau ? » demanda<br />
Ludmilla. Le chariot disparut. Le bibliothécaire grogna et partit<br />
à sa recherche.<br />
« Oh, oui. Quelque chose qui se rend utile, dit un Vindelle<br />
soudain en proie à une joie presque maniaque. C’est comme ça<br />
que ça marche. D’abord quelque chose qu’on veut garder et<br />
ranger dans un coin. Ils ne sont pas des milliers à trouver les<br />
conditions requises pour la métamorphose, mais ça n’a pas<br />
d’importance, vu qu’ils sont des milliers, alors sur le nombre…<br />
Puis, le stade suivant, c’est quelque chose de pratique, qui passe<br />
partout, que jamais personne n’imaginerait capable de se<br />
déplacer tout seul. Mais tout ça arrive au mauvais moment !<br />
— Comment une ville peut-elle être vivante ? C’est<br />
uniquement composé d’éléments morts ! dit Ludmilla.<br />
— Comme les gens. Croyez-moi. J’en sais quelque chose. Mais<br />
vous avez raison, je trouve. Cette histoire-là n’aurait pas dû<br />
arriver. C’est toute cette force vitale en surplus. Ça… ça fausse<br />
l’équilibre. Ça donne une réalité à ce qui n’est pas véritablement<br />
réel. Et ça se produit trop tôt, et trop vite… »<br />
Le bibliothécaire poussa un cri perçant. Le chariot jaillit d’une<br />
autre rangée de rayonnages, les roulettes à peine visibles sous<br />
l’effet de la vitesse, et fonça vers le trou dans le mur tandis que<br />
l’orang-outan, accroché d’une main résolue, flottait dans son<br />
sillage comme un drapeau pansu.<br />
Le loup bondit.<br />
« Lupin ! » brailla Vindelle.<br />
- 187 -