Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
Pierre Porte l’entendit chasser tout le monde jusqu’en bas de l’escalier puis dehors, dans la nuit. La porte claqua. Il ne l’entendit pas remonter un bol d’eau froide et un gant de toilette. Mademoiselle Trottemenu pouvait elle aussi marcher sans bruit quand elle le voulait. Elle entra et referma la porte derrière elle. « Ses parents vont avoir envie de la voir, dit-elle. Sa maman est évanouie et le gros Henri, le meunier, il a estourbi son papa qui voulait foncer dans les flammes, mais ils vont débarquer sous peu. » Elle se pencha et passa le gant de toilette sur le front de la fillette. « Où elle était ? — ELLE SE CACHAIT DANS UN PLACARD. — Pour échapper au feu ? » Pierre Porte haussa les épaules. « Trouver quelqu’un dans cette fournaise et cette fumée, ça paraît incroyable, dit-elle. — J’IMAGINE QUE C’EST CE QUE VOUS APPELLERIEZ UN TALENT. — Et aucune trace sur elle. » Pierre Porte ignora la question dans la voix de la demoiselle. « VOUS AVEZ ENVOYÉ QUELQU’UN CHERCHER L’APOTHICAIRE ? — Oui. — IL NE DOIT RIEN EMPORTER. — Qu’est-ce que vous voulez dire ? — RESTEZ ICI QUAND IL VIENDRA. IL NE FAUT RIEN SORTIR DE CETTE CHAMBRE. — C’est idiot. Pourquoi il sortirait quelque chose ? Qu’est-ce qu’il voudrait sortir ? — C’EST TRÈS IMPORTANT. ET MAINTENANT, IL FAUT QUE JE VOUS LAISSE. — Vous allez où ? — À LA GRANGE. J’AI À FAIRE. IL NE RESTE PEUT-ÊTRE PLUS BEAUCOUP DE TEMPS. » Mademoiselle Trottemenu contempla la petite silhouette sur le lit. Elle se sentait perdre pied et elle savait tout juste garder la tête hors de l’eau. - 144 -
« On dirait qu’elle dort, fit-elle en désespoir de cause. Qu’est-ce qu’elle a qui va pas ? » Pierre Porte s’arrêta en haut des marches. « ELLE VIT SUR DU TEMPS D’EMPRUNT », répondit-il. Il y avait une vieille forge derrière la grange. Elle ne servait plus depuis des années. Mais à présent elle répandait dans la cour une lumière rouge et jaune qui palpitait à la façon d’un cœur. Et à la façon d’un cœur, des battements sourds et réguliers s’en échappaient. À chacun d’eux, la lumière s’embrasait de bleu. Mademoiselle Trottemenu se glissa par la porte ouverte. Elle aurait juré, mais ce n’était pas son genre, n’avoir fait aucun bruit perceptible au milieu des crépitements du feu et des coups de marteau, mais Pierre Porte pivota, jambes fléchies, une lame incurvée brandie devant lui. « C’est moi ! » Il se détendit, ou du moins passa à un autre niveau de tension. « Qu’est-ce que vous fichez ? » Il regarda la lame dans ses mains comme s’il la voyait pour la première fois. « J’AI EU ENVIE D’AFFÛTER CETTE FAUX, MADEMOISELLE TROTTEMENU. — À une heure du matin ? » Il posa sur la faux un œil vide d’expression. « ELLE NE COUPE PAS MIEUX LA NUIT, MADEMOISELLE TROTTEMENU. » Il l’abattit alors sur l’enclume. « ET JE N’ARRIVE PAS À L’AFFÛTER SUFFISAMMENT ! — À mon avis, la chaleur a dû vous monter à la tête, dit mademoiselle Trottemenu qui tendit la main et lui prit le bras. Et puis elle m’a l’air bien assez aiguisée comme… » poursuivit-elle avant de s’interrompre. Ses doigts bougèrent sur l’os du bras de Pierre Porte. Ils se rouvrirent un instant puis se refermèrent. Pierre Porte frissonna. - 145 -
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Et à la façon d’un cœur, des battements sourds et réguliers<br />
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Mademoiselle Trottemenu se glissa par la porte ouverte. Elle<br />
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marteau, mais Pierre Porte pivota, jambes fléchies, une lame<br />
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TROTTEMENU.<br />
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TROTTEMENU. »<br />
Il l’abattit alors sur l’enclume.<br />
« ET JE N’ARRIVE PAS À L’AFFÛTER SUFFISAMMENT !<br />
— À mon avis, la chaleur a dû vous monter à la tête, dit<br />
mademoiselle Trottemenu qui tendit la main et lui prit le bras.<br />
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