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texte - Le Porche

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La soirée nous réserve un moment exceptionnel, dans lequel nous communions tous à la beauté<br />

sous sa forme la plus chatoyante. Nous sommes invités à une représentation du Lac des cygnes au Théâtre<br />

impérial Mikhaïlovsky. L’endroit vient d’être restauré avec faste, et rien ne laisse deviner que son<br />

heureux propriétaire est… un marchand de bananes, à ce que nous apprenons. Sur la scène, les<br />

costumes somptueux, la chorégraphie parfaite nous offrent un spectacle éblouissant, qui achève cette<br />

journée dans l’allégresse.<br />

La matinée du samedi est consacrée à la visite de la ville. Il souffle un vent humide, et chacun se<br />

recroqueville sous ses vêtements chauds. Cela ne nous empêche pas d’apprécier la beauté solennelle<br />

d’une cité que l’on dit la plus européenne de Russie, mais qui nous dépayse par ses dimensions, la<br />

largeur de son fleuve et de ses avenues, la profusion de ses palais aux façades faussement classiques, l’or<br />

de ses coupoles et de ses flèches, qui jaillissent de cette ville horizontale. Lisa nous guide de place en<br />

place : la pointe de l’île Basile, où la Néva se divise en deux bras, l’église Saint-Isaac, imposante, dont<br />

Lisa nous explique que sitôt le culte autorisé, 26 000 personnes s’y sont rassemblées. Nous avons droit<br />

à une intéressante visite commentée de la forteresse Saint Pierre – Saint Paul et de sa cathédrale, où<br />

sont enterrés les tzars et leur famille. Isabelle, notre collègue de Bordeaux spécialiste de Dostoïevski, est<br />

émue de fouler ces lieux où l’auteur de Crime et châtiment fut incarcéré avant d’être envoyé en Sibérie.<br />

Nous n’avons pas le temps de nous arrêter à l’Ermitage, mais notre trajet en minibus nous permet<br />

d’admirer sa façade colorée, ainsi que les principaux monuments de la ville. La matinée se termine par<br />

une visite à la Galerie K, qui propose une exposition sur le portrait russe aux XIX e et XX e siècles, dont<br />

la plupart des tableaux proviennent de collections privées. Un critique d’art réputé nous fait l’honneur<br />

de commenter pour nous cette exposition magnifique, d’une grande diversité.<br />

Après le déjeuner pris à l’Université, le travail reprend pour une dernière séance, qui s’avère<br />

particulièrement dense et passionnante. Des rapprochements imprévus, tels celui de Dostoïevski et de<br />

Madame de Sévigné sous l’œil de Proust, étudié par Isabelle Poulin, ou celui de Rousseau et de Tolstoï,<br />

par Irina Loukianets. Rousseau est à nouveau à l’honneur dans la communication d’Alla Zlatopolskaïa,<br />

qui suscitera, à l’initiative de Katarzyna, un débat houleux sur la notion de censure… Par la magie de<br />

son verbe, Théophile Gautier fait tomber pour nous la neige sur Saint-Pétersbourg. La présentation de<br />

Péguy à la Russie est anticipée par le « Studio-franco russe », dont Dimitri Tokarev nous raconte<br />

l’histoire, et dont Marcel Péguy fut membre.<br />

Nous nous retrouvons autour d’un buffet pour clôturer ce colloque si foisonnant, et cette fois,<br />

il y a de la vodka ! Nous nous régalons de blinis au caviar. Dans cette ambiance chaleureuse, il est bien<br />

difficile de se dire au revoir. Certains prolongeront leur séjour, pour explorer d’autres aspects de la ville.<br />

D’autres doivent sans tarder regagner leur foyer ou leur lieu de travail. Un grand merci à l’équipe russe<br />

qui s’est donnée tant de mal pour que ces journées soient l’occasion de rencontres et de partages<br />

exceptionnels !<br />

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