Pratchett,Terry-[Dis..
Pratchett,Terry-[Dis.. Pratchett,Terry-[Dis..
Des sabliers attendaient déjà sur son bureau. Il ne se rappelait pas les y avoir posés, mais ça n’avait pas d’importance ; l’important, c’était de se remettre à la tâche… Il saisit le plus proche et en lut le nom. « Coucouroucoucou ! » Mademoiselle Trottemenu s’assit dans son lit. En marge de ses rêves, elle avait entendu un autre bruit, lequel avait dû réveiller le coq. Elle tripota une allumette, finit par allumer une bougie, puis tâta sous le lit où ses doigts trouvèrent le manche d’un coutelas dont feu monsieur Trottemenu s’était beaucoup servi au cours de ses voyages d’affaires à travers les montagnes. Elle descendit en hâte les marches grinçantes et sortit dans l’air frisquet de l’aube. Elle hésita devant la porte de la grange, puis l’entrouvrit d’une traction, suffisamment pour se glisser à l’intérieur. « Monsieur Porte ? » Elle entendit un bruissement dans le foin, suivi d’un silence attentif. « MADEMOISELLE TROTTEMENU ? — Vous avez appelé ? Je suis sûre d’avoir entendu quelqu’un crier mon nom. » Un autre bruissement, puis la tête de Pierre Porte apparut par-dessus le bord du fenil. « MADEMOISELLE TROTTEMENU ? — Oui. Qui d’autre, d’après vous ? Vous allez bien ? — EUH… OUI. OUI, JE CROIS. — Vous êtes sûr que vous allez bien ? Vous avez réveillé Cyril. — OUI. OUI. C’ÉTAIT JUSTE… J’AI CRU QUE… OUI. » Elle souffla la bougie. Les premières lueurs annonciatrices de l’aube suffisaient déjà pour y voir. « Ben, si vous êtes sûr… Maintenant que je suis levée, autant que je prépare le porridge. » - 128 -
Pierre Porte resta allongé dans le foin jusqu’à ce qu’il sente ses jambes en mesure de le porter, puis il descendit l’échelle et traversa la cour au petit trot jusqu’à la ferme. Il garda le silence pendant qu’elle servait du porridge dans un bol devant lui et le noyait dans la crème. Finalement, il ne put se contenir davantage. Il ne savait pas comment poser les questions, mais il avait grand besoin des réponses. « MADEMOISELLE TROTTEMENU ? — Oui ? — QU’EST-CE QUE C’EST… LA NUIT… QUAND ON VOIT DES CHOSES MAIS QU’ELLES NE SONT PAS RÉELLES ? » Elle s’immobilisa, la casserole de porridge dans une main et la louche dans l’autre. « Les rêves, vous voulez dire ? — C’EST ÇA, LES RÊVES ? — Vous ne rêvez pas ? Je croyais que tout le monde rêvait. — DE CHOSES QUI VONT SE PRODUIRE ? — Alors ça, c’est de la prémonition. Moi, j’y ai jamais cru. Me dites pas que les rêves, vous savez pas ce que c’est, tout de même ? — NON. NON. BIEN SUR QUE NON. — Qu’est-ce qui vous tarabuste, Pierre ? — D’UN COUP, JE ME RENDS COMPTE QU’ON VA MOURIR. » Elle le regarda d’un air songeur. « Ben, comme tout le monde, fit-elle. Et c’est de ça que vous avez rêvé, hein ? Ça arrive à tout le monde d’avoir ce genre d’idées. Moi, je m’inquiéterais pas, à votre place. Le mieux, c’est de s’occuper et de garder le moral, c’est ce que j’dis toujours. — MAIS UN JOUR NOTRE VIE VA S’ARRÊTER ! — Oh, ça, j’en sais rien. Ça dépend de l’existence qu’on a menée, j’présume. — JE VOUS DEMANDE PARDON ? — Vous avez de la religion ? — VOUS VOULEZ DIRE, CE QUI ARRIVE QUAND ON MEURT, C’EST CE QU’ON CROIT QU’IL VA ARRIVER ? — Ce serait bien si c’était comme ça, non ? fit-elle joyeusement. — MAIS, VOUS VOYEZ, JE SAIS CE QUE MOI, JE CROIS. JE CROIS… À RIEN. - 129 -
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