Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
Autre haussement d’épaules qui rendait presque audible la pensée : Pourquoi pas ? Qu’est-ce que j’ai d’autre à faire ? Si on m’avait dit il y a un mois, songea Vindelle, que quelques jours après ma mort je marcherais dans la rue, suivi par un croque-mitaine timide caché derrière une porte et en compagnie d’une espèce de version en négatif d’un loup-garou… ben, ça m’aurait sans doute drôlement fait rigoler. Après qu’on me l’aurait répété plusieurs fois, évidemment. Et fort. La Mort aux Rats rassembla ses derniers clients, parmi lesquels beaucoup s’étaient trouvés dans le chaume, et les conduisit au milieu des flammes vers la destination où se rendaient les bons rats. Il eut la surprise de croiser une silhouette en feu qui se frayait un passage à travers un fatras incandescent de poutres abattues et de planchers effondrés. Alors qu’elle gravissait l’escalier embrasé, la silhouette sortit quelque chose des restes calcinés de son vêtement et le tint soigneusement entre les dents. La Mort aux Rats n’attendit pas de voir la suite. Bien que par certains côtés aussi ancien que le premier proto-rat, il était également âgé de moins d’un jour et tâtonnait en tant que Mort, et il avait peut-être conscience que les battements sourds qui faisaient trembler la bâtisse provenaient de l’eau-de-vie se mettant à bouillir dans ses tonneaux. La spécificité de l’eau-de-vie qui bout, c’est qu’elle ne bout pas longtemps. La boule de feu dispersa des morceaux d’auberge sur près d’un kilomètre. Des flammes chauffées à blanc jaillirent des trous laissés par les portes et les fenêtres. Les murs explosèrent. Des chevrons en feu volèrent en ronflant au-dessus des têtes. Certains se plantèrent dans des toits voisins et allumèrent d’autres incendies. - 142 -
Ne resta plus de l’établissement qu’un rougeoiement pénible pour les yeux. Puis de petites taches opaques apparurent dans le rougeoiement. Elles se déplacèrent et se regroupèrent rapidement pour dessiner une haute silhouette qui s’avançait à grands pas en portant un fardeau devant elle. Elle traversa la foule couverte de cloques et remonta péniblement la route obscure et fraîche qui conduisait à la ferme. Les badauds se ressaisirent et la suivirent dans le crépuscule comme la queue d’une comète sombre. Pierre Porte gravit l’escalier donnant sur la chambre de mademoiselle Trottemenu et déposa la fillette sur le lit. « ELLE A DIT QU’IL Y AVAIT UN APOTHICAIRE PAS TRÈS LOIN D’ICI. » Mademoiselle Trottemenu s’ouvrit un chemin dans la cohue en haut des marches. « Y en a un à Chamblis, dit-elle. Mais y a une sorcière du côté de Lancre. — PAS DE SORCIÈRE. PAS DE MAGIE. ENVOYEZ-LE CHERCHER. ET TOUS LES AUTRES, VOUS PARTEZ. » Ce n’était pas un conseil. Ni même un ordre. Seulement une affirmation irréfutable. Mademoiselle Trottemenu agita ses bras maigres en direction des gens. « Allez, c’est fini ! Ouste ! C’est ma chambre, ici ! Allez, sortez ! — Comment qu’il a fait ? lança quelqu’un à l’arrière de l’attroupement. Personne aurait pu sortir de là-dedans vivant ! On a bien vu, tout a explosé ! » Pierre Porte se retourna lentement. « ON S’EST CACHÉS, dit-il. DANS LA CAVE. — Là ! Vous voyez ? fit mademoiselle Trottemenu. Dans la cave. C’est logique. — Mais l’auberge, elle a pas de… » objecta l’incrédule avant de s’arrêter net. Pierre Porte lui lançait un regard noir. « Dans la cave, se reprit-il. Ouais, ’videmment. Malin. — Très malin, conclut mademoiselle Trottemenu. Maintenant, allez-vous-en tous. » - 143 -
- Page 91 and 92: Le pré à fourrage s’étendait e
- Page 93 and 94: Pierre Porte trouva un morceau de c
- Page 95 and 96: autres suffoquer plusieurs fois, il
- Page 97 and 98: Ça n’y changea rien. Les yeux pl
- Page 99 and 100: Pseudopolis si un type ne l’avait
- Page 101 and 102: Quelque chose se passait. Le planch
- Page 103 and 104: L’archichancelier agita désespé
- Page 105 and 106: guère puissants. Des Morts propres
- Page 107 and 108: Un chœur embarrassé de « Salut
- Page 109 and 110: — Vous vous mettez à hurler et v
- Page 111 and 112: — “Ne vous laissez pas marcher
- Page 113 and 114: « Il descend au cimetière derriè
- Page 115 and 116: — Mon ami, là, dit Lupin en indi
- Page 117 and 118: Vindelle se vit déjà basculer dan
- Page 119 and 120: — Oh, d’accord. — Vous voulez
- Page 121 and 122: On frappa timidement à la porte de
- Page 123 and 124: pendule en forme de chouette. En ca
- Page 125 and 126: Il se sentit assez fier de deviner
- Page 127 and 128: La silhouette s’évanouit. Pierre
- Page 129 and 130: Pierre Porte resta allongé dans le
- Page 131 and 132: Elle décrocha un fendoir du râtel
- Page 133 and 134: Étonnant, le nombre d’amis qu’
- Page 135 and 136: — Mon p’pa, il dit qu’y fait
- Page 137 and 138: ténèbres. Le sommeil. Il le senta
- Page 139 and 140: « OH, MERDE », lâcha-t-il. Et il
- Page 141: « Pas mal, hein ? fit-il. Je l’a
- Page 145 and 146: « On dirait qu’elle dort, fit-el
- Page 147 and 148: Pierre Porte fit une petite place s
- Page 149 and 150: — Vous avez une autre solution ?
