Pratchett,Terry-[Dis..
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de guenilles qui donnaient l’impression de sortir d’un lavage à travers des lames de rasoir et qui empestaient comme si son propriétaire était non seulement mort dedans, mais qu’il s’y trouvait encore. Ni affublé d’un badge Le blême, j’aime. « Je ne sais pas, reprit Vindelle. Sans doute. Seulement, on m’a enterré, voyez-vous, et j’ai trouvé cette carte… » Il la brandit comme un bouclier. « ’videmment. ’videmment, tiens », fit la silhouette. Il va vouloir que je lui serre la main, songea Vindelle. Si je fais ça, je vais me retrouver avec davantage de doigts qu’avant, c’est sûr. Oh, bontés divines. Est-ce que je vais finir comme ça ? « Et je suis mort, dit-il maladroitement. — Et z’en avez plein le dos de vous faire marcher sur les pieds, hein ? » lança son interlocuteur à la peau verdâtre. Vindelle lui serra la main avec beaucoup de précautions. « Ben, pas vraiment plein… — Mon nom, c’est Soulier. Raymond Soulier. — Pounze. Vindelle Pounze. Euh… — Ouais, c’est toujours pareil, fit amèrement Raymond Soulier. Une fois qu’on est mort, les gens ne veulent plus rien savoir, hein ? Ils font comme si on avait une maladie honteuse. Mourir, ça peut arriver à n’importe qui, pas vrai ? — À tout le monde, j’aurais cru, moi, dit Vindelle. Euh… je… — Ouais, je sais ce que c’est. Dites que vous êtes mort, et on vous regarde comme si vous étiez un fantôme », poursuivit monsieur Soulier. Vindelle comprit que parler à monsieur Soulier, c’était en gros comme parler à l’archichancelier. Ce qu’on racontait n’avait pas grande importance, vu qu’il n’écoutait pas. Seulement, dans le cas de Mustrum Ridculle, c’était parce que ça ne l’intéressait pas, tandis que Raymond Soulier, lui, se répondait tout seul à votre place quelque part au fond de sa tête. « Ouais, c’est ça. » Vindelle renonça. « On finissait juste, en fait, dit monsieur Soulier. Laissez-moi vous présenter. Vous tous, voici… » Il hésita. « Pounze. Vindelle Pounze. — Frère Vindelle, dit monsieur Soulier. Faites-lui un accueil chaleureux, comme on sait le faire au Nouveau Départ ! » - 106 -
Un chœur embarrassé de « Salut » lui répondit. Un jeune homme costaud passablement velu au bout de la rangée croisa le regard de Vindelle et roula de ses yeux jaunes dans une mimique théâtrale de sympathie. « Voici frère Arthur Clindieux… — Le gomte Nosferoutard, rectifia sèchement une voix de femme. — Et sœur Donne… J’veux dire la comtesse Nosferoutard, évidemment… — Enjantée, fraiment », dit la voix tandis que la petite femme boulotte assise à côté du petit comte boulot tendait une main alourdie de bagues. Quant au comte, il gratifia Vindelle d’un sourire gêné. Il avait l’air de porter un costume d’opéra coupé pour un homme de plusieurs tailles plus grand que lui. « Et frère Crapahut… » La chaise était vide. Mais une voix grave, depuis les ténèbres en dessous, lança : « B’soir. — Et frère Lupin. » Le jeune homme musclé et velu aux longues canines et aux oreilles en pointe tendit une main cordiale à Vindelle. « Et sœur Drulle. Et frère Morfale. Et frère Ixolite. » Vindelle exécuta une série de variations sur le thème de la poignée de main. Frère Ixolite lui tendit un petit bout de papier jaune. Un seul mot y était écrit : OuuuIiiiOuuuIiiiOuuuIIIii. « Je suis désolé qu’on soit aussi peu nombreux ce soir, dit monsieur Soulier. Je fais de mon mieux, mais certains m’ont l’air lents à se décider, j’en ai peur. — Euh… certains morts, vous voulez dire ? demanda Vindelle, les yeux toujours fixés sur le bout de papier. — De l’indifférence, moi, j’appelle ça, fit amèrement monsieur Soulier. Comment notre mouvement peut-il se développer si tout le monde reste les bras croisés ? » Lupin se mit à effectuer des signes frénétiques – Ne le lancez pas là-dessus – derrière la tête de monsieur Soulier, mais Vindelle ne put s’arrêter à temps. « Quel mouvement ? demanda-t-il. - 107 -
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La chaise était vide. Mais une voix grave, depuis les ténèbres<br />
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Vindelle exécuta une série de variations sur le thème de la<br />
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