- Page 151 and 152: La lumière frappa… se déchira
- Page 153 and 154: « Il va venir quand ? — CE SOIR.
- Page 155 and 156: — En général, une dizaine de se
- Page 157 and 158: — Ah. L’archichancelier, le rec
- Page 159 and 160: Il se retourna et vit le plus gros
- Page 161 and 162: Ils passèrent la tête au coin. L
- Page 163 and 164: « Moi, je n’appelle pas ça se d
- Page 165 and 166: — La porte, c’est fini », dit
- Page 167 and 168: fonction plus de onze mois, aussi l
- Page 169 and 170: dans le pays, il faudrait défoncer
- Page 171 and 172: alors un jeune homme aux cheveux no
- Page 173 and 174: — On va lui faire faire un petit
- Page 175 and 176: Bottereau ne discuta pas. Une discu
- Page 177 and 178: — Enchanté, vraiment », fit Vin
- Page 179 and 180: yeux. Vindelle sourit. C’était u
- Page 181 and 182: — Camouflage, archichancelier.
- Page 183 and 184: — Excellente, termina Ludmilla. M
- Page 185 and 186: Le chariot bondit vers une brèche
- Page 187 and 188: L’ex-mage épousseta des éclats
- Page 189 and 190: « Je l’ai dans ma ligne de mire
- Page 191 and 192: « Des trucs qui bourdonnent dans t
Ne resta plus de l’établissement qu’un rougeoiement pénible<br />
pour les yeux.<br />
Puis de petites taches opaques apparurent dans le<br />
rougeoiement.<br />
Elles se déplacèrent et se regroupèrent rapidement pour<br />
dessiner une haute silhouette qui s’avançait à grands pas en<br />
portant un fardeau devant elle.<br />
Elle traversa la foule couverte de cloques et remonta<br />
péniblement la route obscure et fraîche qui conduisait à la<br />
ferme. Les badauds se ressaisirent et la suivirent dans le<br />
crépuscule comme la queue d’une comète sombre.<br />
Pierre Porte gravit l’escalier donnant sur la chambre de<br />
mademoiselle Trottemenu et déposa la fillette sur le lit.<br />
« ELLE A DIT QU’IL Y AVAIT UN APOTHICAIRE PAS TRÈS LOIN D’ICI. »<br />
Mademoiselle Trottemenu s’ouvrit un chemin dans la cohue<br />
en haut des marches. « Y en a un à Chamblis, dit-elle. Mais y a<br />
une sorcière du côté de Lancre.<br />
— PAS DE SORCIÈRE. PAS DE MAGIE. ENVOYEZ-LE CHERCHER. ET TOUS<br />
LES AUTRES, VOUS PARTEZ. »<br />
Ce n’était pas un conseil. Ni même un ordre. Seulement une<br />
affirmation irréfutable.<br />
Mademoiselle Trottemenu agita ses bras maigres en direction<br />
des gens.<br />
« Allez, c’est fini ! Ouste ! C’est ma chambre, ici ! Allez,<br />
sortez !<br />
— Comment qu’il a fait ? lança quelqu’un à l’arrière de<br />
l’attroupement. Personne aurait pu sortir de là-dedans vivant !<br />
On a bien vu, tout a explosé ! »<br />
Pierre Porte se retourna lentement.<br />
« ON S’EST CACHÉS, dit-il. DANS LA CAVE.<br />
— Là ! Vous voyez ? fit mademoiselle Trottemenu. Dans la<br />
cave. C’est logique.<br />
— Mais l’auberge, elle a pas de… » objecta l’incrédule avant de<br />
s’arrêter net. Pierre Porte lui lançait un regard noir.<br />
« Dans la cave, se reprit-il. Ouais, ’videmment. Malin.<br />
— Très malin, conclut mademoiselle Trottemenu.<br />
Maintenant, allez-vous-en tous. »<br />
- 143 -